Le 14 mai, prenant comme prétexte les évènements lors de la manifestation du 1er mai, et suite à des perquisitions à leurs domiciles et dans des lieux anarchistes plus de 60 anarchistes ont été mis-e-s en gardes à vue à Istanbul. Au cours des manifestations du 1er mai, le Bloc Anarchiste, disant « le 1er mai n’est pas un jour de fête mais un jour de rébellion » avait attaqué un certain nombre de banques, de compagnies internationales, et de magasins et entreprises capitalistes comme McDonald’s, Burger King et Starbucks, les billboard, panneaux publicitaires et de caméras de vidéo surveillance qui se trouvaient sur le parcours de la manifestation, avec des marteaux et des bâtons.
Parmi les gardé-e-s a vue, se trouvent une femme enceinte de 8 mois qui n’avait pas participé aux manifestations du 1er mai, et des personnes qui n’avaient pas participé au 1er mai avec les anarchistes. En effet, il semble qu’en ce qui concerne Z. un des gardé à vue, la raison de sa mise en garde a vue serait qu’ils s’envoyaient des messages avec les anarchistes sur internet. Toutes ces gardes à vue étant faites sous le régime de l’antiterrorisme, aucune information concernant les noms et le nombre exact des personnes mises en garde à vue ainsi que les motifs de leur garde a vue ne sont communiquées par la police, y compris aux avocat-e-s. La police, n’a pas hésité à faire une déclaration ridicule affirmant que les gardé-e-s a vue feraient partie d’un groupe nommé « les anarchistes ». D’après un texte publié sur un site d’information anarchiste « Bien que nous ne soyons pas en tant qu’anarchistes au courant de l’existence d’un tel groupe nommé “les anarchistes”, cette déclaration de la police trahit le motif de l’opération. Mais ces déclaration de la police et des médias qui les reprennent en cœur qui criminalisent les anarchistes, ne parviennent pas à cacher leur inquiétude de ce que l’anarchisme commence à s’enraciner dans les rues. Le fait que les anarchistes qui ont participé au 1er mai sous des banderoles différentes et de manière séparée selon les différents groupes, soient mis-e-s en garde à vue dans le cadre du même dossier et présenté comme s’ils/elles étaient membre d’un même groupe inexistant, est une démonstration de la tactique classique de la police de criminaliser pour neutraliser. Ils ne tarderont pas à voir qu’aucun des complots qu’ils pourront préparer ne parviendra à déraciner les anarchistes.
Parmi les endroits perquisitionnés dans le cadre de cette opération se trouve le café anarchiste 26A à Taksim et l’association Partage et Solidarité se trouvant à Kadıköy. Lors de la perquisition à l’association Partage et Solidarité, les anarchistes se trouvant à l’intérieur ont résisté un moment avant d’être arrêté-e-s. »
Déclaration de presse du groupe Mouvement Révolutionnaire Anarchiste (Devrimci Anarşist Faaliyet)
Durant la déclaration de presse qui s’est déroulée a Taksim les slogans « Insurrection, Révolution, Anarchie », « La liberté ne s’enferme pas », « Les gardes à vue, les emprisonnements, ne nous découragerons pas » ; « Vive la solidarité révolutionnaire » ont été criés à de multiples reprises. Le groupe Mouvement Révolutionnaire Anarchiste, qui a fait cette déclaration de presse en plein air avec une banderole disant « L’Anarchisme ne s’emprisonne pas, libération des gardé-e-s à vue », a mis l’accent sur le fait qu’une vague de terreur d’État venait de s’ajouter aux précédentes et que cette fois-ci elle visait l’anarchisme et les anarchistes. De nombreuses organisations révolutionnaires, du mouvement social, de la jeunesse kurde, féministes, étudiantes, ont aussi participé en soutien à cette déclaration de presse en plein air.
Dans la déclaration de presse il a été dit que les perquisitions avaient été menées de manière simultanée dans de nombreuses habitations et lieux anarchistes, par les « équipes de lutte contre le terrorisme » masquées et équipées d’armes à longue portée. « Dans cette opération, nos ami-e-s ont été arrêté-e-s et frappés, en outre de nombreux individus anarchistes ont aussi été victimes de la terreur des arrestations. » La suite de la déclaration met l’accent sur le but de l’opération : « Dans ces temps où l’anarchisme commence à devenir un mouvement plus large dans ce pays, le but de ces opérations est d’intimider l’anarchisme et les anarchistes qui luttent. Cette opération, faite par l’État turc et qui pour la première fois dans son l’histoire prend pour cible les anarchistes, vise directement l’anarchisme et les anarchistes. »
Indymedia Paris (source), 15 mai 2012