Pour contribuer à la manifestation de la critique, un débat dans le cadre du FRAP aura lieu le jeudi 31 mai à partir de 19h00 au 33, rue des Vignoles à Paris dans le 20e arrondissement.
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London 2012 : des jeux ?
« Selon eux, des activistes européens avaient un projet : s’en prendre aux Jeux olympiques de Londres. C’était ça 2012 : les Olympiades. »
David Dufresne, Tarnac magasin général, Paris, Calmann-Lévy, 2012, p. 313.
London 2012 est une gigantesque opération capitalistique de valorisation de l’espace, le fameux East-End-crasseux comme se plaisent à le qualifier les média, les édiles londoniens en concurrence et le CIO via Lord Sébastian Coe. Elle a pour effet une gigantesque exclusion des pauvres qui habitaient dans ce quartier avec toute la répression nécessaire pour ceux qui osent s’y opposer ou résister pour survivre.
Mais ceci n’est qu’un aspect de cette foire compétitive aux muscles étatisés. Cette capitale va être l’objet d’une véritable militarisation de l’espace public. Il a été question à un moment de déployer la Royal Navy sur la Tamise pour assurer la sécurité (« Les JO défendus par des missiles », Libération, mardi 2 mars 2010). Sur terre, ce ne sont pas moins de 12’500 policiers épaulés par 12’500 militaires qui seront déployés pendant les deux semaines estivales (dépêche AFP du 19/01/2012). Dans les airs, hélicoptères et avions de combats seront de la partie sans compter probablement des drones. En tout cas, le budget-sécurité pour cette affaire est estimé à 1,7 milliards d’euros. On voit ainsi mieux de quelle teneur est le discours olympien sur « la fête » qui donnerait l’occasion d’une rencontre fraternelle entre « les peuples ». Foutaise !
Dans un pays qui n’est pas épargné par la crise économique, ce genre de mesure est surtout là pour impressionner par une démonstration de force. L’effet symbolique est à usage externe mais gageons que ce dispositif militaro-policier est conçu pour un effet réel à usage interne : là comme à Pékin 2008 (JO d’été) ou à Sotchi 2014 (jeux d’hiver), à quelques différences près, il a bien fallu exproprier les habitants afin de produire un nouvel espace lissé pour le flux des marchandises. Gageons également que l’usage interne ne se limite pas aux frontières des États nationaux. Les sans-papiers du Havre, de Calais, de Boulogne subiront l’intensité accrue de cet état d’urgence permanent. Sans compter les constructions ad hoc à même d’effectuer des opérations de police préventive. Déjà des « terroristes » ont été arrêtés (« arrestation de cinq terroristes près de Londres », Le Figaro n° 21067, mercredi 25 avril 2012). L’installation de la peur est aussi un effet destiné à empêcher toute critique face à ces jeux.
Mais qui dénonce actuellement ces jeux ?
Le blog de Zinedine Z., 4 mai 2012