Panama : pillages autour de manifestations contre la vente de terres publiques
Des commerces ont été saccagés et pillés vendredi dans la capitale du Panama au cours de violences à l’issue d’une manifestation contre une loi sur la vente de terrains publics dans une zone franche du nord du pays, ont montré des images de télévisions locales.
Onze personnes ont par ailleurs été blessées lors d’échauffourées avec la police et plus de 200 personnes interpellées au cours de ces troubles, ont indiqué les forces de l’ordre.
Dans la capitale, jusqu’à présent il y a cinq blessés — dont deux par balles — et le nombre d’interpellations s’élève à 202. La situation est relativement sous contrôle, a déclaré à l’AFP Mara Rivera, porte-parole de la police.
Dans d’autres points du pays, il y a aussi eu des blocages de routes et des manifestations, ainsi que quelques dégradations isolées. À Colon, épicentre de la contestation, à 80 km au nord de la capitale, trois manifestants et trois policiers ont été blessés et 15 personnes ont été interpellées, selon un communiqué de la police.
Depuis une semaine, le pays connaît de violentes manifestations qui ont fait trois morts contre cette loi qui autorise la vente de terrains de la zone franche de Colon, la deuxième au monde, où sont implantées plus de 3.000 entreprises, pour la plupart étrangères, à l’entrée du canal de Panama.
La police anti-émeutes a lancé des gaz lacrymogènes contre des groupes pillant des commerces aux environs du Congrès, où peu auparavant le puissant syndicat du bâtiment avait réalisé une manifestation contre ce texte, que le président Ricardo Martinelli a pourtant promis d’aborger vendredi.
Chargées de postes de télévision, de matériel hi-fi, de vêtements ou de boissons alcoolisées, des dizaines de personnes, majoritairement jeunes, couraient dans les rues du centre-ville, selon les images des télévisions locales.
Nous sommes préoccupés par le tour que prend la situation. Il n’y a aucune justification pour en arriver au vandalisme de la part de certains qui veulent profiter de la situation, a déclaré sur la chaîne Telemetro Irving Hallman, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture du Panama.
Après une demi-heure, la police est intervenue, fortement armée, et a procédé à de nombreuses interpellations, dont le nombre n’a pas été précisé.
La province de Colon en était vendredi à son 5e jour de grève générale contre cette loi approuvée par le président il y a une semaine.
Parmi les opposants au texte, certains refusent totalement la vente de terrains publics, d’autres demandent que le produit des ventes soit réinvesti à 100% dans le développement social de la région, contre 35% prévu dans la loi.
En 2011, cette zone de libre-échange sur le canal de Panama a généré un volume de transactions de 29,1 milliards de dollars, en progression de 34,7% par rapport à 2010. Créée en 1948, elle est la première zone franche de l’hémisphère nord, et la deuxième au monde, après Hong-Kong.
Leur presse (Agence Faut Payer, 26 octobre 2012)