[22 février 2012]
Partie ma bouteille à la mer
Lettre écrite au clair de la Lune à qui veut bien me lire
J’écris cette lettre comme si je jetais une bouteille à la mer, prends place dans ma tragédie je te sers une part de ma vie.
J’explique comment le sheytan m’a fait la cour je compte plus mes allers-retours à l’ombre c’est éclairé par la nuit noire quand tout le monde dort que mon cerveau retranscrit le mieux mes erreurs mes remords pourtant j’ai crié tant de fois mon amour à cette vie, ghetto poète marqué au fer rouge par la banlieue j’en suis issu je suis l’un de ses enfants chéris elle m’a adopté pris dans ses bras j’avais pas vu qu’elle portait un flingue à sa ceinture ce que je pensais être de l’amour était juste une protection de sa part elle s’est servie de moi pour se couvrir contre les assauts du système elle m’a pris en otage elle m’a sacrifié sur le champ de bataille j’ai perdu trop de plumes parmi les vautours.
Si tu trouves ma bouteille avec cette lettre à l’intérieur au large de quelconque plage je te garantis que ce que tu lis n’est pas de la fiction c’est de la réalité MA réalité celle d’un homme qui retranscrit ses émotions son vécu à six pieds sous terre.
Prends ma lettre comme un miracle des temps modernes la richesse de cette vie c’est que tout est possible à partir du moment où tu le crois j’ai essayé de noyer mes chagrins en faisant des pompes, du sport à fond mais il s’est avéré que mes chagrins savaient nager donc j’ai décidé de les affronter et d’en faire des écrits écrire en guise de thérapie.
Si un jour il m’arrive malheur vous saurez à peu près l’homme que j’ai été je suis pas le pire et loin d’être le meilleur si un sentiment de compassion t’enivre à la lecture de ma lettre c’est que tu vois en moi un fils un frère un ami ou un mari personne n’est à l’abri que la lumière s’éteigne même en plein jour.
Je suis condamné à vivre dans le noir malgré les rayons du soleil.
J’ai appris à voir dans cette obscurité, j’ai beaucoup observé la nature humaine c’est une fois que t’es à terre que les gens te finissent à coups de talons et c’est rarement ceux que tu pensais qui te piétinent.
On a parfois d’énormes surprises « c’est fou comme parfois c’est ceux pour qui tu es prêt à prendre une balle qui sont ceux qui sont derrière la gâchette » y a que vue du ciel qu’on peut trouver la terre belle si un jour tu me croises dans ta rue tu liras dans mon regard ma rage de réussir l’isolement le fait de me retrouver seul avec moi-même m’a permis de faire le bilan à la mi-temps d’une vie turbulente adolescence surexcitée.
Si mon expérience ma vie peut éviter à certains poussés par la fougue et la frustration d’un manque de reconnaissance si mes écrits peuvent leur éviter de plonger les deux pieds joints dans l’illicite j’aurai fait mon taf.
On est tous maîtres de notre destin c’était ma bouteille à la mer que j’ai jetée par-dessus le mur d’enceinte.
Déchiffre ma plume et évite cette tragédie à ceux que t’aimes.