La cour d’appel de Paris a confirmé un jugement accordant la liberté conditionnelle à Jean-Marc Rouillan, ancien dirigeant de l’organisation de lutte armée Action Directe, qui vivait déjà en semi-liberté à Marseille. Cette décision prendra effet le 18 mai.
Jean-Marc Rouillan était sorti de la prison des Baumettes à Marseille il y a un an, le 19 mai 2011. Il bénéficiait, depuis, d’un régime de semi-liberté, étant muni d’un bracelet électronique.
La chambre de l’application des peines confirme dans son arrêt le jugement du 13 avril du tribunal d’application des peines (TAP) de Paris (compétent en matière de terrorisme) qui l’avait « admis au bénéfice de la libération conditionnelle », a précisé Me Jean-Louis Chalanset.
Jean-Marc Rouillan avait été arrêté en 1987 et condamné, avec trois autres membres, à la réclusion criminelle à perpétuité, notamment pour les assassinats de l’ingénieur général de l’armement René Audran et du PDG de Renault Georges Besse.
Il aura passé au total 24 ans en prison, sans compter les périodes de semi-liberté.
Me Chalanset a souligné qu’il était « le dernier des quatre membres d’Action Directe à être sorti de prison », après Nathalie Ménigon et Georges Cipriani. Joëlle Aubron, qui avait bénéficié en 2004 d’une suspension de peine pour raison médicale, est morte en 2006.
Cette décision de la cour d’appel est « une suite logique, après une année de semi-liberté sans incidents. Ce qui est surprenant, c’est que l’avocat général se soit opposé, encore, à cette libération conditionnelle », a commenté l’avocat.
M. Rouillan, 59 ans, restera soumis pendant six ans à de nombreux contrôles. Il devra résider dans le département des Bouches-du-Rhône, indemniser les victimes à hauteur de 150 euros par mois, ne pas porter d’armes.
Lui qui a déjà publié une dizaine de livres ne devra pas s’exprimer publiquement au sujet des faits pour lesquels il a été condamné, ni les évoquer dans des ouvrages ou des articles. En 2008, il avait bénéficié du régime de semi-liberté pendant dix mois, mais des propos dans une interview publiée dans L’Express lui avaient valu de retourner en prison pour deux ans et demi.
Par ailleurs, obligation lui est faite de travailler. « Il continuera à travailler pour la maison d’édition Agone » qui l’employait déjà à Marseille, a déclaré son avocat.
Leur presse (tempsreel.nouvelobs.com, 15 mai 2012)