M’sila : Des émeutes à la veille du 5 juillet
La fiesta qui devait annoncer le début des festivités du 50e anniversaire de l’indépendance, à travers le jeu des feux d’artifice qu’avait organisé une société chinoise au champ des courses « Attia Ghellab », a vite tourné au cauchemar, engendrant une dizaine de blessés parmi les policiers et une cinquantaine parmi des émeutiers. Près d’une quinzaine de jeunes a été interpellée par la police.
Les jeunes, empêchés d’accéder au champ de course du chahid 2Attia Ghellab, pour des considérations inconnues, ont pris d’assaut les lieux, ciblant les policiers, qui, à leur tour, ont riposté pour endiguer les centaines d’émeutiers qui accouraient par dizaines des quartiers périphériques de M’sila, à l’image de ceux de Mouilha, Concasseur, Chebilia, les cites du 5 juillet, en saccageant les locaux de la societé des courses qui s’y trouvaient, et ont défoncé le mur de cloture à l’aide d’un camion subtilisé à l’APC, avant de mettre le feu à l’engin.
D’aucuns pensent, que cette réaction des jeunes est l’expression du rejet de l’opulence afficher, à travers ce jeu des feux d’artifice, au moment où des populations entières, poussées par la pauvreté avaient envahi ces quartiers periphériques vivant seules, l’acuité de leur précarité séculaire.
Leur presse (Ghellab Smail, ElWatan.com, 5 juillet 2012)
Manifestations avortées par la police : Une cinquantaine de personnes interpellés à Alger
Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, ce jeudi 5 juillet à Alger : des chômeurs pour la plupart mais également des femmes appartenant aux familles de disparus, nous a déclaré une responsable au sein du SNAPAP.
Les services de sécurité « ont traqué les manifestants venus de plusieurs wilayas du pays. Les personnes arrêtées se trouvent actuellement éparpillées dans trois ou quatre commissariats à Alger ». « Les autres se sont dispersés spontanément afin d’éviter d’être arrêtée », ajoute notre source.
Après ces arrestations, une réunion improvisée a été organisée dans la matinée par les jeunes du comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) pour tenter de changer « leur stratégie de rassemblement ». Mais la réunion n’a finalement pas eu puisque les membres du comité ont été arrêtés par des policiers « très vigilants ».
Par ailleurs trois jeunes chômeurs affiliés au comité national pour la défense des droits de chômeurs (CNDDC), avaient été arrêtés tôt le matin, ce jeudi 5 juillet à Alger par des personnes en civil, aux environs de 6h du matin, selon une source syndicale à Alger.
Les jeunes chômeurs originaires respectivement de Ouargla, Laghouat et Chlef sont à Alger pour organiser une manifestation pour dénoncer leur situation socioprofessionnelle précaire. La date du 5 juillet a été choisie par eux pour « marquer les cinquante ans d’indépendance de l’Algérie ».
Notre interlocutrice syndicaliste au SNAPAP, que nous avons joint par téléphone, a déclaré que le sort de ces jeunes reste pour le moment « inconnu ».
Leur presse (Hamida Mechaï, ElWatan.com, 5 juillet 2012)
Rassemblements à Alger à l’occasion du 5 juillet, des militants arrêtés, d’autres tabassés par la police
Deux militants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) ont été arrêtés par la police après avoir tenu dans la matinée de ce jeudi 5 juillet un rassemblement à la place du 1er Mai avec des dizaines d’autres militants, a‑t‑on appris auprès de Yacine Zaïd, membre du comité et défenseur des droits de l’Homme. « L’un des militants arrêtés a été tabassé par les policiers. Il a été blessé à l’œil », précise‑t‑il.
« La police n’est pas intervenue au début du rassemblement car il y avait des médias, dont des télévisions étrangères. Elle a attendu leur départ pour entamer les arrestations », raconte Tahar Belabes, l’un des porte‑parole de ce comité, qui a été arrêté puis relâché dans l’après‑midi. « On était près d’une soixantaine de personnes » au rassemblement du 1er Mai, ajoute‑t‑il.
Par ailleurs, les membres des familles de disparus interpellés pour avoir tenté d’organiser une manifestation, également place du 1er Mai, ont tous été relâchés, affirme Hacène Ferhati, membre de l’association. Les militants des droits des chômeurs et les membres de familles de disparus voulaient organiser une manifestation le jour de la fête de l’indépendance pour exprimer leurs revendications.
RAJ condamne les arrestations arbitraires
Le Rassemblement action-jeunesse (RAJ) a condamné les arrestations des membres des familles de disparus et des militants des droits des chômeurs. « Voici qu’après cinquante ans d’indépendance, les Algériens ne peuvent pas s’exprimer en toute liberté malgré la grandeur de la Guerre de Libération nationale porteuse des valeurs de paix, de démocratie, de liberté et de justice sociale », écrit l’association dans un communiqué. RAJ « exige leur libération immédiate et l’arrêt des poursuites et des intimidations à l’encontre des citoyens et militants ».
Leur presse (TSA via Solidarité ouvrière, 5 juillet 2012)