[Pédagogie et révolution] Rencontre avec Grégory Chambat Samedi 28 avril à Bordeaux

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« Si je pense que les deux notions sont indissociables, je considère aussi que leur relation n’est pas symétrique. Il me semble improbable qu’une réelle pédagogie émancipatrice puisse se déployer dans un système social inégalitaire et hiérarchisé. En ce sens, l’éducation, malgré ses marges de manœuvres, reste tributaire de la société. Je ne crois pas non plus à une conscientisation progressive des opprimés par l’éducation, ce n’est pas le savoir qui libère les hommes, du moins, pas seulement et pas auto­­matiquement. Sur cette question, les pistes ouvertes par les syndicalistes français du début du XXe siècle et leur “refus de parvenir” me paraissent toujours d’actualité dans leur façon d’appréhender le rapport à la culture dans une perspective collective. La question révolutionnaire reste donc centrale et première, quelle que soit la forme qu’elle emprunte. Ceci dit, de la Révolution française au Chiapas, en passant par la Commune de Paris (et d’Oaxaca !) ou l’Espagne de 36, toutes les entreprises de libération se sont frottées, souvent avec audace et succès, aux problèmes pédagogiques. Mais elles ont aussi toujours bénéficié d’expérimentations antérieures, de tâtonnements qui ont eu la chance de pouvoir s’exprimer pleinement et à grande échelle à l’occasion de ces “explosions de liberté”. C’est sur ce lien entre critique sociale et contestation pédagogique que je travaille actuellement pour une “contre-histoire” de l’éducation en France. »

Entretien avec Grégory Chambat tiré du site de la revue N’Autre École

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