[Sa mère nique la police] « Je ne regrette rien, je voulais me venger des banques, d’un système »

Ruinée, l’ancienne commerçante était devenue braqueuse

Fabienne Lévy doit répondre en appel de quatre braquages de banques.

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METZ (MOSELLE), LE 7 DÉCEMBRE 2010

C’est une forte personnalité à la gouaille et au caractère bien trempé qui se présentera ce matin devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle. Fabienne Lévy, 54 ans, une commerçante qui avait connu l’opulence avant la ruine, doit répondre en appel de quatre braquages de banques avec la complicité de son fils Jérémie, 22 ans, qui était mineur au moment des faits.

En décembre 2010, elle avait été condamnée à dix ans de réclusion par les assises de la Moselle. Cette licenciée en droit, qui rêvait de devenir commissaire de police, a retrouvé la liberté le 15 décembre 2011. Elle travaille depuis dans un restaurant du sud de la France.

Du bagout et du talent. Fabienne Lévy avait tout réussi au début de sa vie. Un mariage avec un riche entrepreneur installé au Cameroun. Des revenus confortables. Le mal du pays la pousse à revenir vivre dans sa Moselle natale. Elle ouvre une première boutique de mode à Saint-Avold. Trois autres suivront. Une véritable success story. Seule ombre au tableau, l’éloignement de son mari resté en Afrique qui la conduit au divorce.

Elle dit avoir voulu se venger des banques

Les affaires florissantes, pourtant, commencent à péricliter les unes après les autres. Une liaison avec un délinquant achève de déstabiliser Fabienne Lévy. Elle sombre en 2001 lorsqu’elle est condamnée par le tribunal de prud’hommes à payer une indemnité de 76’000 € à une ancienne employée. « Quand j’ai demandé un prêt à la banque, on s’est moqué de moi. Avant, ils me déroulaient le tapis rouge », avait-elle expliqué lors de son premier procès où elle s’est souvent emportée sur un ton insolent pour justifier la série de braquages commis avec la complicité de son fils. « Je ne regrette rien, je voulais me venger des banques, d’un système », qui ne lui avait pas permis de remonter la pente après sa faillite, avait-elle justifié à l’audience.

Le premier vol à main armée, elle le mène le 23 janvier 2006 dans une Caisse d’épargne de Gerlfangen, en Allemagne. Elle emporte 86’000 €. Le 24 octobre, c’est au tour d’une banque de Nietaltdorf d’être attaquée pour un butin de 50’000 € cette fois. Son fils lui sert de chauffeur. C’est encore le cas le 6 novembre 2007 à Gisingen où, sous la menace toujours d’un pistolet à poivre, elle vole 21’000 € dans une Caisse d’épargne. Des cibles choisies et repérées à l’avance par la commerçante qui baragouine quelques mots de mauvais allemand. Sa photo est publiée dans la presse d’outre-Rhin car elle a été filmée par une caméra de vidéosurveillance. La braqueuse, qui agit grimée, doit se rabattre sur la France et jette son dévolu sur l’agence du Crédit mutuel de Meisenthal (Moselle) le 12 décembre 2007 où elle rafle 15’000 €. Le braquage de trop. Les gendarmes avaient déjà ciblé cette Fabienne Lévy et sa voiture de location. Elle est arrêtée une semaine plus tard avec son fils.

« C’est une femme qui a mal supporté le déclassement social et a vraiment difficilement vécu la perte de ses revenus. Mais c’est une femme apaisée aujourd’hui », assure Me Jean-Christophe Duchet, son avocat devenu aussi celui de son fils avec qui elle entretenait « une relation fusionnelle ». Fabienne Lévy a prévu cette fois d’expliquer ce que sont devenus les 172’000 € de son butin.

Leur presse (Jean-Marc Ducos, LeParisien.fr, 7 mai 2012)

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