Les mineurs sud-africains veulent porter plainte contre la police
Les syndicats de 12’000 mineurs, licenciés vendredi par Anglo American Platinum pour des grèves sauvages, accusent la police d’avoir abattu un des leurs jeudi soir.
Plus une semaine ne passe sans que l’Afrique du Sud soit rattrapée par des violences meurtrières sur fond de conflit social. Ce lundi 8 octobre, les mineurs ont décidé de passer à l’offensive. Ils ont annoncé leur intention de porter plainte contre la police nationale sud-africaine pour meurtre et tentatives de meurtres après la mort jeudi d’un des leurs à Rustenburg.
L’homme a été tué lors d’affrontements avec les forces de l’ordre qui entendaient disperser un rassemblement sur le site d’extraction minière d’Anglo American Platinum (Amplats). « Ils ont tiré sur les gens jusqu’à ce qu’ils tuent un de nos collègues, a raconté à l’AFP George Tyokeba, un de leur représentant. Les mineurs ne se battaient pas, ils étaient juste assis sur la colline ».
Amplats avait convoqué cette semaine tous les grévistes de Rustenburg en conseil de discipline, et menacé de licencier ceux qui refuseraient de comparaître. Menace mise à exécution dès vendredi : 12.000 employés ont été mis à la porte par le numéro un mondial du platine. Au moins huit personnes sont mortes aux alentours de Rustenburg dans des violences liées aux grèves cette semaine.
Meurtre à Marikana
Dans la ville voisine de Marikana, un syndicaliste a également été tué samedi soir dans des circonstances troubles. C’est là-bas que la crise sociale avait été exacerbée par une fusillade sur un site de platine exploité par Lonmin. La police avait abattu 34 mineurs grévistes le 16 août.
Depuis l’été dernier, le mouvement social des mineurs pour de meilleurs salaires ne faiblit pas. En représailles, les majors de l’or et du platine brandissent et mettent à exécution des menaces de licenciements massifs. Au total 100.000 personnes, mineurs mais également transporteurs routiers, sont actuellement en grève.
Presse esclavagiste (Metro, 8 octobre 2012) via Solidarité ouvrière
Afrique du Sud : la police abat le cousin d’un syndicaliste … par erreur
Le secteur minier en Afrique du Sud est secoué par de violents conflits sociaux depuis l’été dernier.
Un homme a été tué samedi soir, apparemment par erreur en lieu et place de son cousin syndicaliste, en marge des violents conflits sociaux qui agitent le secteur des mines en Afrique du Sud depuis l’été dernier, a-t-on appris dimanche de source syndicale. La victime a été tuée dans la maison de son cousin syndicaliste, « dans ce qui semble être une erreur d’identité », a déclaré le porte-parole du syndicat national des mineurs (NUM), Lesiba Seshoka, dans un communiqué.
« Selon un ami présent au moment de l’incident, des hommes armés ont surgi de nulle part, dans le foyer des travailleurs de Marikana, et ont immédiatement tiré sur le cousin du syndicaliste, assis sur un lit », a-t-il ajouté. Le meurtre a eu lieu à Marikana, une ville minière du nord-ouest de l’Afrique du Sud, où le conflit social pour de meilleurs salaires a déjà fait 46 morts, essentiellement dans des affrontements entre la police et les grévistes.
Jeudi, un travailleur avait trouvé la mort sur un site d’Anglo American Platinum, non loin de Rustenburg, ville minière voisine de Marikana, lors d’affrontements avec la police. Au moins huit personnes ont été tuées dans la région de Rustenburg cette semaine, à la suite des violences liées à la grève des mineurs. Parmi elles, deux personnes étaient liées au syndicat national des mineurs. Depuis le début des conflits sociaux dans les mines, les grévistes expriment une vive défiance envers le NUM, accusé d’être trop proche du pouvoir et du patronat.
Presse esclavagiste (LePoint.fr / Agence Faut Payer, 7 octobre 2012)
Bien crevée, vieille taupe ? (1)
45 morts lors d’une grève sauvage dans les mines les plus dangereuses du pays le plus inégalitaire et le plus violent (hors conflit — sic !) du monde, « business as usual » dira-t-on, tout comme les coups de grisou qui se produisent encore régulièrement en Chine ou en Russie, lointains et inévitables « revival » de la préhistoire carbonifère d’un capitalisme voué à moyen terme à l’immaculé et au numérique… Et pourtant, le supplément économique d’un grand quotidien adepte de l’austérité et des gaz de schiste, ne titrait-il pas dernièrement : « la France doit-elle rouvrir ses mines ? ».
En tout cas, au-delà des vaticinations futurologiques, la question du secteur minier, de son évolution récente et des luttes qui s’y sont déroulées et s’y déroulent, ne méritent pas de passer par pertes et profits sous prétexte d’un déclin inexorable, chaque jour un peu plus démenti.
Restructuration, mines en abîme
Les débuts de la restructuration ont été notamment marqués par deux grandes luttes de mineurs, l’une aboutissant à une victoire en demi-teinte (grève des mineurs américains en décembre77/mars 78) et l’autre à une cuisante défaite (la grève des mineurs anglais de 84/85). Si la première semblait marquer un coup de frein à la contre-offensive du capital, la seconde a signifié l’écrasement de toute résistance au roll back. Quoiqu’on pense du rôle des « bastions de combativité » (cf. la SNCF en 95), ils incarnaient une continuité des luttes qui donnait à l’affrontement une forte charge symbolique et stratégique. Comme le résumait à l’époque un mineur de Virginie occidentale : « Je fais ça pour tout le monde. La plupart des mineurs ressentent la même chose. S’ils brisent notre syndicat, les compagnies feront pareil aux autres. S’ils nous mettent par terre, ils casseront aussi les reins de ceux qui travaillent dans l’usine d’à côté. » Auquel semble répondre en écho un mineur anglais au moment de la reprise du travail : « Au moins, nous nous sommes bien battus pendant un an. » Et si, vu d’aujourd’hui, ces combats peuvent paraître « d’arrière-garde », c’est bien parce que ce secteur était, d’une certaine manière, déjà à « l’avant-garde ».
En effet, la substitution du pétrole au charbon qui visait notamment à briser la centralité de ce groupe ouvrier combatif et très organisé, avait commencé bien plus tôt. Ainsi en France, c’est dès 1961 que des mines ferment ce qui provoquent des mouvements massifs (occupation de fond à Decazeville et ailleurs, « grande marche sur Paris » en 63) qui obtiendront diverses mesures de reclassement dont une promise à un grand avenir, les préretraites. C’est dans ce secteur minier, par essence rivé à un territoire et corseté par de lourds coûts d’investissement (en quelque sorte l’inverse de l’industrie textile), qu’a commencé, en Occident, ce fameux « abandon » du travail par le capital qui fait encore tant pleurnicher syndicalistes et politiciens. Bien sûr, le passage au « tout pétrole », qui s’est effectué à une vitesse jamais vue dans l’histoire (en 1950 le charbon assurait encore 65% de l’approvisionnement en énergie dans le monde occidental) participait aussi du nouvel équilibre fordiste, à travers notamment à la stabilité des prix garantie par le cartel des « sept sœurs », et symbolisait le plein déploiement de la subordination réelle et de la seconde révolution industrielle [Sur la question du rapport entre énergie et lutte des classes, on trouve de nombreuses analyses dans le n°13 (hiver 08/09) de la revue en ligne The Commoner]. En ce sens, le secteur minier était effectivement destiné au rayon des archaïsmes en voie de disparition. Mais mieux vaut laisser le déterminisme technique aux apologues du capital, aux tenants du marxisme momifié et autres libérateurs des « forces productives », car dans le jeu réciproque entre système technique et rapports sociaux, il n’y a pas de place pour une quelconque neutralité supra historique (progrès ou autre).
La relative (voire très relative cf. par exemple Suède ou Pologne) disparition du secteur minier au nord dans la restructuration est d’abord venu entériner une défaite prolétarienne, et ce dans ce qu’elle a eu de plus décisif, c’est à dire ses limites internes non dépassées (identité ouvrière, affirmation du travail). Les mineurs anglais inondant les puits dont ils voulaient justement empêcher la fermeture ont eux aussi incarnés cette contradiction et son potentiel explosif.
Restructuration sans fin – Blog des séditions asymétriques, 7 octobre 2012
[Grèves sauvages des mineurs en Afrique du Sud] « S’ils disent qu’ils nous licencient, nous allons nous battre contre eux. Il y a déjà des gars qui projettent de brûler la fonderie », Rustenburg, 6 octobre 2012
Crise minière sud-africaine : un nouveau mort, 12’000 grévistes licenciés
Le numéro un mondial du platine Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12 000 de ses 28’000 mineurs en grève sauvage du site de Rustenburg dans le nord de l’Afrique du Sud, au lendemain de la mort d’un gréviste tué par la police.
« Environ 12’000 employés ont décidé de ne pas se présenter (devant les conseils de discipline), de ne pas assister aux audiences, et ont donc été licenciés en leur absence », annonce un communiqué d’Amplats, filiale d’Anglo American, qui avait clairement menacé de licencier les grévistes refusant de comparaître devant les conseils de discipline.
Ces conseils, convoqués depuis mardi, se sont tenus comme prévu, explique Amplats. « Les employés concernés connaîtront aujourd’hui (vendredi) le verdict de leur audience. Ils auront trois jours ouvrables pour faire appel ».
L’entreprise, dont tous les puits du bassin de Rustenburg sont bloqués depuis le 12 septembre, avait déjà lancé plusieurs ultimatums à ses employés, les sommant de reprendre le travail sous peine de licenciement. Les ultimatums avaient jusqu’à présent été repoussés à chaque fois.
Les grévistes, dont le mouvement ne respecte pas les procédures du droit du travail sud-africain, réclament 16’000 rands (1843 $) mensuels, une substantielle augmentation.
Les violences à Amplats témoignent de la tension qui règne toujours dans nombre de mines sud-africaines, paralysées depuis presque deux mois par des grèves sauvages.
Jeudi soir, un mineur a de nouveau été tué dans des affrontements entre employés d’Amplats et policiers à Rustenburg.
Les policiers affirment avoir utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser un rassemblement illégal, assurant que les mineurs avaient commencé à jeter des pierres sur les forces de l’ordre.
« On ne reculera pas »
Tous les témoignages recueillis auprès des mineurs indiquent au contraire que la police a ouvert le feu avant qu’il y ait eu la moindre marque d’hostilité de la part des mineurs.
« Ils n’ont rien jeté sur les policiers », a souligné Mikael Rafuza, un mineur proche du comité de grève soutenu par une poignée de militants trotskystes.
Un autre mineur, qui a demandé à garder l’anonymat, a conduit l’AFP sur les lieux, un hameau de logements en tôle ondulée, où selon lui, un groupe de mineurs a refusé d’obtempérer lorsque les policiers les ont sommés de se disperser, comptant jusqu’à dix pour les faire partir.
« 1, 2, 3, 4… et ils ont tiré. La balle l’a touché lui et les autres (mineurs) quand ils ont vu ça se sont enfuis », a-t-il dit.
Les grévistes, très déterminés, répètent sur tous les tons qu’ils veulent 16’000 rands mensuels et qu’ils ne savent pas quand la grève prendra fin.
« On ne reculera pas, peu importe ce qu’ils disent ou ce qu’ils font, on se battra jusqu’à la dernière goutte de sang », a déclaré l’un des animateurs du mouvement, Mametlwe Sebei.
Depuis une semaine, les mineurs d’Amplats, relativement pacifiques jusque-là, semblent s’engager dans un bras de fer sans merci.
Des violences avaient déjà fait cinq morts en début de semaine.
Les menaces à peine voilées proférées vendredi aux non-grévistes n’augurent rien de bon. « Ceux qui vont au travail sont responsables de la mort des autres », a lancé l’un des leaders du mouvement, promettant que « personne ne dormirait la nuit prochaine, car nous devons contrôler les gens qui vont au travail ».
Il a ensuite donné rendez-vous à tous samedi à 7h (1h, heure de Montréal) pour un nouveau rassemblement suivi d’une marche jusqu’au lieu du décès de la victime de jeudi pour y prier.
Tandis que l’impasse semble totale chez Amplats, une lueur d’espoir est apparue cette semaine pour les mines d’or où le mouvement a fait tache d’huile.
La Chambre des mines a accepté, sous la pression, de tenter de débloquer la situation et de proposer sans tarder des hausses de salaire.
La crise sociale a été exacerbée par la fusillade de Marikana, où la police a abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site de platine exploité par Lonmin.
Depuis deux semaines, les transporteurs routiers ont également cessé le travail pour réclamer de meilleurs salaires, ce qui porte à environ 100’000 le nombre de salariés en grève dans le pays, selon un décompte de l’AFP.
Presse esclavagiste (La presse canadienne / Claudine Renaud de l’AFP, 5 octobre 2012)
Le Chat Noir Émeutier, 7 octobre 2012
Afrique du Sud : « S’ils ne veulent pas nous parler, beaucoup de choses vont brûler à partir d’aujourd’hui »
Les mineurs sud-africains d’Amplats rejettent avec force un licenciement massif auquel vient de s’ajouter la majorité des 3.500 mineurs qui menaient une grève illégale chez Atlatsa Resources Corporation
« S’ils ne veulent pas nous parler, beaucoup de choses vont brûler à partir d’aujourd’hui », « S’ils disent qu’ils nous licencient, nous allons nous battre contre eux. Il y a déjà des gars qui projettent de brûler la fonderie » ont lancé à l’AFP des mineurs sud africains.
RUSTENBURG (Afrique du Sud) — Des centaines de mineurs sud-africains du site de Rustenburg (nord) d’Amplats, numéro un mondial du platine, ont tenu samedi un rassemblement pacifique pour protester contre le licenciement massif de 12.000 personnes, mais brandi la menace d’un recours à la violence.
« C’est le début de la guerre », a ainsi lancé l’un des responsables syndicaux des mineurs, Gaddhafi Mdoda, sous les acclamations.
Regroupés dans un stade de Rustenburg, les mineurs ont été encouragés par leurs leaders à rejeter le licenciement prononcé par Anglo American Platinum (Amplats) et continuer les protestations jusqu’à l’obtention d’une augmentation salariale.
« Si Anglo American n’est pas prêt à négocier, ils doivent faire leurs bagages et partir », a déclaré M. Mdoda à l’AFP.
Les mineurs de différents puits d’extraction s’étaient rendus au stade sous escorte policière, scandant des slogans, tandis qu’un hélicoptère survolait la zone.
Les mineurs ont également observé un moment de silence à la mémoire d’un de leurs collègues, tué jeudi dans des affrontements avec la police.
Amplats, filiale d’Anglo American qui emploie 28.000 personnes à Rustenburg et y produit près d’un quart du platine mondial, a mis vendredi à exécution sa menace de licencier tous les mineurs en grève sauvage, depuis le 12 septembre, qui refuseraient de comparaître devant un conseil de discipline.
Plusieurs d’entre eux, totalement déterminés à obtenir les substantielles augmentations de salaire qu’ils réclament depuis le début de leur mouvement, menaçaient de recourir à la violence pour forcer l’exploitant de la mine à les réembaucher.
« S’ils ne veulent pas nous parler, beaucoup de choses vont brûler à partir d’aujourd’hui », a lancé à l’AFP Hendrick Mpondo, 27 ans. « S’ils disent qu’ils nous licencient, nous allons nous battre contre eux. Il y a déjà des gars qui projettent de brûler la fonderie ».*
En dépit de ces menaces, les mineurs se sont dispersés dans le calme, à l’issue de ce rassemblement. Ils ont néanmoins promis de poursuivre leurs protestations.
Pour la majorité d’entre eux, ils n’étaient pas armés, à l’inverse d’autres manifestations où des bâtons et d’autres formes d’armes avaient été brandies.
Dans la journée, l’agence de presse sud-africaine SAPA a également annoncé le renvoi de la majorité des 3.500 mineurs grévistes de la compagnie Atlatsa Resources Corporation, en partie détenue par Amplats.
À l’instar des travailleurs de Rustenburg, les mineurs du site d’extraction de platine de Bokoni, dans la province voisine du Limpopo (nord-est), ont été renvoyés pour leur absence à une audience disciplinaire, après deux semaines de grève sur les salaires.
Signe des tensions qui persistent, trois véhicules ont été incendiés vendredi soir juste à côté du puits de Thembelani, l’un des site d’Amplats.
Par ailleurs, un dirigeant local du syndicat national des mines (NUM) a été abattu chez lui vendredi soir dans la ville de Marikana, à quelques kilomètres de là.
Marikana, un site exploité par Lonmin, a été le théâtre en août et septembre du plus violent conflit social en Afrique du Sud depuis la chute de l’apartheid en 1994 : 46 personnes au total y ont trouvé la mort, dont 34 mineurs en grève sauvage abattus par la police le 16 août.
Depuis le début des conflits sociaux dans les mines, les grévistes expriment une vive défiance envers le NUM, accusé d’être trop proche du pouvoir et du patronat.
Selon les informations des syndicats, au moins sept personnes ont trouvé la mort en marge du conflit social d’Amplats, depuis une semaine.
Près de 100.000 personnes, mineurs mais également transporteurs routiers, sont en grève actuellement en Afrique du Sud pour réclamer des hausses de salaires.
Le président Jacob Zuma, assez peu présent depuis le début de la crise, a répété cette semaine que ces conflits sociaux étaient dangereux pour l’économie, et risquaient de faire fuir les investisseurs.
« Nous ne devrions pas chercher à nous montrer nous-mêmes comme une nation perpétuellement en train de se battre », a-t-il lancé jeudi.
Les investisseurs redoutent une paralysie totale du secteur minier, poumon économique du pays, qui contribue à presque 20% du PIB sud-africain.
« Le gouvernement ne fait rien », constatait vendredi Peter Attard Montalto, analyste stratégique à la banque japonaise Nomura, affirmant que les grèves avaient déjà coûté entre 0,2 et 0,3% de croissance au troisième trimestre.
Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 6 octobre 2012)
Afrique du Sud : des milliers de mineurs supplémentaires licenciés
Atlatsa Resources Corporation, en partie détenue par le numéro un mondial du platine Anglo American Platinum, a licencié la majorité des 3.500 mineurs qui menaient une grève illégale en Afrique du Sud pour réclamer une augmentation salariale, ont annoncé samedi les médias.
Presse esclavagiste (Belga, 6 octobre 2012)
Reçu le 6 octobre 2012
Afrique du Sud : Amplats licencie 12’000 mineurs grévistes
Le numéro un mondial du platine Amplats a annoncé vendredi 5 octobre le licenciement de 12’000 de ses 28’000 mineurs en grève sauvage du site de Rustenburg, dans le nord de l’Afrique du Sud, alors qu’un homme a été tué jeudi soir dans des affrontements entre la police et les employés.
« Environ 12’000 employés ont décidé de ne pas se présenter [devant les conseils de discipline], de ne pas assister aux audiences, et ont donc été licenciés en leur absence », précise un communiqué du groupe. Cette filiale d’Anglo American avait clairement menacé de licencier les grévistes illégaux qui refuseraient de comparaître devant les conseils de discipline. Les conseils de discipline, convoqués depuis mardi, se sont tenus comme prévu, explique Amplats. « Les employés concernés connaîtront aujourd’hui [vendredi] le verdict de leur audience. Ils auront trois jours ouvrables pour faire appel ».
L’entreprise, dont tous les puits du bassin de Rustenburg sont bloqués depuis le 12 septembre, avait déjà lancé plusieurs ultimatums à ses employés, les sommant de reprendre le travail sous peine de licenciement. Les ultimatums avaient jusqu’à présent été repoussés à chaque fois.
ENVIRON 80’000 MINEURS SONT ACTUELLEMENT EN GRÈVE SAUVAGE
Les grévistes, dont le mouvement ne respecte pas les procédures du droit du travail sud-africain, réclament une augmentation de salaire substantielle à 16’000 rands mensuels (1450 euros). La « ceinture de platine » de Rustenburg a été touchée par plusieurs grèves sauvages chez les plus gros producteurs mondiaux depuis août, dans la foulée du conflit social sanglant du site de Marikana, exploité par Lonmin, où 46 personnes ont trouvé la mort.
Lonmin a finalement concédé des augmentations de salaires de 11 à 22 % aux grévistes, suscitant l’espoir d’obtenir de substantielles hausses chez les mineurs des autres sites. Environ 80’000 mineurs sont actuellement en grève sauvage en Afrique du Sud, dans les mines de platine et d’or essentiellement.
Presse esclavagiste (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 5 octobre 2012)
Mineurs d’Afrique du Sud : Une nouvelle victime de la répression
Un homme a été tué jeudi soir à Rustenburg (nord) dans des affrontements entre policiers et mineurs en grève sauvage d’un site d’Amplats, numéro un mondial du platine, a-t-on appris vendredi matin de sources concordantes.
« Hier, les flics ont tiré sur beaucoup de gens, une personne est morte. Le corps est encore là où il était hier soir, il n’a pas été emporté », a indiqué à l’AFP par téléphone un représentant des grévistes, Gaddhafi Mdoda, confirmant une information donnée par deux radios.
Un porte-parole de la police a confirmé avoir entendu parler d’un mort dans le secteur de Rustenburg, et a affirmé que des investigations étaient en cours.
« Nous avons reçu des témoignages. Pour l’instant, nous essayons à voir si nous pouvons retrouver le corps, mais nous n’avons pas de rapport de police » faisant formellement état d’un décès, a indiqué le porte-parole Thulani Ngubane. « La situation est tendue, tout peut arriver », a-t-il ajouté.
« Les policiers tiraient des balles réelles », selon le représentant des grévistes. La police soutient en revanche que seules des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser un rassemblement illégal sur une colline près du site d’Amplats.
Amplats est le numéro un mondial du platine, filiale du géant anglo-sud-africain Anglo American, coté en Bourse à Londres et à Johannesburg. Des grèves sauvages bloquent tous les puits du bassin de Rustenburg depuis le 12 septembre, où le groupe emploie 28.000 personnes. Les grévistes réclament une forte augmentation de salaire jusqu’à 16.000 rands mensuels (1.450 euros).
Des violences se sont produites depuis vendredi dernier, faisant cinq morts en début de semaine selon le syndicat national des mineurs NUM.
Les arrêts de travail sauvages se sont étendus cette semaine à deux puits exploités dans la province voisine du Limpopo (Union Mine et Bokoni).
Les grèves sauvages pour obtenir des augmentations de salaires, accompagnées de violences, paralysent une bonne partie du secteur minier sud-africain depuis la mi-août. Le mouvement a été exacerbé par la fusillade de Marikana, lorsque la police a abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site de platine exploité par Lonmin.
Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 5 octobre 2012) via Solidarité ouvrière
Afrique du Sud : le visage réel du capital
Derrière la réalité du massacre d’une cinquantaine de mineurs sud-africains en août dernier, tout un réseau complexe d’explications peut se résumer par la crise mondiale présente du capital, où l’on retrouve les impératifs financiers, la compétition internationale autour des matières premières et l’exacerbation d’une situation sociale propre à l’Afrique du Sud. Le secteur des mines est au cœur même du développement capitaliste, requérant des capitaux énormes pour des extractions, dans des conditions extrêmes, tant dans les conditions naturelles (des mines d’or jusqu’à 5000 mètres de profondeur) que dans la surexploitation de la main-d’œuvre (0,55 euro par jour pour les mineurs de diamants de Sierra Leone). Ces conditions reflètent la compétition féroce entre groupes capitalistes et États, où la corruption règne en maître et où les capitaux engagés requièrent une rentabilité supérieure à 15 %. Face aux multinationales minières, dont les profits d’une seule sont 20 fois supérieurs au budget d’un de ces Etats miniers, que pèsent les pouvoirs politiques locaux, sinon d’être les larbins de ces groupes miniers et de leur garantir leur profit par le maintien de conditions terribles d’exploitation des travailleurs, au besoin par la violence ? Les 15 % de profit des énormes capitaux nécessaires aux infrastructures et autres engins d’exploitation surdimensionnés dépendent essentiellement de la surexploitation de la main d’œuvre locale. L’Afrique du Sud n’échappe pas à une telle situation, malgré la richesse de son sous-sol en minéraux de toutes sortes (depuis le charbon jusqu’aux mines de diamants, en passant par l’or et le platine), ou plutôt à cause de cette richesse. Mais le fait d’avoir été parmi les premiers pays à exploiter en grand ces richesses – depuis 1866 pour la première mine de diamants – la place dans une position d’infériorité, eu égard à ses concurrents mondiaux exploitant des mines plus récentes, plus modernes, et plus facilement exploitables. Comme il faut toujours aller au plus profond (jusqu’à 5000 mètres), la rentabilité diminue si les autres conditions d’exploitation – celle de la main-d’œuvre notamment – restent constantes. Les capitaux à la recherche d’investissements plus rentables vont ailleurs ou, s’ils s’investissent, vont exiger de cette main d’œuvre des rendements croissants donc des conditions de travail plus exigeantes. Par exemple, la production des mines d’or a diminué de moitié en dix ans et si les mines d’or produisaient annuellement 200 tonnes d’or en 1970, elles n’en produisent plus en 2011 que 100 tonnes. Même si la production minière représente encore 20 % du PIB et 50 % de la balance du commerce extérieur, l’Afrique du Sud n’occupe plus que la 5e place mondiale dans la production des métaux précieux, après la Chine, l’Australie, les USA et la Russie. Nous verrons que cette situation devient un problème politique qui divise les différents partis, orientant certains vers une radicalisation. Mais les conditions particulières de l’Afrique du Sud sont un obstacle supplémentaire à cette recherche de rentabilité. Si l’apartheid et le maintien de la population noire dans une situation de semi esclavage garantissaient l’acceptation de conditions d’exploitation particulièrement misérables, la fin de l’apartheid il y a vingt ans a seulement transformé un apartheid racial en un apartheid social. De plus, la lutte anti-apartheid masquait et déviait en quelque sorte le conflit social ; la fin de l’apartheid a mis sur le devant de la scène ce conflit social mais toujours dans des conditions spécifiques. Le secteur minier emploie encore 1 million de travailleurs, la moitié d’entre eux directement exploitée dans les mines, l’autre moitié dans le traitement des minerais. Le problème majeur quant à cette exploitation – et cela est aussi un frein aux investissements – est que la situation de l’ensemble des travailleurs, notamment ceux de ce secteur, n’a guère changé depuis vingt ans et que les troubles sociaux récurrents ne touchent pas seulement les relations de travail mais l’ensemble des conditions de vie. La fin de l’apartheid a signifié l’ascension, avec l’accession au pouvoir d’une coalition ANC – Parti communiste d’Afrique du Sud soutenu par le syndicat unique COSATU –, d’une petite minorité noire qui s’est parfaitement intégrée dans l’appareil politico-financier, similaire en cela à ce que l’on peut voir dans certains pays d’Afrique ayant des richesses exploitées par les multinationales. En août 2011, cette minorité de privilégiés a paru être pour un bref temps la garantie de la paix sociale mais aujourd’hui, le fossé est tel entre cette bourgeoisie noire et la masse des Noirs victimes de cet apartheid social que cela ne se manifeste pas seulement par des clivages politiques et par la formation de groupes plus radicaux, tentant de s’appuyer sur tout un ensemble de résistances, tant dans l’ensemble de la population dans les faits de la vie quotidienne que dans les relations de travail. En août 2011, les ¾ des membres du gouvernement ANP-SACP ont des intérêts financiers dans les affaires, de même que 50 % des parlementaires. Ramaphosa, un des fondateurs du syndicat des mineurs NUM affilié au COSATU est membre du conseil de direction de Lonmin, la société possédant la mine de Marikana, là où ont eu lieu les tueries de prolétaires mineurs. Shandaka, un des hommes les plus riches d’Afrique du Sud, a été, comme d’autres, un des dirigeants de l’ANC ou du COSATU qui aujourd’hui font partie de l’élite multimillionnaire du pays, et qui ont des liens étroits avec le monde des affaires. En regard de cette poignée de profiteurs, la grande masse de la population vit dans une misère faite de privations quotidiennes autour des fournitures d’électricité et/ou d’eau potable, des écoles, des transports : rien qu’en 2012, on a dénombré près de 113 émeutes impliquant près de 3 millions de participants. À la violence de la répression policière répond la violence des populations locales : chaque année, près de 100 flics trouvent la mort dans ces troubles. Si le platine est un des métaux les plus recherchés (plus cher que l’or), c’est pour une bonne part à cause de son utilisation industrielle (piles à combustible, verre… 20 % des produits industriels en contiennent), notamment comme catalyseur dans les pots d’échappement des moteurs Diesel : la crise de l’automobile ayant réduit cet emploi, l’effet redescend au niveau de l’exploitation du travail, notamment, pour les cas de l’Afrique du Sud, dans les « vieilles » mines où déjà les coûts sont supérieurs à ceux des mines plus récentes. Le pays détient quand même en 4 mines 80 % des ressources mondiales de ce métal. L’ensemble – réduction d’activité, pression sur la productivité et sur l’ensemble des salaires et accessoires – fait que des résistances ouvrières surgissent, mais qu’en face de revendications conséquentes, les résistances patronales sont tout aussi fortes et que l’emploi de la manière forte devient de plus en plus inévitable. D’autant plus qu’en 2011, le prix du platine a baissé de 17 %. Arriver au « métal platine » est un processus complexe : il faut extraire une tonne de minerai pour en tirer entre 4 et 7 grammes de métal avec un processus complexe. Le fait qu’il faille ainsi extraire une quantité énorme de roche pour une faible quantité de métal donne une importance décisive dans le processus d’extraction aux drill operators, ceux qui, au fond, percent la roche avec des marteaux-piqueurs pour y installer des explosifs qui feront tomber inlassablement des masses de pierres qui doivent être ensuite évacuées vers des traitements de surface. Sans leur travail, toute l’activité de la mine est stoppée. Le travail de ces mineurs est particulièrement dur et dangereux, entre huit et neuf heures passées sous terre six jours sur sept par une température de plus 40°C, pour un salaire mensuel d’à peine 600 euros et dans des conditions de sécurité minimales (notamment quant à l’inhalation de poussière, en 2009, on dénombrera 288’000 ex-mineurs atteints sérieusement de silicose). Propos d’un de ces drill operators : « Quand on est au fond on est en face de la mort, de la blessure ou de toute autre chose. » La mine offre parfois le choix entre le logement dans les dortoirs (sept dans une seule pièce) de la compagnie, mais beaucoup préfèrent toucher l’allocation de logement pour compenser le faible salaire et vivre dans les conditions excessivement précaires des bidonvilles proches. On doit ajouter qu’une bonne partie des mineurs sont des émigrés des États voisins dont le salaire sert à faire vivre les familles restées au pays. On doit dire ici quelques mots de plus sur ces conflits : les rivalités syndicales. Depuis la fin de l’apartheid, les liens se sont renforcés entre la coalition au pouvoir – ANC-SACP – et la fédération syndicale COSATU dont le syndicat des mineurs NUM (300’000 membres) est une des pièces essentielles. Son secrétaire général Boleni empoche, rien que pour cette fonction, 140’000 euros par an, ce qu’un drill operator mettra vingt-neuf ans à gagner ; mais il est aussi rémunéré comme membre des conseils de la Banque de développement de l’Afrique du Sud, de la Rand Mutual Assurance et membre de la Fédération internationale des syndicats de la chimie, de l’énergie et des mines. En 1998, des critiques sont nées dans ces organisations noires, reflétant la montée des critiques contre l’intégration poussée de ces « élites » dans le système d’exploitation. Mathenjwa a été expulsé du NUM pour « indiscipline » et a fondé un syndicat « indépendant » : l’Association des travailleurs de la mine et de la construction, AMCU, qui se trouve normalement conduit à soutenir, à exploiter dans son intérêt les grèves sauvages. De son côté, l’ANC a expulsé un opposant interne, Malema, qui se trouve contraint d’adopter une même attitude. Les affrontements entre les militants de ces organisations dissidentes tournent souvent à une guerre des gangs dont le seul résultat est d’engendrer une méfiance générale à l’égard des syndicats quels qu’ils soient. Lors de la grève sauvage de la mine de platine de Marikana, Bodlani, un des cinq représentants mandatés par les mineurs pour les représenter dans les pourparlers, a déclaré : « Ce ne sont ni l’AMCU, ni le NUM qui nous ont dit de faire grève, c’est nous les travailleurs, pas les syndicats, et ce ne sont pas eux qui nous diront ce que nous devons faire. » Quelques mots maintenant de la multinationale Lonmin qui contrôle la mine de Marikana, à quelque 150 kilomètres de Johannesbourg. Elle est l’héritière du démantèlement d’un conglomérat d’un millier de sociétés très diverses assemblées dans les années 60 par un de ces forbans capitalistes, Tiny Rowland, aujourd’hui décédé. Il affirmait : « Je n’ai pas besoin de respectabilité mais de bénéfices et d’affaires qui tournent », mais avec des méthodes de gestion « musclées ». Méthodes de gestion renforcées par les difficultés financières de Lonmin, criblée de dettes, notamment avec la crise et la chute du prix du platine, bien qu’on ne sache pas trop qui, entre les fonds de pension ou les hedge funds possède réellement la mine parmi des groupes capitalistes divers pour qui seule compte cette rentabilité de 15 % et l’abandon de tout investissement, voire de la mine, si cette rentabilité n’est pas atteinte. La grève sauvage des 3000 drill operators de Marikana ne tombe pas du ciel mais d’une situation globale du prolétariat sud-africain aggravée par la crise mondiale. Début 2012, une grève de six semaines dans la plus grande mine du monde, à Rustenburg (du trust Impala Platinum), a fait 4 morts mais s’est terminée par une augmentation de salaires. Une des spécificités des mines de platine d’Afrique du Sud est que, contrairement aux mines d’or, elles ne sont pas couvertes par des contrats collectifs mais par des négociations mine par mine ; ce qui fait que toute concession dans une mine à la suite de luttes peut faire école dans une autre mine, mais toujours localisée. Ultérieurement, dans une autre grève, dans une autre mine de Lonmin, il y eut 10 morts dont 2 flics, et devant la tension plus de 3000 flics ont été déployés dans la région, sans doute avec une certaine volonté d’en découdre. C’est dans ces conditions que les 3000 drill operators de Marikana (28’000 travailleurs au total) décident de se mettre en grève le 10 août 2012 avec une revendication centrale d’un salaire mensuel de 1200 euros, presque trois fois leur salaire actuel : bien sûr ils se heurtent à un refus catégorique de leur employeur. Il est difficile de démêler ce qui va se dérouler la semaine suivante : les grévistes, assemblés sur une colline (qui deviendra la « colline de l’horreur ») près de la mine, armés de lances, de machettes et – peut-être – de quelques armes à feu, harangués depuis une voiture de police par le président du NUM, finalement expulsé du site, mais pour être eux-mêmes expulsés sans ménagement, une partie d’entre eux est finalement poussée dans une sorte de nasse dans les bras de tueurs qui tireront dans le tas sans aucun préavis. D’un côté les mineurs, dont certains diront qu’ils « préfèrent mourir que de continuer à travailler dans de telles conditions », de l’autre des flics voulant une revanche et tirant dans le dos des grévistes en fuite ou les abattant au sol d’un tir à bout portant. Épilogue sur le nombre de morts (plus de 50), de blessés (plus de 80), d’arrestations (259 dont certains blessés à leur sortie de l’hôpital). Les opposants syndicaux et/ou politiques tentent d’exploiter le massacre : 3000 se retrouvent le 18 août pour être harangués par Malema, l’exclu de l’ANC. Ce qui permet au secrétaire général de l’ANC de déclarer : « Marikana a été confisquée et des contre-révolutionnaires vinrent pour miner notre mouvement. » Le 30 août, l’annonce que les 270 mineurs arrêtés vont être inculpés de « meurtre » en vertu d’une loi datant de l’apartheid provoque une tel tollé qu’elle doit être annulée, le plupart des mineurs arrêtés sont libérés tout en restant inculpés de troubles à l’ordre public. La grève de Marikana touche d’autres mines dans les jours qui suivent et c’est la hantise des autorités qu’une explosion sociale ne s’étende aux autres mines et à l’ensemble du pays. Pour Marikana, malgré les communiqués donnant des chiffres de reprise dérisoires, il semble qu’une organisation de la grève se soit mise en place avec des contrôles, dans les bidonvilles mêmes ou dans les transports, pour empêcher les jaunes de gagner la mine, contrôles dénoncés par les autorités comme des menaces et des pressions. Au moment où nous écrivons, la situation reste confuse, et si les grèves dans le secteur minier persistent, elles ne se sont pas étendues aux services publics ou au secteur industriel, pas plus qu’à la population noire engagée souvent des actions de protestations locales.
On ne peut que retracer les derniers épisodes de cette lutte dans le secteur minier, qui lui-même n’est pas totalement touché par une grève générale. 23 août : les drill operators de Royal Bakofong (7000 travailleurs) bloquent la mine avec les mêmes revendications que ceux de Marikana. 26/8 : les 12’000 mineurs de Gold Fields sont en grève et reprendront le travail le 19/9 avec des concessions sur des questions d’assurance. 3/9 : mine de Modder East près de Johannesbourg, suite à une grève sauvage en juin dernier, 1044 mineurs ont été licenciés. 500 d’entre eux ont été réembauchés depuis, quelques centaines des laissés pour compte se rassemblent à l’entrée de la mine tentant d’en interdire l’entrée : 4 blessés. 11/9 : seconde grève de 15’000 mineurs à la Gold Fields. 13/9 : lockout : Anglo American Platinum décide de suspendre toute activité dans les cinq mines de Rustenburg exploitant 26’000 travailleurs. 14/9 : refus des mineurs de Marikana d’une augmentation de 80 euros. 14/9 : rassemblement de milliers de mineurs auxquels il est proposé par différents groupes de déclencher une grève générale des mineurs. 15/9 : Marikana : la police disperse sans ménagement un rassemblement de plusieurs centaines de mineurs en grève près du site minier. Ceux-ci se replient dans le bidonville voisin où ils sont pourchassés. Dans la nuit qui suit, descente de 500 flics dans les foyers d’hébergement de la mine pour saisir des « armes » (bâtons et machettes). 12 arrestations. ; Le 20/9 un accord pour une augmentation des salaires entre 11 et 22% et une prime de 200 euros semble amorcer la reprise du travail mais, dans les mines, la situation reste précaire en raison de l’impact de cet accord sur les revendications des autres mineurs et de la situation économique mondiale qui met les mines sud africaines notamment du platine en difficultés financières ?
Dans le monde, une classe en lutte, septembre 2012
Ce n’est pas bon pour le tourisme;-)
Ce n’est pas bon pour l’économie qui est l’exploitation des hommes et des femmes, chacun-e- assigné-e- à son genre et à sa place.
Pour un dépassement des genres, un dépassement de l’économie, pour un dépassement de l’économie, un dépassement des assignations.
Pour la communisation.