Communiqué de presse
L’OPP était présent à la manifestation et a par ailleurs récolté des témoignages relevant les pratiques du Département de la Sécurité.
Vendredi 9 novembre 2012, la manifestation autorisée de commémoration du 9 novembre 1932 s’est déroulée sans heurts. Néanmoins la répression était au rendez-vous sous des formes bien diverses. Un important dispositif policier antiémeute, sur le pied de guerre, était placé dès le milieu de l’après-midi aux alentours du départ de la manifestation.
Quelques jours auparavant, une présence policière accrue dans différents endroits de la ville a débouché sur des contrôles d’identité en lien avoué avec la manifestation de vendredi et ce dans le but d’intimider la population.
Le jour-même dans l’après-midi, un dispositif policier présent dans la zone piétonne du Mont-Blanc a procédé à des contrôles d’identité et des fouilles en agissant par délit de faciès. La police a aussi arrêté des personnes qui refusaient de se faire photographier. Ces personnes ont passé la totalité de la manifestation dans un fourgon antiémeute quelque part vers la Gravière.
Une dizaine de policiers en civil ont infiltré la manifestation et ont pris de nombreuses photos des personnes afin de remplir leur fichier d’information.
Nous avons reçu des témoignages relatant des mesures imposées aux organisateurs par la police ; ces arrangements qui serviraient à réagir en cas de troubles mettent en danger les manifestants, car de nombreuses personnes ignorant ces consignes n’auraient pu réagir.
En fin de manifestation au moins une personne a été arrêtée, placée en garde à vue et présentée le lendemain au Ministère public. Elle a été condamnée en comparution immédiate pour déprédation avec « attitude d’insouciance vis-à-vis de l’espace public ». Ce système de comparution immédiate limite fortement les possibilités de se faire défendre adéquatement et entrave la réalisation d’une réelle instruction (l’accusé est de suite entendu et condamné par le procureur).
Nous relevons que la disproportion des peines appliquées est un acte dissuasif et peut avoir pour effet de démotiver voire empêcher les personnes d’exercer leur liberté d’expression et de manifestation.
L’OPP rappelle à toute personne ayant subi ce type de traitement qu’il est possible de faire opposition dans le délai de 10 jours afin de pouvoir bénéficier d’un report d’audience. L’OPP invite aussi toute personne victime d’abus policier à prendre contact avec nous.
L’OPP dénonce ces pratiques sécuritaires et d’intimidation ainsi que ces procédures accélérées sans juge et sans instruction qui vont à l’encontre des droits humains fondamentaux. Ces pratiques (interdiction de manifester, recours aux forces militaires, …) sont en passe d’être appliquées dans divers pays d’Europe et font planer sur la population un vent de fascisme sécuritaire.
En conclusion, nous exigeons, à l’heure des choix budgétaires et dans un souci de transparence, que le Département de la Sécurité communique les coûts de ce dispositif disproportionné !
Observatoire des Pratiques Policières (OPP), 12 novembre 2012
Attaque à la peinture contre l’arsenal de Genève
Nous revendiquons !
Dans la nuit de dimanche à samedi nous avons attaqué à la peinture l’arsenal de Genève du côté du quai Ernest-Ansermet.
Treize bouteilles de peinture rouge et noire ont été lancées contre la façade en mémoire des 13 victimes de la fusillade du 9 novembre 1932.
L’armée et la police sont des outils de contrôle social aux mains de l’État et au service de la classe dominante.
Le 12 novembre 1932 Genève était en état de siège avec 4’000 soldats dans les rues. Interdiction de manifester et le code pénal militiare fut appliqué aux civils hostiles.
Tout ça pour rassurer et garentir les privilèges de la bourgeoisie.
Aujourd’hui encore l’armée est utilisée pour museler la révolte sociale chaque année pour le Forum de Davos (WEF).
Ce bâtiment que nous avons visé avait servi de caserne et de base pour réprimer le mouvement ouvrier genevois.
Nous n’oublions pas ! Nous ne pardonnons pas !
Mort au capitalisme et à tous ses sbires !
Commando Bertoni
Indymedia Suisse romande, 12 novembre 2012
Commémoration du 9 novembre 1932
La police genevoise flashe des manifestants, mais ne les fiche pas [sic]
80 ans après le massacre du 9 novembre 1932, la commémoration a été tendue vendredi dernier.
Le 9 novembre 1932 sur la plaine de Plainpalais, répondant à une manifestation ouvrière contre le fascisme, l’armée tire sur la foule, tuant 13 personnes et en blessant 65. Quatre-vingts ans plus tard, Adrien Faure, vice-président de la Jeunesses socialiste genevoise se fait solidement fouiller par la police à la rue du Mont-Blanc, lors de la manifestation de commémoration du tragique événement.
« Je me suis fait apostropher par un pandore m’annonçant qu’il allait procéder à un contrôle d’identité. J’ai montré mes papiers, puis le policier a fouillé mon sac et mes poches. Enfin, procédure que je ne connaissais pas, il m’a photographié moi et mes papiers d’identité, dit le jeune socialiste. J’ai bien sûr obtempéré puis suivi le cours de la manifestation. Mais je trouve cela excessif. J’admets bien sûr qu’il peut y avoir des risques liés à la casse, mais j’arborais une pancarte des jeunes socialistes. Je ne suis pas un casseur ! Où vont ces photos de moi, suis-je désormais l’objet d’une fiche ? » Le militant socialiste n’a pas été le seul à faire l’objet de ces mesures. De nombreux autres jeunes ont également vu leurs papiers d’identité et portraits immortalisés.
Autorisé par la loi
La loi genevoise sur les manifestations, en tout cas l’autorise. « La police peut photographier ou filmer les participants à une manifestation s’il ressort des circonstances concrètes que certaines de ces personnes envisagent de commettre un crime ou un délit dont la gravité ou la particularité justifie cette mesure. » (Art. 6, al.5.) Loi que Jean-Philippe Brandt, un des porte-paroles de la police genevoise précise ainsi : « On parle ici de personnes qui pourraient être amenées à commettre un délit. Pas forcément de dangerosité. Taguer un musée, comme ce fut le cas vendredi constitue déjà un délit. »
Pas de généralisation
La situation ce 9 novembre 2012 justifiait-elle ce genre de procédés photographiques ? « Oui, déclare M. Brandt. Si la manifestation avait concerné les ferments lactiques dans le canton, la situation aurait été toute autre. De plus, la météo, clémente ce vendredi, ne justifiait pas forcément la présence des cagoules que nous avons saisies. Certains sites internet appelaient ouvertement à l’affrontement. Raison pour laquelle des contrôles préventifs ont été effectués. » Quant à la prise de photos de manifestants, la police genevoise ne compte pas la généraliser. Quoi qu’il en soit, si les images ne sont pas utilisées dans une procédure, elles sont détruites dans les 30 jours. « Il n’y a pas de fichage » assure le porte-parole.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (TDG.ch, 12 novembre 2012)
Flagrant délit
Elle défile et profite pour taguer un musée
La police a interpellé une femme qui avait profité de la manifestation en hommage aux victimes du 9 novembre 1932 pour taguer les murs du musée Rath.
Ce vendredi, alors que près d’un demi-millier de personnes défilaient dans les rues de Genève dans le cadre des commémorations du quatre-vingtième anniversaire de la fusillade du 9 novembre 1932, une femme en a profité pour souiller la façade du Musée Rath.
C’est lorsque le cortège est passé près de la rue de la Corraterie, qu’une manifestante est sortie de la foule et, à l’aide de peinture blanche, a tagué « mort aux flics » et « fascistes » sur les murs dudit musée. Repérée, la femme a pu — dans un premier temps — échapper à la police en se fondant dans la foule mais a été interpellée peu après par un policier qui l’avait reconnue. Se refusant à toute déclaration, l’intéressée a été mise à disposition du Ministère Public nous informe le service de presse de la Police.
Aucune autre déprédation ni aucun heurt n’ont été à déplorer pendant cette manifestation convoquée par plusieurs organisations de gauche. C’est sous forte escorte policière et mobilisés derrière le slogan « Plus jamais ça ! » que les manifestants ont appelé à se souvenir des victimes de la fusillade et exprimé le rejet de « l’utilisation des forces armées afin d’assurer l’ordre intérieur ».
Publié par des larbins de la maison Poulaga (TDG.ch, 10 novembre 2012)
Manifestation à Genève à l’occasion des 80 ans du massacre de 1932
Lors des 80 ans du massacre du 9 novembre 1932 à Genève, quelque 800 manifestants de gauche ont protesté vendredi sur la plaine de Plainpalais contre l’utilisation de l’armée pour assurer l’ordre à l’intérieur du pays.
Plusieurs organisations de gauche se sont mobilisées vendredi soir à Genève pour commémorer, 80 ans après, le massacre du 9 novembre 1932. Environ 800 manifestants ont dénoncé à cette occasion les projets du Département fédéral de la défense de préparer quatre nouveaux bataillons de police militaire pour des missions d’ordre intérieur.
La commémoration annuelle sur la plaine de Plainpalais a été précédée d’un défilé de protestation au centre de la ville « pour souligner le rejet de l’utilisation de l’armée afin d’assurer l’ordre intérieur ».
Déploiement policier
Un fort déploiement policier a encadré le cortège, animé par des fumigènes et pétards. Les manifestants, dont beaucoup de jeunes, n’ont pas commis de déprédation. À l’arrivée devant la pierre commémorative, des poteaux avec le nom des 13 victimes de 1932 ont été illuminés avec des lampes à pétrole.
Pour rappel, le 9 novembre 1932, 610 soldats avaient été envoyés à Genève par le Département militaire fédéral à la demande du Conseil d’État genevois pour s’interposer entre une manifestation du parti fasciste, l’Union nationale, et une contre-manifestation socialiste. La troupe avait ouvert le feu, provoquant la mort de 13 personnes et en blessant une centaine.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (RTS.ch, 9 novembre 2012)
Genève
Massacre du 9 novembre 1932 commémoré
Des centaines de personnes se sont réunies à Genève pour se souvenir du massacre du 9 novembre 1932, qui avait fait treize victimes, tuées par des militaires.
Plusieurs organisations de gauche se sont mobilisées vendredi soir à Genève pour commémorer, 80 ans après, le massacre du 9 novembre 1932. Environ 800 manifestants ont dénoncé à cette occasion les projets du Département fédéral de la défense de préparer quatre nouveaux bataillons de police militaire pour des missions d’ordre intérieur.
La commémoration annuelle sur la plaine de Plainpalais a été précédée d’un défilé de protestation au centre de la ville « pour souligner le rejet de l’utilisation de l’armée afin d’assurer l’ordre intérieur ».
Tobia Schnebli du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) s’est inquiété du fait que l’armée travaille sur des scénarios de troubles intérieurs liés à la détérioration de la situation économique en Europe.
« Plus jamais ça ! »
Le Groupe pour une Suisse sans Armée, la Communauté genevoise d’action syndicale, le Parti du travail, le Parti socialiste genevois, Solidarités, les Verts et le cartel intersyndical du personnel de l’État, notamment, avaient appelé à se mobiliser derrière le slogan « Plus jamais ça ! ».
Un fort déploiement policier a encadré le cortège, animé par des fumigènes et pétards. Les manifestants, dont beaucoup de jeunes, n’ont pas commis de déprédation.
À l’arrivée devant la pierre commémorative, des poteaux avec le nom des 13 victimes de 1932 ont été illuminés avec des lampes à pétrole.
Le 9 novembre 1932, 610 soldats avaient été envoyés à Genève par le Département militaire fédéral à la demande du Conseil d’Etat genevois pour s’interposer entre une manifestation du parti fasciste, l’Union nationale, et une contre-manifestation socialiste. La troupe avait ouvert le feu, provoquant la mort de 13 personnes et en blessant une centaine.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (20min.ch, 9 novembre 2012)
Appel pour un bloc “sans patrie, sans parti” à la manifestation du 9 novembre
Comment appelleriez-vous un monde… ?
Où les étrangères sont renvoyées dans leur pays si elles sont pauvres, alors que les grosses fortunes sont accueillies à bras ouverts ?
Où l’on est partout constamment surveillés par des yeux électroniques ?
Où des milices citoyennes d’extrême-droite patrouillent dans les rues ?
Où la police rackette les mendiantes ?
Où les lois sur les étrangers évoluent vers un racisme de plus en plus décomplexé ?
Où le droit de manifester est restreint dans l’indifférence générale ?
Où quand tu n’as pas la bonne couleur de peau et le porte-monnaie bien rempli, tu subis quotidiennement les violences de la police ?
Où on enferme ceux qui n’acceptent pas leur misère ?
Où les pauvres sont expulsées de force de leur logement par la mafia immobilière ?
ILS APPELLENT ÇA PAIX SOCIALE
NOUS APPELLONS ÇA FASCISME
Regarder Genève s’enfoncer dans le racisme institutionnel, dans la généralisation de la surveillance et de la répression, dans la chasse aux pauvres nous fout la gerbe. De gauche à droite, le gouvernement perpétue une société basée sur l’exploitation et la défense des privilèges de la classe dominante. Il est temps de reprendre les rues !
Le 9 novembre 1932, l’armée tirait sur la foule qui marchait contre la tenue d’un meeting fasciste à Plainpalais.
80 ans après nous appelons à faire du 9 novembre 2012 non pas un moment de commémoration aseptisée et récupérée par les partis politiques mais une journée de lutte et de résistance.
Blog Contre l’État sécuritaire, 24 octobre 2012
Un exercice de l’armée suisse fait jaser jusqu’aux USA
L’exercice-cadre d’état-major de l’armée, Stabilo Due, qui s’est déroulé en septembre, fait beaucoup parler de lui. En cause ? Un scénario qui met en avant l’instabilité de l’Europe. Et le devoir de la Suisse de s’en protéger.
« La Suisse a mené en septembre des manœuvres militaires. Vous savez que l’armée suisse est extrêmement puissante, même si c’est un pays neutre. Des manœuvres militaires pour se préparer à quoi ? Pas forcément à une invasion de l’Union soviétique, la menace a disparu depuis plus de 20 ans, c’est terminé. Mais à ce qu’ils considèrent peut-être comme la menace de 2012, le chaos social européen », rapporte l’émission « les décodeurs de l’éco » sur BFMTV. Et un éditorialiste de présenter la Suisse comme un petit pays en avance. De son côté, la chaîne américaine CNBC News écrit sur son site Internet, « avec des protestations anti-austérité en Europe, découlant de l’instabilité civile dans les rues d’Athènes et de Madrid, le pays européen, connu pour sa neutralité, prend des mesures de précaution inhabituelles. »
L’UE au cœur du scénario
Autant de propos, relayés sur plusieurs sites Internet et blogs. Ainsi, notre chère armée suisse, si souvent raillée, fait parler d’elle hors de ses frontières. Et se retrouve même prise très au sérieux. Mais quelle est l’origine de cet écho ? Les forces de défense nationale conspireraient-elles dans le dos de leurs concitoyens ?
Non. Comme le relève le quotidien fribourgeois La Liberté, à la base de ce bruit autour de l’armée suisse, se trouve un exercice-cadre d’état-major du nom de « Stabilo Due ». Un exercice entrepris du 6 au 21 septembre avec 2000 militaires. Et qui repose « sur un scénario supposant l’instabilité d’une partie de l’Europe spécialement délimitée géographiquement pour l’occasion. La Suisse connaît également des troubles, des attentats et des actes de violence », écrit sur son site le Département fédéral de la défense.
Combien de temps est-ce que cela va encore être possible d’apaiser la crise avec de l’argent? La situation peut s’intensifier de manière dramatique. « Je n’exclus pas que nous ayons besoin de l’armée dans les prochaines années », a déclaré en septembre le ministre de la défense Ueli Maurer, devant un parterre d’officiers, comme le relaie la revue Schweizer Soldat, cité par le Sonntag.
Le quotidien alémanique, a dévoilé dans un article paru le 7 octobre, les détails de l’opération militaire suite au conflit imaginé entre Elbonia (au nord) et Danubia (au nord-est). Cette-fois ci, pas de noms précis. Pour ne pas heurter les sensibilités, l’armée a retenu la leçon de la polémique autour de la carte des pays constituant une menace pour la Suisse, établie en mars 2010 par le chef de l’armée André Blattmann. Sur cette dernière, figuraient la Grèce, l’Espagne, l’Italie, la France et le Portugal.
Un Exercice fantasque
Cette précaution n’a pourtant pas empêché le scénario de faire parler de lui. Comme le révèle La Liberté, le porte-parole de l’armée suisse, Christoph Brunner, « croule depuis plusieurs jours sous les questions de journalistes canadiens, américains, italiens et français. » Et doit se justifier en boucle. « Stabilo Due n’a rien à faire avec l’effondrement de la zone euro ou un afflux de requérants d’asiles grecs ou espagnols en Suisse ! »
Reste que les propos tenus par Ueli Maurer et que la carte établie il y a deux ans par André Blattmann montrent que l’armée prend au sérieux la menace pour la Suisse de troubles sociaux en Europe.
À tort ou à raison ? Le quotidien fribourgeois a interrogé différentes personnalités politiques. Selon le conseiller aux États Jean-René Fournier (PDC/VS), « sur le fond, il est certes du devoir des responsables de la sécurité de planifier l’engagement de l’armée dans toutes les situations prévisibles, et l’instabilité en Europe en est une. Mais nous n’en sommes pas là, et nos voisins pourraient se sentir blessés. » Le conseiller national UDC, Yvan Perrin, pense au contraire que « si on veut être préparé au pire, il faut bien s’exercer ». Et pour le démocrate du centre, nos voisins n’ont aucune raison de s’en offusquer.
Au contraire, du côté de la gauche, on pense que cet exercice est « une grande maladresse vis-à-vis de nos voisins » et que la Suisse « doit se trouver des ennemis », comme le relève le conseiller national jurassien Pierre-Alain Fridez (PS). Interviewé par CNBC, le vice-président des Verts, Joseph Lang, pense que l’armée utilise « les contestations sociales et l’instabilité en Europe » pour se donner « plus de crédibilité ». Et peut-être aussi pour justifier l’augmentation de son budget. Comme le rappelle Sonntag, André Blattman prévoit de soumettre en décembre à Ueli Maurer, la création de quatre bataillons de policiers militaires soit, un total de 1600 hommes.
Presse à neutrons (Laureline Duvillard, LeMatin.ch, 18 octobre 2012)