[15 décembre 2011]
PARTIE INCLASSABLE INCLASHABLE TRÈS TRÈS LOURD POUR VOUS MES CHERS LECTEURS JE CROISE ENCORE MA PLUME AVEC UN PRÉCURSEUR DU RAP DU 78 EXPRESSION DIREKT STK IL EN A FAIT PARTIE PUIS PAR AMOUR POUR ALLAH IL A TOUT LAISSÉ POUR SE CONSACRER AU DINE COMPRENEZ POURQUOI JE SUIS FIER DE CROISER MA PLUME AVEC MON FRÈRE IL A ACCEPTÉ SANS HÉSITATION DE RESSORTIR SA PLUME RANGÉE DEPUIS DES ANNÉES AU NOM DE LA FRATERNITÉ QUI NOUS UNIT DANS LE GHETTO.
C’EST LE TEXTE DONT JE SUIS LE PLUS FIER :
« — J’ai eu une vie à l’horizontale, avec du recul je la lis en verticale
Ça fait plus de trente ans que le quartier tire la même gueule
Qu’il tombe en ruines, et tient debout tout seul
Qui vivra verra, certains ont vécu mais ont rien vu
Veni, vidi, vici comme un loup à l’affût
Le quartier te forge bon gré mal gré
J’ai bien songé à faire une carrière dans le banditisme
J’ai laissé tomber, pas parce que je n’avais pas le charisme
Mais la musique s’est invitée dans ma vie
Enivré dans le son, la fumée, et les mille et une nuits
Omar je l’ai vu grandir, avec des pieds en or
On s’est assis sur la même rue, mais chacun livré à son sort
Il a grandi ici et là-bas, moi là-bas et ici
Entre deux balles qui sifflent et un cadavre sur le lit
Nos regards se croisaient souvent sans savoir qu’un jour l’un porterait la cagoule
Et l’autre ferait tomber des centaines de foules
On n’écrit pas notre destin, on avance sans penser au lendemain
Quand tu viens de la rue, tu gagnes ton respect avec tes poings
Omar en a couché plus d’un, pendant que avec mon rap je me suis frayé un chemin
— On m’a souvent dit « Oumar t’as des pieds en or » le destin en a fait ainsi
Ni le Barça ni Chelsea moi c’était Bois-d’Arcy,
Des regrets sûrement mais j’assume j’ai passé ma jeunesse
Sur un terrain bloqué entre deux tours HLM
J’ai slalomé entre les bons et les moins bons une prison à ciel ouvert
Mais encore trop jeune pour le comprendre
Mais il ne m’a pas fallu trente ans pour l’apprendre
À 15 ans on marchait en rangs serrés en prison
Comme compagnons des corbeaux on essayait de les attraper au lasso
Pendant ce temps toi le MC tu big-bossais sur les antennes de RDC,
On s’est souvent croisés salués respectés mais jamais fréquentés,
Pourtant on était à une cage d’escalier
J’ai pris les armes quand tu rangeais le micro
T’as choisi le tapis de prière, moi j’allais à la guerre à ma manière
Les banques de France comme cibles trop jeune pour être crédible,
Donc j’ai frappé du poing sur la table cagoule sur la tête
J’ai tout vidé j’ai pas laissé une miette
Ils se sont bien vengés car les dix dernières années
C’est entre quatre murs que je les ai passées
Le petit Oumar du terrain de foot a fait du chemin a grandi mûri
Là où beaucoup ont perdu la raison la prison j’la connais par cœur
Elle a enlevé beaucoup de nos frères et sœurs
J’ai rangé mes armes pour un stylo
Qui crache sans demi-mesure le parcours d’un jeune du ghetto.
— Ne crois surtout pas que j’étais un sage parmi les sauvages
Demande à Omar de te réciter certaines de mes pages
Le ghetto m’est tombé sur la tête plus d’une fois
Entre les nuits blanches et les journées noires sans foi ni loi
Les tête-à-tête et les soirées ; où on a cassé des bouteilles sur des crânes
Avec le sourire, la classe, et le charme
Quand c’était pas un calibre à portée de la main c’était une lame
Pendant ce temps-là Omar dans le tieks, aime à rêver de « bonjour messieurs-dames,
Ceci est un hold-up que tout le monde reste calme »
Le rêve va vite devenir réalité avec son poteau, ils vont faire de l’audimat
Avec parfois des réussites et des fois des échec et mat
Pendant que mon groupe détourne un studio il fallait enregistrer
Mais c’était pas question de lâcher du blé, c’était la crise à l’Élysée
On enchaîne les scènes, on est en live avec IAM et on croisait même le Suprême
Comme d’autres groupes avec ma troupe, on idéalisait et imaginait le succès
Comme d’autres équipes, avec son acolyte, ils ont idéalisé et imaginé le succès
— On se retrouve quinze piges plus tard toi à l’étranger et moi au placard
Deux jeunes du Val-Fourré Mantes-la-Jolie c’est là où on a grandi
Entre crises de rire et les chasses à l’homme des képis.
« C’EST AVEC UN GRAND PLAISIR MON FRÉROT QUE J’AI CROISÉ MA PLUME AVEC TOI LES VRAIS SAVENT QUI SONT QUI ON RESTE HUMBLES MÊME SI ON POURRAIT FAIRE DU BRUIT ».
MERCI À TOI ET QUAND TU VEUX ON R’MET ÇA.