Dixième manifestation nocturne à Montréal
Après avoir rendu visite au premier ministre mercredi soir, les étudiants en grève et leurs supporteurs ont fait jeudi un saut devant la maison du maire de Montréal dans Outremont. Sous les cris de joie, des gens ont fait éclater des pétards. Plusieurs policiers ont été appelés en renfort pour protéger la résidence de la foule en délire. La manifestation a alors été déclarée illégale, deux heures après son départ, et du gaz poivre à été utilisé pour disperser les protestataires.
Encore une fois, ils étaient plusieurs milliers au point de rencontre, place Émilie Gamelin, vers 20h30. Pour la dixième manifestation étudiante nocturne en autant de soirs à Montréal, certains déguisés en zombies. D’autres, presque nus, revenaient d’une autre marche tenue plus tôt et baptisée « Charest !!! On se met à nu ». Les protestataires, particulièrement bruyants, ont de nouveau parcouru plusieurs kilomètres sur un trajet improvisé qui les a mené du Quartier Latin à Outremont, en passant par le Mile-End.
À part quelques cônes renversés et l’usage de pétards et de feux d’artifice, le début de marche s’est bien déroulé. Mais une fois sur la rue Stuart dans Outremont, celle de Gérald Tremblay, les choses ont vite dégénérées. Des manifestants ont fait éclater des pétards devant une résidence et lancé des projectiles aux policiers. Selon plusieurs sources, les marcheurs se seraient trompés de maison. Celle devant laquelle ils se sont arrêtés était pourtant protégée par près de 50 agents de la paix.
Même dans l’illégalité, les opposants à la hausse des frais de scolarité continuent à déambuler dans les rues de la ville jusqu’à minuit passé pour retourner à leur point de départ, près de l’UQAM. « À demain », ont lancé les plus tenaces. Des gaz irritants ont à nouveau été utilisés durant le trajet.
Certains participants sont maintenant de véritables habitués de ce type d’événements. C’est le cas de Alexandra Mauger, l’étudiante à l’UQAM, qui estime avoir participé à plus de 50 manifestations depuis le début de la grève il y a 12 semaines. « On constate qu’il y a de nouveaux visages, comme une nouvelle vague de mobilisation et ça, c’est réjouissant, note-t-elle. Je crois que ce 2e souffle fait suite aux discussions qui ont échouées. »
Un autre étudiant, Marco, inscrit à l’Université de Montréal, en était pour sa part à son septième cortège nocturne en dix soirs. « Je ne regarde même plus les invitations. Je viens ici à 20h30 à tous les soirs », a-t-il dit entre deux slogans.
Leur presse (LaPresse.ca, 4 mai 2012)