Jugé pour un maillot floqué « Ben Laden »
Un jeune homme de 21 ans, qui portait un maillot du Paris Saint-Germain avec au dos la mention « Ben Laden », s’est retrouvé aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris pour « apologie du terrorisme ».
Il avait fait faire ce maillot, où figurait à la place du nom des joueurs celui du défunt chef d’al-Qaida, dans la boutique du club de football parisien, sur les Champs-Élysées. Ce qui lui vaudra d’être interpellé par un CRS. Dans la procédure, le policier affirmait que le jeune homme avait ainsi voulu rendre « hommage » à Oussama Ben Laden.
« C’est faux, j’ai jamais dit ça », a protesté le prévenu face aux magistrats de la 17e chambre, « c’était le policier qui voulait que je dise ça ». À l’issue d’un « simple contrôle », le policier l’a fait « passer de camion en camion en disant « regardez, il a ce maillot », a raconté le jeune homme. Selon le prévenu, il s’agissait en fait d’une référence à un titre du rappeur « La Fouine », dont il n’a pas été en mesure d’évoquer le contenu, car « le rap, ça n’a pas trop de sens, ce qui compte, c’est le rythme ».
« Si j’avais su que ça me ramènerait jusqu’ici, je l’aurais jamais fait », s’est-il défendu, ajoutant que, près du stade, il a « vu bien pire que ça, comme (des maillots) Adolf Hitler ». « C’est vraiment pas une provocation, j’étais en vacances avec ce maillot, on ne m’a jamais rien dit », a-t-il poursuivi.
Aurait-il porté un maillot estampillé al-Qaida ? a demandé le président Marc Bailly. Réponse : « Ah non ! C’est revendiquer quelque chose, c’est un groupe al-Qaida. » Initialement le parquet voulait s’en tenir à un simple rappel à la loi. Mais le jeune homme n’a pas répondu à la convocation, car, a-t-il expliqué, étant absent de chez lui, il l’a connue trop tard. La procureure, « convaincue par aucun des arguments développés » par le prévenu, a requis une amende de 300 euros.
Cette peine retomberait sur ses parents, modestes retraités, a plaidé son avocate, demandant au tribunal, s’il refusait de relaxer son client au bénéfice du doute, de prononcer une peine « juste » et assortie du sursis.
Le soir des faits, un blouson recouvrait son maillot, il l’avait enlevé « un moment alors qu’il faisait chaud », a-t-elle fait valoir, écartant toute idée de provocation de la part du jeune homme. Il avait 10 ans en 2001, années des attentats du World Trade Center, a-t-elle souligné. Jugement le 21 décembre.
Presse terroriste (Agence Faut Payer, 16 novembre 2012)