[Zone de Sécurité Prioritaire LOL] Solidarité avec les barricadiers d’Amiens-Nord ! (3)

Amiens Nord. Des policiers pris à partie par quinze individus rue Fafet

L’épisode montre combien le calme reste relatif à Amiens-Nord. Mercredi en milieu d’après-midi, un équipage de la police nationale a été confronté vers 16h30 à un groupe cherchant clairement l’affrontement.

Les policiers ont essuyé des projectiles et des tirs de mortiers de feux d’artifice. Ils se sont dégagés en ripostant au flash-ball et en lançant des lacrymogènes. Le calme est revenu après une demi-heure d’affrontements.

On est très loin de l’intensité de la nuit du 13 au 14 août. Mais ce qui s’est passé hier montre une nouvelle fois la défiance opposée aux forces de l’ordre.

L’incident qui a éclaté s’est noué alors que les policiers menaient un contrôle. Ils avaient été appelés par un riverain de la rue Fafet. Celui-ci avait pris peur en apercevant deux jeunes manipulant un fusil, à côté d’une voiture.

Pour la police, ce type d’appel est doublement important. D’une part pour le danger potentiel. Et d’autre part parce qu’une enquête est toujours en cours après les tirs au fusil qui ont blessé des policiers.

Mercredi, l’arme en question s’est révélée factice. Son propriétaire a fait l’objet d’un rappel à la loi. Il est interdit d’exhiber une fausse arme.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Courrier-Picard.fr, 30 août 2012)


Amiens : des policiers pris à partie

Des heurts sont survenus mercredi après-midi dans les quartiers nord d’Amiens entre des jeunes et un groupe de policiers appelés pour une intervention.

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Alors que des incidents avaient enflammé Amiens-Nord, le 14 août dernier, à l’instar de cette carcasse de véhicule incendié, un groupe de policiers a été pris à partie lors d’une intervention, mercredi.

Les policiers s’étaient rendus mercredi après-midi dans les quartiers nord d’Amiens après l’appel d’un riverain qui avait « aperçu deux jeunes exhiber un fusil à proximité d’un véhicule léger à l’arrêt ». Finalement, l’arme « s’avère factice », rapporte la préfecture de la Somme mais deux mineurs sont contrôlés, ce qui ne manque d’échauffer les esprits.

« Pas un incident extraordinaire »

Selon la préfecture, les policiers « sont pris à partie » par une quinzaine de personnes, qui ont tiré des feux d’artifice, sans faire de blessé. « Des projectiles venant des toits de trois bâtiments » sont essuyés par le groupe. Les forces de l’ordre « ont alors fait usage de moyens de défense collective (flashball, lacrymogènes) pour s’extraire de la situation, mettant en fuite les auteurs des violences », a précisé la préfecture.

Les deux mineurs interpellés ont été emmenés au commissariat où ils ont été soumis à un rappel à la loi. « Ce n’est pas un incident extraordinaire », mais « une intervention comme il y en a eu beaucoup dans les quartiers nord avant les violences d’il y a deux semaines », a indiqué cette même source. Les quartiers nords s’étaient embrasés dans la nuit du 13 au 14 août, de violents affrontements entre jeunes et forces de l’ordre ayant lieu, faisant dix-sept blessés parmi les policiers et des millions d’euros de dégâts.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (MetroFrance.com, 31 août 2012)


La difficile traque des émeutiers

Dix jours après la nuit d’émeute, la police cherche toujours à identifier les auteurs des violences, plusieurs dizaines d’individus. « C’est un travail difficile. Vu le contexte, il était quasiment impossible de procéder à des interpellations en flagrant délit sans mettre en danger la vie des policiers », semble regretter un commissaire.

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AMIENS (SOMME), MERCREDI [22 août 2012]. Les forces de l’ordre sont à la recherche de tous les éléments qui leur permettraient d’identifier les émeutiers.

Du coup, l’enquête judiciaire doit composer avec peu d’éléments probants. « Les habitants préfèrent passer à autre chose que de témoigner. Pourtant, il y en a qui savent, c’est sûr », poursuit-il.

Les habitants confrontés directement au déchaînement de violence n’ont pas oublié. « Depuis, mon fils ne dort plus, il est traumatisé, soupire une mère de famille qui souhaite garder l’anonymat. Le lundi soir, vers 22 heures, quand j’ai compris que ça allait vraiment mal tourner, je suis allée déplacer ma voiture. Il a fallu enjamber des tas de choses dans les halls d’immeubles. Puis les gamins ont carrément jeté des bombes lacrymogènes dans les couloirs pour qu’on ne sorte pas. » Lorsqu’elle et sa voisine ont vu des hommes armés pénétrer dans leur tour de la cité Balzac, elles ont d’abord pensé qu’il s’agissait de policiers. En fait, ce sont les émeutiers qui s’installaient au 11e étage, dans des appartements vides, pour tirer sur les forces de l’ordre.

Les réseaux sociaux aussi sont sous surveillance

Si quelques jeunes ont été interpellés pour des violences ou des feux de poubelles en marge des affrontements de la nuit, les meneurs, eux, courent toujours. « C’est un travail de fond, note une source judiciaire. Dans ce quartier, les accrochages sont réguliers entre les jeunes et les forces de l’ordre. Il existe donc une documentation fournie sur les fauteurs de troubles habituels. Mais il faut rassembler des preuves, et ça, c’est autre chose. Pour déterminer exactement qui a lancé tel projectile ou qui a appuyé sur la gâchette d’une arme, c’est presque mission impossible. » Très utilisés par les émeutiers eux-mêmes, les réseaux sociaux sont sous surveillance. « Nous menons une enquête judiciaire classique. Il y a des tuyaux qui nous parviennent qu’il faut vérifier et d’autres pistes à explorer, comme les photos ou les vidéos prises à l’occasion des faits », ajoute une autre source. Tout ce qui a pu être saisi peut également se révéler précieux. « On peut espérer en tirer quelque chose sur le plan scientifique, comme une empreinte ou un ADN », espère un enquêteur. Lors des émeutes de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), en 2007, les policiers avaient pu compter sur un témoignage sous X providentiel mais qui s’était révélé très fragile lors du procès des émeutiers présumés.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Louise Colcombet et Damien Delseny, LeParisien.fr, 24 août 2012)


Alerte à la canicule !

À l’occasion des récents affrontements, à Toulouse ou à Amiens le gouvernement ne s’est exprimé que par clichés et la seule réponse donnée, a été une démonstration de force.

Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils prennent la mesure des problèmes — pas qu’ils déploient des mesures policières —, qu’ils s’attachent à la question de fond et ne se contentent pas de réponses au coup par coup, ni d’effets d’annonce politiques, comme la création des zones de sécurité prioritaires.

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Si « … rien ne peut excuser qu’on tire sur des policiers, qu’on tire sur des forces de l’ordre et qu’on brûle des équipements publics » [Valls] (… encore que !), beaucoup de choses, en revanche, peuvent l’expliquer.

Du côté du gouvernement, en appeler « à la responsabilité des parents » [Valls], est un peu facile. Invoquer la chaleur et le désœuvrement … un peu commode.

Faut-il que les parents soient stupides, n’est-ce pas, pour priver leurs enfants de vacances, quand il est si facile de les envoyer bronzer sur la côte ?!

Si le gouvernement ne doit pas faire l’économie de la question sociale, il ne doit pas, non plus, escamoter celle des violences policières. Depuis des décennies, la police discrimine, la police tabasse, blesse et parfois tue. Les violences policières ne sont jamais combattues efficacement, ce qui entretient un sentiment d’impunité de la violence d’État qui ne fait qu’exacerber les tensions. Qui participe à la destruction « de l’ordre républicain » ?

Éluder les questions du chômage, de la ghettoïsation, ignorer les conditions de vie, les difficultés économiques et familiales, nier la paupérisation et les inégalités d’accès au savoir et à la culture, ressort de la pire tartuferie.

User de langue de bois, pour parler de ces « cités » et nier la citoyenneté de leurs habitants ; parler de jeunes « issus de la diversité » et leur refuser la connaissance et l’expression de leur culture, relève du plus pur cynisme.

Réduire les jeunes des banlieues à une bande de petits voyous sans envergure, criminaliser le moindre de leur acte, jeter l’opprobre sur leurs parents, c’est nier ce que la mise à l’écart de la société, la pauvreté, le manque de projection en l’avenir ont d’indigne et d’inhumain.

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Si l’émotion est générale face à la destruction d’une école maternelle, nous devons aussi nous rappeler que les plus grands incendiaires de notre système éducatif sont les gouvernements successifs qui ont depuis des années diminué les budgets, supprimé postes et classes entières. Les annonces de création pour cette rentrée ne sont absolument pas à la hauteur des besoins, et les premières victimes de la politique d’austérité dans l’éducation et les services publics en général, sont bien les habitants des quartiers pauvres.

L’éducation nationale, l’éducation populaire, doivent retrouver toute leur place auprès de la jeunesse.

Les moyens doivent être donnés, les postes créés, les infrastructures ouvertes, qui permettront à chacun de se former tout au long de sa vie et de prendre une place active dans notre société.

Aucune solution ne sera efficace sans une transformation radicale de la société. Cela suppose d’y associer les individus concernés, dans le respect de leurs aspirations profondes, et d’établir un dialogue constructif en y mettant les moyens financiers et humains, pour :

• la rénovation du quartier avec les habitants ;

• la création d’emplois dans les services publics intégrant les jeunes ;

• le développement d’un programme ambitieux d’éducation populaire…

Fédération CNT des travailleuses et travailleurs de l’éducation, 20 août 2012


L’ex-candidat Front de Gauche à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a qualifié ce lundi les incendiaires de gymnase ou de bibliothèque de « crétins » et de « larbins » de la société capitaliste.

Interrogé par France Inter sur les violences d’Amiens où plusieurs équipements publics ont été détruits par le feu, l’eurodéputé s’est insurgé : « Non, ce n’est pas la jeunesse qui est en cause ! C’est quelques personnes. Et je vais dire à ceux qui foutent le feu à un gymnase ou une bibliothèque : ce sont des crétins ».

« Nous les rejetons, ils n’ont rien à voir avec la contestation de la société capitaliste. C’est le contraire ! Ils en sont les larbins, les fourriers, les bouffons », ils « nous jettent la honte à tous », a martelé Jean-Luc Mélenchon. (…)

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer via 20Minutes.fr, 20 août 2012)


Amiens : Manuel Valls sans Kärcher et sous les huées

Le ministre de l’Intérieur a été chahuté lors de son arrivée sur les lieux des violences de la nuit dernière.

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Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a été hué à son arrivée à la mairie de quartier d’Amiens-Nord, où il était en visite, quelques heures après les violences urbaines qui ont frappé cette partie d’Amiens dans la nuit de lundi à mardi, a constaté un journaliste de l’AFP. Arrivé à la mairie de quartier peu après 15h30, le ministre a été apostrophé par plusieurs riverains, dont Youssef, 25 ans, qui a demandé au ministre de « répondre à ses questions » : « Arrêtez de fuir, rendez-nous nos droits ! » a-t-il ajouté, en compagnie d’autres habitants. Une bousculade a eu lieu avec le service d’ordre du ministre, mais il n’y a pas eu de coups ni d’un côté ni de l’autre. Manuel Valls s’est refusé à répondre et est rentré dans les locaux de la mairie de quartier. Il a ensuite rencontré la famille d’un jeune de 20 ans, mort jeudi après un accident de moto.

« Rien ne peut excuser, rien, qu’on tire sur des policiers, qu’on tire sur des forces de l’ordre et qu’on brûle des équipements publics. Le message que je suis venu faire passer ici, que j’adresse aux élus, avec qui je souhaite travailler, est un message d’ordre républicain », a ensuite déclaré le ministre de l’Intérieur. « Je ne suis pas venu pour qu’on passe au Kärcher ce quartier », a-t-il ensuite lancé, en allusion à la phrase prononcée par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, lors d’une visite à la cité des 4000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) en 2005.

« La loi et la justice doivent passer »

« Je ne suis pas venu pour mettre en cause une communauté, des jeunes dans leur ensemble, je suis venu dire qu’ici (…) la loi et la justice doivent passer. Il ne peut pas y avoir dans notre pays une autre réponse », a poursuivi M. Valls. « La loi, l’ordre républicain et la justice doivent retrouver toute leur place, ici, à Amiens », a répété M. Valls, qui a promis lors d’une conférence de presse « des moyens de police et de gendarmerie (…) pour que l’ordre revienne » et en a appelé « au calme ».

Des affrontements entre une centaine de jeunes et les forces de l’ordre se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi dans les quartiers nord d’Amiens, causant d’importants dégâts matériels. Vingt voitures et une cinquantaine de poubelles ont été incendiées, et trois bâtiments publics ont été en partie ou partiellement détruits par le feu, dont une école maternelle.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LePoint.fr, 14 août 2012)

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Une réponse à [Zone de Sécurité Prioritaire LOL] Solidarité avec les barricadiers d’Amiens-Nord ! (3)

  1. A.D. dit :

    « Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils prennent la mesure des problèmes — pas qu’ils déploient des mesures policières —, qu’ils s’attachent à la question de fond et ne se contentent pas de réponses au coup par coup, ni d’effets d’annonce politiques, comme la création des zones de sécurité prioritaires.Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils prennent la mesure des problèmes — pas qu’ils déploient des mesures policières —, qu’ils s’attachent à la question de fond et ne se contentent pas de réponses au coup par coup, ni d’effets d’annonce politiques, comme la création des zones de sécurité prioritaires. »
    Des anarcho-syndicalistes qui attendent ceci ou cela de la part des « pouvoirs publics »? Mais où allons-nous donc, les traditions se perdent chez les syndicalistes, curieusement partout ailleurs c’est la décomplexitude totale : voir la droite, les religieux, les nationaux…Pas croyable ce manque de pugnacité, ce réformisme. Bon c’est vrai que les anarchistes espagnol se sont retrouvés au Gouv avant la fin de la Révolution, des anars au Gouv…et la CNT france 2012 qui demande au Pouvoir Public, arff !

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