Plusieurs milliers de manifestants et les forces de l’ordre tunisiennes se sont affrontés mardi 27 novembre dans la ville de Siliana (120 km au sud-ouest de Tunis), qui observait une grève générale, a constaté un journaliste de l’AFP.
Entre 6000 et 7000 manifestants ont défilé dans les rues lorsqu’un jet de pierre a visé des policiers. Ces derniers ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, selon la même source qui a dénombré deux blessés, dont l’un à l’œil. Les manifestants et les policiers se sont ensuite pourchassés dans les rues de la ville et un poste de la garde nationale a été partiellement saccagé.
« ON N’AVAIT PAS VU ÇA MÊME SOUS L’ÈRE BEN ALI »
« Les forces de l’ordre ont réagi de manière brutale, on n’avait pas vu ça même sous l’ère [du président déchu Zine El Abidine] Ben Ali », a déclaré Nejib Sebti, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) à Siliana.
Les manifestants réclament la libération de 14 personnes détenues lors de violences en avril 2011, le limogeage du gouverneur régional ainsi que des moyens accrus pour le développement économique de cette région très pauvre, comme la plupart des districts de l’intérieur de la Tunisie. Les détenus seraient par ailleurs en grève de la faim depuis onze jours, selon M. Sebti.
Les habitants ont aussi observé une grève générale mardi qui, selon l’UGTT, la principale centrale syndicale du pays, a été très suivie. « L’emploi est un droit, bande de voleurs », ont notamment scandé les manifestants.
Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer, 27 novembre 2012)
(…) Quatorze personnes dont deux agents policiers ont été blessées mardi lors d’affrontements entre des milliers de manifestants et les forces de l’ordre dans le gouvernorat (préfecture) de Siliana, une région déshéritée du centre de la Tunisie. (…)
Selon le Dr Ali Kharroubi, médecin du service d’urgence de l’hôpital régional de Siliana, les blessés ont été touchés par des objets contendants. L’un d’eux a dû être transféré dans un hôpital de Tunis pour extirper de son corps « un objet étrange » qui pourrait être une balle en caoutchouc, a-t-il précisé à l’agence TAP. (…)
Leur presse (Sipa-AP via tempsreel.nouvelobs.com, 27 novembre 2012)
(…) Le secrétaire général de l’URT de Siliana, Nejib Sebti, dont le témoignage a été recueilli par l’agence Tap a souligné que « les échantillons de douilles prouvent l’utilisation de balles tirées par des fusils à grenaille » précisant que « les médecins de l’hôpital régional de Siliana ont pu extraire des échantillons de cette poudre chez un des blessés au niveau de l’œil ».
Les policiers ont utilisé des bombes de gaz lacrymogène et les matraques pour disperser les manifestants qui se sont retirés vers le centre ville où ils ont brûlé des pneus et des palmiers tout au long de la rue de l’environnement reliant le siège du gouvernorat au district de la sécurité nationale de Siliana.
(…) Maher Ben Amor, président de l’association du développement et des diplômés chômeurs a déclaré, sur les ondes de Shems FM, que les habitants de Siliana craignent les éventuelles descentes nocturnes des forces de sécurité, après les affrontements qui ont lieu dans la journée.
Leur presse (Mag14.com, 27 novembre 2012)