[Zone de Sécurité Prioritaire LOL] « On nous cherche, c’est normal qu’on riposte »

« On nous cherche, c’est normal qu’on riposte »
ABDEL un émeutier

Du haut de ses 20 ans, ce jeune qui se fait appeler Abdel a la tchatche facile et le goût de la provocation. « Honnêtement, je suis dégoûté qu’aucun keuf ne soit resté au sol. On nous cherche, c’est normal qu’on riposte », lance ce jeune homme qui revendique sa participation aux émeutes de lundi soir. En guerre contre la police, il dénonce l’intervention de dimanche soir en marge de la veillée funéraire d’un jeune du quartier.

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« Ils ont gazé alors qu’il y avait une famille en deuil. C’est un manque de respect. Sans compter qu’on se fait régulièrement insulter », justifie-t-il. Comme bon nombre d’habitants du quartier, ce jeune chômeur en échec scolaire évoque en bons termes les gendarmes, mais il hurle sa haine des CRS. « Tant qu’ils seront là, il y aura des problèmes. Et vous n’avez encore rien vu ! » promet Abdel, qui a le sens de la formule : « Il n’y aura jamais de paix sans guerre. »

Aucun remords

Alors qu’il s’attarde avec des amis devant l’école incendiée, l’émeutier n’éprouve aucun remords. Au contraire. « Je suis content et j’espère que personne ne va regretter. L’État, ils vont cracher. Et, même si c’était la voiture de mon père, rien à foutre. C’est que du matériel », lance-t-il tout en précisant qu’il a agi à l’insu de ses parents. « C’était organisé. Le bouche-à-oreille a bien fonctionné », se réjouit-il. « Normalement, le dialogue est impossible mais, là, tous les médias sont venus, ajoute un de ses amis. On est obligé de cramer des voitures pour se faire entendre. » Abdel et son pote sont déterminés : « On n’a rien à perdre. »

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr, 15 août 2012)


La sœur du jeune homme décédé dans un accident de scooter jeudi témoigne

Sabrina Hadji raconte sur BFMTV comment, au cours d’un repas organisé le lendemain de l’enterrement de son frère, les policiers sont intervenus pour un contrôle routier. C’était, dénonce-t-elle « un contrôle routier très agressif ». Alors, « il y a eu un attroupement et cela a dégénéré en moins de 2 secondes » et « les policiers nous ont tirés dessus sans rien comprendre ». « On leur disait “arrêtez, il y a des enfants”, ils nous ont dit “vos enfants on va tous les enterrer” », assure-t-elle.

« Nous ne sommes pas des animaux, donc maintenant il faut rétablir la vérité sur toutes les chaines de télévision », plaide-t-elle. « La violence qu’il y a eu hier, c’était une violence de colère pour se faire entendre, parce que nous ne nous faisons jamais entendre. » La jeune fille conclut : « on attend que les policiers qui nous ont gazé, qui nous ont tiré au flash ball avec acharnement soient sanctionnés ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (20Minutes.fr, 16 août 2012)


Amiens-Nord : en prison après des insultes aux CRS

Trois jeunes ont été condamnés hier à deux mois ferme pour outrages et menaces de mort contre des policiers, taxés de les avoir provoqués.

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« Qu’on arrête de dire qu’ils provoquent pour faire du chiffre. Ils ne font que leur travail », s’est offusquée la défense des CRS. « Mais dans un monde parfait, nous ne serions pas là ! », lui a rétorqué celle des prévenus. Au jeu du « qui a cherché l’autre en premier », trois jeunes d’Amiens-Nord ont perdu hier. Jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel d’Amiens, Adil A…, Claude D… et Mohamed I… ont été condamnés chacun à deux mois de prison ferme (avec mandat de dépôt direct) et à verser 400€ à chacune de leur victime.

Prévenus d’avoir outragé et menacé de mort trois policiers, vendredi et samedi dans le secteur du Colvert, ces trois jeunes aux casiers déjà chargés après des faits répétés de vol et violences notamment, n’ont pas réussi à convaincre. Leur version des faits sonnait pourtant comme un… réquisitoire contre les CRS, dont la mobilisation massive dans le quartier depuis les émeutes de la semaine dernière, est mal ressentie. Du moins par eux en tout cas.

« Ils nous filment en permanence avec leur caméra »

« Depuis qu’ils sont arrivés, ils nous insultent tous les jours. Comme je suis impulsif, je les ai insultés aussi, mais pas menacés de mort », a tenté de se justifier Mohamed I…, tandis que Claude D… assure avoir été comparé à « un singe » au regard de sa couleur.

De leur côté, les CRS ont fourni des vidéos, pour appuyer leurs constatations : doigts d’honneur, crachats et autres passages en scooter répétés à leur nez. Un mode opératoire qui indispose justement : « Ils nous filment en permanence avec leur caméra. Et dès qu’on s’énerve, ils appuient sur “play”. Les gendarmes (mobiles) sont différents. Avec eux, on a fait un barbecue. »

« Les prévenus se pensent peut-être dans leur territoire. Mais la République est partout chez elle », est restée ferme le ministère public, avant de requérir 8 à 10 mois ferme. « Ces trois-là ont le malheur de vivre dans un ghetto aujourd’hui encore plus ghettoïsé, où l’on ne partage pas le bonheur d’une bonne vie bourgeoise du centre-ville. Si territoire réservé il y a, ça ne résulte que de la défaillance de l’État », a plaidé Me Christophe Hembert, pour la défense de « ces trois-là qui ont en commun un désœuvrement, une absence du père et de revenus ». Ainsi qu’un « discours cohérent sur les provocations des CRS » qui étaient inéluctables à ses yeux. « Pour des raisons de paix sociale, les CRS ont dû laisser passer certains faits. Mais au bout d’un moment, on comprendrait qu’ils aient pu craquer. »

Absents à l’audience, « parce qu’ils sont mobilisés sur le terrain » dira leur avocat, les intéressés n’auront pas eu l’occasion de le confirmer publiquement.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Gaël Rivallain, Le Courrier Picard, 23 août 2012) via Le Chat Noir Émeutier


Amiens : « On ferait mieux de leur trouver du boulot »

SÉCURITÉ – Un mois après les émeutes, 20 Minutes s’est rendu à Amiens…

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Les travaux ont débuté à la maternelle Voltaire, à Amiens, incendiée par les émeutiers.

Le plastique fondu des poubelles incendiées jonche encore le bitume des quartiers nord. Stigmates des violences urbaines d’Amiens, survenues il y a un mois, le 13 août dernier, à la suite d’un contrôle routier qui a mal tourné, en marge de l’enterrement d’un jeune homme de 20 ans.

Le moindre incident est prétexte à l’embrasement : mercredi dernier, le simple contrôle d’identité d’un usager de deux-roues a nécessité l’appui de plusieurs camions de CRS. « Fallait qu’on se fasse respecter. Leur montrer aux flics qu’ils avaient abusé de sortir les bombes lacrymos pendant un enterrement. Mais les émeutes n’ont rien changé. On a encore plus la haine, raconte un jeune homme, au pied des bâtiments de brique rouge de la rue Fafet. Pour la majorité des gens, mon quartier, c’est juste pour acheter du shit. Ils ne voient pas comment on galère ici. » Plus loin, Ali, 50 ans, connaît bien certains jeunes qui ont embrasé la ville, classée en zone de sécurité prioritaire par Manuel Valls. « La seule chose que les gamins voient de l’État, ce sont les descentes de cars de CRS. On ferait mieux de leur trouver du boulot. »

« On a reçu l’ordre de ne pas intervenir »

Selon lui, si les jeunes ont brûlé la salle de musculation du quartier, c’est parce qu’ils étaient souvent refoulés à l’entrée. Dans le quartier voisin de Marivaux, plus calme, Edwige, 35 ans, redoute les « mauvaises fréquentations » de sa fille de 13 ans à l’école. « J’aimerais que les profs parlent des émeutes au collège avec les gamins pour libérer leur parole », insiste-t-elle.

Plusieurs lampadaires détruits sont toujours couchés dans certaines cités. « On a reçu l’ordre de ne pas intervenir et laisser faire en attendant les renforts promis par le ministère », explique un policier. Les dégâts des émeutes sont estimés à 6 millions d’euros. Sans compter le préjudice en termes d’image. « Certaines entreprises ont gelé leur participation dans des opérations d’accession à la propriété, regrette Francis Lec, vice-président en charge de la politique de la ville. Nous devons repartir à la reconquête de l’opinion extérieure pour valoriser les 90% de la population d’Amiens. »

Procès des émeutiers

Un individu est jugé en comparution immédiate ce mercredi à Amiens pour « provocation à attroupement armé ». « Il lui est reproché d’avoir incité les gens, qui étaient près de lui lors des émeutes, à jeter des pierres sur des fonctionnaires », selon le procureur d’Amiens. Il risque un an de prison.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (William Molinié, 20Minutes.fr, 12 septembre 2012)


Amiens : un émeutier écope de quatre mois ferme

Le jeune homme de 27 ans ne semble toutefois pas être l’un des meneurs des violences qui avaient embrasé le quartier nord de la ville.

« Venez, ramenez des cailloux, on va tous les niquer, demain ça va être la guerre ! » L’auteur de ces paroles, qui avaient précédé les émeutes dans le quartier nord d’Amiens, il y a un mois, comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel, qui l’a condamné à huit mois de prison dont quatre ferme. La veille de l’embrasement général du 13 août, « Shrek » [Il s’agit d’un surnom] avait exhorté les jeunes a caillasser les policiers. Condamné à neuf reprises, le jeune homme de 27 ans a, semble-t-il, tout d’un agitateur mais ne paraît guère être un meneur. Avant lui, deux garçons illettrés, qui avaient brûlé des poubelles, ont comparu le 17 août. Ils ont écopé de peines de sursis de dix mois et huit mois de prison.

À ce jour, la police n’a pas encore mis la main sur les auteurs des violences dans lesquelles 16 policiers ont été blessés notamment par des tirs de chevrotine. Malgré une volonté politique affichée d’appréhender les responsables de ces actes, les meneurs courent toujours. Les enquêteurs disposent toutefois de quelques éléments « intéressants », selon une source proche de l’enquête. Des traces ADN auraient été extraites de divers projectiles relevés sur place par les policiers. « Tous les résultats d’analyse technique ne sont pas encore rentrés », indique cette même source.

À l’inverse, les images de la caméra, embarquée dans un hélicoptère de la gendarmerie, n’ont guère permis de voir des visages d’émeutiers. « Toutefois, ce film reste intéressant car il montre le caractère organisé de ces violences », note une source proche du dossier. Enfin, l’appel à témoins lancé par les enquêteurs est resté vain, la loi du silence s’imposant dans ce genre d’affaires. « Il s’agit d’une enquête au long cours », indique pour sa part le procureur d’Amiens, Bernard Farret.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Angélique Négroni, LeFigaro.fr, 12 septembre 2012)


Violences à Amiens : la mère d’un jeune tué à moto placée en garde à vue

La mère d’un jeune homme mort début août à Amiens-Nord, convoquée mercredi 12 septembre au commissariat pour avoir insulté un policier lors d’une marche de protestation quelques heures avant de violents heurts entre jeunes et forces de l’ordre, a été placée en garde à vue, a indiqué son avocat.

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« Elle a été placée en garde à vue pour menaces de mort sur personne dépositaire, menaces de crime ou délit sur une personne dépositaire et outrages sur une personne dépositaire », a déclaré Me Guillaume Combes. « Elle est très calme. On attend les auditions en début d’après-midi. On espère mettre un terme à cette garde à vue le plus rapidement possible, que les choses s’apaisent, qu’on puisse avancer sereinement et pas dans un climat tendu », a expliqué l’avocat devant le commissariat, où plusieurs cars de CRS étaient stationnés à proximité.

« ILS VEULENT REFAIRE DES ÉMEUTES »

La mère du jeune de 20 ans, mort après un accident de moto le 9 août, est soupçonnée d’avoir proféré des insultes et des menaces devant le commissariat d’Amiens, lors d’une « marche de la colère » à laquelle plus de 200 personnes avaient participé. Celle-ci avait été organisée au lendemain d’une opération de police à proximité d’une cérémonie en hommage au jeune homme décédé, durant laquelle les forces de l’ordre avaient notamment fait usage de gomme-cognes et de gaz lacrymogènes.

Cette intervention jugée « excessive » par les proches avait fait office de détonateur pour les violents affrontements de la nuit suivante, qui avaient fait dix-sept blessés chez les policiers et des millions d’euros de dégâts dans le quartier d’Amiens-Nord. La mère du jeune homme a réclamé à son arrivée au commissariat, accompagnée d’une quinzaine de personnes venues la soutenir, que les policiers « assument (…) leur bavure (du) dimanche soir ».

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« En me mettant en garde à vue, ils (les policiers) veulent refaire des émeutes. Ils ont la rage parce qu’ils n’ont eu personne pour l’émeute, ils veulent appuyer sur le bon bouton, ils veulent déclencher une deuxième émeute et comme ça ils auront vraiment des gens », a estimé Fatma Hadji. Sa fille, également convoquée au commissariat, « a été entendue sans être placée en garde à vue », selon Me Combes.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 12 septembre 2012)

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