Appel urgent à occupation de la Zone à Défendre (ZAD)
contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes et son monde
Au nord de Nantes, depuis plus de 40 ans, un projet d’aéroport doit aboutir a la destruction de 2000 hectares de terres agricoles et de bocage. Il a été relancé en 2001 par Lionel Joséphine et fermement soutenu depuis par le Parti Socialiste et notamment J.-M. Ayrault, ancien député maire de Nantes et actuel premier ministre. Projet pharaonique hautement nuisible, c’est le symbole d’un système productiviste destructeur qui ne vise que la recherche du profit financier au nom du sacro-saint progrès. C’est aussi le fruit d’une collaboration étroite entre politiciens avides de « développement » urbain et une grande multinationale, Vinci, spécialiste des projets de bétonnisation du monde (prisons, parkings, autoroutes et centrales nucléaires).
En 2008 un collectif local d’habitant-e-s lançaient un appel à occuper les terres accaparées par ce projet, cette Zone d’Aménagement Différée. Après un Camp Action Climat en 2009 le mouvement d’occupation s’est amplifié sur ce qui est devenu la Zone À Défendre (ZAD). Aujourd’hui plus d’une trentaine de lieux sont occupés par 150 habitants : des maisons vides (et Vinci continue à en vider), des cabanes construites dans les champs ou dans les arbres, des caravanes un peu partout. Une solidarité est née entre les habitants qui résistent et les nouveaux occupants. La ZAD est devenu un laboratoire d’expériences alternatives, un lieu où confronter au jour le jour théorie et pratique, où construire de nouvelles solidarités, où apprendre à être chaque jour un peu plus autonome face au système marchand : des potagers collectifs ont fleuri, une boulangerie, une chèvrerie, un théâtre, deux bibliobus, des maraîchers, des zones de gratuités … les savoirs se partagent tous les jours, de la boulangerie à la mécanique, de la construction au maraîchage en passant par les échanges artistiques, dans une nature préservée.
Aujourd’hui le Parti Socialiste au pouvoir n’est pas prêt à renoncer à cet aéroport. Il continue d’afficher son soutien total au projet et ses alliés écologistes feignent toujours de défendre les terres menacées. Habilement, ces bonimenteurs ont utilisé la presse pour faire croire qu’un moratoire était mis en place et que le risque de voir le projet aboutir reculait.
Il n’en est rien ! Après pseudo enquêtes publiques, études de terrain (forages, géomètres), les expulsions ont commencé, les expropriations suivent leur chemin, les habitant-es sont poussé-es en dehors de la zone et les échéances de début des travaux se rapprochent à grand pas.
Le 16 octobre c’est une dizaine de lieux qui vont êtres envahis, saccagés, par les forces de police. Et ce n’est qu’un début. Laisser faire c’est rendre possible l’arrivée des pelleteuses sur la zone, c’est abdiquer devant Vinci.
Nous vous appelons à nous rejoindre parce qu’il ne s’agit pas seulement de contrer un projet urbanistique mais un modèle de société dont nous ne voulons pas. Cette lutte s’inscrit dans un combat plus large contre un système qui se fout des humain-es et de la planète, dans un mouvement planétaire contre tous les systèmes productivistes, de domination et de contrôle social, contre la machine infernale qui nous rend esclave de la technologie pour aller toujours plus vite et plus loin dans la dépossession de nos vies.
Il est urgent d’être plus nombreux sur le terrain pour s’opposer physiquement aux travaux préliminaires, pour donner de la force à celles et ceux qui ont fait le choix de rester et de résister. L’occupation n’est pas une fin en soi, c’est un moyen d’être présent-es sur cette terre en lutte, d’être actifs ensemble contre le projet. Il est encore temps de partager tout cela.
Deux maisons, Les Planchettes et la Gaîté peuvent vous accueillir le temps de votre arrivée.
Nous sommes ici, nos vies nous appartiennent, nous refusons de perdre.
Des habitants/occupants de la ZAD, 11 octobre 2012