[Flics, porcs, assassins] Vérité pour Amine Bentounsi

Noisy-Le-Sec : Amine Bentounsi a-t-il été balancé par un policier ?

Depuis la mort du jeune caïd, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle, la rumeur enfle entre Meaux et la Seine-Saint-Denis : il n’aurait pas été balancé par un concurrent, mais par un fonctionnaire.

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Marche blanche en mémoire d'Amine Bentounsi

Tué par un policier la veille du premier tour de l’élection présidentielle dans une ruelle de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, Amine Bentounsi a fourni malgré lui l’occasion d’une rébellion policière comme on en avait rarement vue. La dernière grande manip’ de l’ère Sarkozy, sans doute, avec le résultat que l’on sait. Les manifestations de policiers ont cependant occulté un pan de l’histoire, qui ressurgit aujourd’hui du côté de Meaux et des cités où a grandi ce jeune homme de 29 ans au casier judiciaire bien rempli : 11 condamnations. Qui a appelé la police, ce 21 avril au soir, pour l’alerter de la présence du fugitif devant un café de la ville ?

Amine Bentounsi avait rompu les liens avec sa famille depuis son évasion, il y a deux ans. « Il était dans une fuite en avant qui ne pouvait que mal se finir, observe l’un de ses proches. Il a toujours fait les mauvais choix. » [sic] Même en prison, il se débrouillait pour arriver en retard à l’atelier et prenait un malin plaisir à endosser le rôle du cancre, allumant un joint et réclamant un café quand les autres s’affairaient. Il a fini par être balancé, un grand classique. Par un concurrent ? L’hypothèse ne surprendrait personne, mais la rumeur de Meaux en évoque une autre, plus surprenante.

L’une des sœurs du défunt s’était en effet confiée avant les faits à une jeune fonctionnaire de police qui fréquentait sa sandwicherie. Elle lui avait demandé un petit service : vérifier dans quelle mesure Amine était vraiment recherché. Au lendemain de son décès par balle au terme d’un face-à-face avec un policier que la justice tente aujourd’hui d’éclaircir (le fonctionnaire invoque la légitime défense, mais un témoin le contredit), elle aurait vu son amie flic revenir vers elle la bouche en cœur sur le mode : « Quoi de neuf ? »

Depuis, les amis du défunt se sont convaincus que la fonctionnaire a alerté ses collègues. La rumeur voudrait même que le fameux coup de téléphone qui a donné le top départ, passé depuis une cabine téléphonique, émanerait en réalité d’un policier. C’est après que tout a dérapé, au terme d’une course poursuite mêlant les fautes professionnelles, la malchance et les mauvaises conditions de travail [sic], avec une voiture de police dépourvue de moyens radio en état de marche.

Pure construction liée à la colère et à la douleur de la famille ? Depuis les premières heures, l’irrationnel occupe une grande place dans cette affaire. Les policiers savaient-ils qui ils allaient capturer ? Si l’information se confirmait, que changerait-elle au dossier ? L’inspection générale des services devra vérifier si le « tuyau » est remonté et s’assurer que les fonctionnaires ont respecté les voies hiérarchiques normales et les procédures en vigueur. Les juges chargés du dossier, en l’état, ne semblent pas convaincus par cette hypothèse.

Publié par des amis des porcs (Frédéric Ploquin, marianne2.fr, 25 mai 2012)

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