Belgique : Le « lanceur de chats » placé sous protection policière
ANVERS – Adepte de la provocation, l’artiste Jan Fabre est au cœur d’une polémique après une performance artistique impliquant des chats. Violemment agressé dimanche, il a été placé sous protection policière.
L’histoire aurait pu rester anecdotique. Elle est en train de prendre des proportions démesurées. Le plasticien flamand Jan Fabre est au cœur d’une vive polémique après avoir réalisé une performance dans laquelle il lance des chats dans les escaliers de l’Hôtel de ville d’Anvers. Dans la vidéo qui a rapidement fait le tour d’Internet, on voit plusieurs personnes lancer les félins, dont certains retombent lourdement sur les marches de l’Hôtel de ville.
La municipalité d’Anvers, qui avait autorisé le tournage dans ses locaux d’un film français consacré à la carrière de Jan Fabre, a déclaré qu’elle ne savait pas que le lancer de chats serait au programme. L’adjoint au maire chargé du bien-être animal, Luc Bungeneers, a même déposé plainte, tout comme l’association de défense des animaux Gaïa.
Des milliers de mails d’insultes
Face au tollé suscité par ces images, Fabre s’est immédiatement excusé. « Je regrette vivement que ces chats soient mal retombés. Je veux m’excuser auprès des amis des chats. Ce n’était pas mon intention de blesser ou faire mal aux chats. Les chats vont bien », a expliqué à la télévision publique néerlandophone VRT l’artiste qui a tenté de minimiser l’incident. « J’ai l’impression qu’on a voulu faire du sensationnalisme et que c’est exagéré ».
Des propos qui n’ont fait qu’aggraver son cas. Vendredi, Jan Fabre confiait au De Standaard qu’il subissait une campagne de haine violente alimentée par Internet. Il a reçu 20’000 mails le traitant de tous les noms. Pire, dimanche dernier, il s’est même fait agressé par sept hommes qui l’ont violemment battu alors qu’il faisait son jogging dans un parc anverois. « J’ai dû courir pour sauver ma vie », a déploré l’artiste placé sous protection policière.
Internationalement reconnu, Jan Fabre a fait de la provocation son fonds de commerce. Il a notamment créé une performance montrant un concours de masturbation et acquis une certaine notoriété en France en 2005 au festival d’Avignon avec des pièces évoquant le sang et l’urine.
Leur presse (Rania Hoballah, MetroFrance.com, 7 novembre 2012)