Le rythme des immolations de Tibétains s’accélère en Chine
Quatre Tibétains ont mis le feu à leurs vêtements dimanche 25 et lundi 26 novembre dans des régions de l’ouest de la Chine où s’exprime une très vive contestation de la tutelle de Pékin, au moins trois d’entre eux ont succombé à leurs brûlures, a rapporté Radio Free Asia.
Deux de ces gestes désespérés, accomplis pour protester contre la répression exercée par les autorités chinoises, se sont produits dans la province du Gansu ; un, dans la province du et un dans la province du Sichuan, selon Radio Free Asia, qui cite des résidents ayant contacté des Tibétains en exil.
Le Sichuan et le Qinghai – aux portes de la région autonome chinoise du Tibet – ainsi que le Gansu ont une importante population d’ethnie tibétaine, qui accuse Pékin d’étouffer sa culture et sa religion. L’accès à ces trois provinces est en théorie ouvert à la presse internationale accréditée en Chine. Mais en pratique les journalistes étrangers se voient interdire d’approcher ces zones tibétaines sous très forte tension, où les forces de sécurité chinoises sont déployées en grand nombre.
NONNE BOUDDHISTE DE 17 ANS
L’ONG Free Tibet a de son côté confirmé deux suicides de Tibétains dimanche et lundi, ainsi qu’une tentative d’immolation d’un troisième Tibétain, qui a été emmené par les forces de l’ordre peu après s’être transformé en torche humaine. Ni Free Tibet ni Radio Free Asia n’ont pu savoir s’il avait survécu.
Parmi ces dernières victimes figure une nonne bouddhiste âgée de 17 ans, selon Free Tibet. Originaire de la province du Qinghai, elle est morte juste après s’être enflammée volontairement. « Des immolations protestataires nous sont désormais rapportées pratiquement tous les jours », a souligné dans un communiqué Stephanie Brigden, directrice de Free Tibet.
Dans un incident distinct relaté par l’ONG, plus de vingt étudiants ont été hospitalisés après l’intervention de la police contre une manifestation à laquelle ils participaient. Leur école, dans la province du Qinghai, a été investie par les forces de sécurité. Ils faisaient partie d’un groupe d’un millier d’étudiants qui protestaient contre la distribution, par les autorités, d’un livre critiquant le recours aux immolations par le feu ainsi que l’utilisation de la langue tibétaine, a précisé Free Tibet.
Plus de quatre-vingts personnes, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolées par le feu ou ont tenté de le faire depuis le début de mars 2011 dans les zones chinoises habitées par des Tibétains.
Leur presse (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 27 novembre 2012)