Entre 500’000 € et un million, ce sera — dit-on — le coût de l’assaut policier lancé pour expulser les « squatters » du site prévu pour construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et détruire les maisons et cabanes où ils logeaient ainsi que les jardins qu’ils cultivaient. À ce prix-là, on aurait pu en construire des maisons au lieu d’en détruire et de faire une centaine de sans-abris en plus, après avoir promis en campagne électorale de combattre la crise du logement.
S’il est un symbole à retenir de la crapulerie des baratineurs s’étant fait élire en promettant le « changement », celui-là pourrait bien servir. Invoquer la nécessaire « rigueur » ; obliger la majorité des Français à se serrer un peu plus la ceinture, cet État sait le faire (comme le précédent, celui des truands décomplexés, dont il se prétend l’antagonisme). Mais, pour taper sur la gueule de ceux qui ne sont pas d’accord avec le projet pharaonique de son Premier Sinistre, il en trouve, de l’argent.
Cynisme supplémentaire : il laisse entendre que ce sont les expulsés et démolis eux-mêmes qui seraient cause de ces dépenses délirantes. « Bien obligé… Pour faire respecter le droit ! » clame, en substance, le préfet dans les haut-parleurs bienveillants des journalistes, cherchant ainsi à dresser les contribuables contre ces salauds de « squatters » qui obligent l’État à dépenser. Mais si l’État voulait vraiment faire des économies, il pourrait en faire beaucoup en abandonnant ce projet ruineux, inutile et nuisible. On voit bien que ce n’est pas ce qu’il veut et que son souci du contribuable est à géométrie variable. (Notons, en passant, que si on avait usé de tels moyens policiers dans certains cas de truanderie patronale, au lieu de taper sur des grévistes, le droit aurait alors été peut-être moins tordu par ces vampires !)
Mais cette stratégie de gros bras rouleurs de mécaniques (bulldozers et pelleteuses) ; cette politique de terre mouillée (le temps est avec nous, disent-ils) ne marche pas : elle contribue à resserrer les rangs des opposants au lieu de les diviser entre agriculteurs et riverains dont on « comprend l’inquiétude » (mais qu’on expulsera quand même, plus tard) et « anarchistes fouteurs de merde ». Même si les uns et les autres ne sont pas d’accord sur tout et s’il y a parfois entre eux des « tensions » que les partisans de l’aéroport s’efforcent d’exacerber (Il y a des cons partout : chez les « rebelles » comme chez les « citoyens » pacifistes. Mais si on devait comptabiliser les cons chez les politiciens, ils remporteraient la palme d’or haut la main !), ils sont tous d’accord pour dire que cet assaut de soudards et ces destructions sauvages sont une Ignominie. Et ils luttent au coude à coude. C’est pourquoi ils gagneront.
D’autant plus que vous allez les soutenir, vous tous que les maîtres arrogants et cyniques de cette société déboussolée écœurent. Partout en France, et dans le monde, il est temps de manifester que vous êtes à leur côté ; de trouver tous les moyens de combattre ce projet délirant et ceux qui veulent l’imposer.
Non à l’ayraultport. Non aux expulsions et destructions.
Vinci dégage ! Flics sortez de nos vies !
Gédicus, 24 octobre 2012
Pour en savoir plus : zad.nadir.org & acipa.free.fr
Une vidéo à voir : vimeo.com/52063732