Vietnam : évasion collective dans un centre de désintoxication forcée
Une centaine de toxicomanes armés de couteaux de cuisine se sont évadés d’un centre de réhabilitation où ils suivaient un traitement obligatoire, dans le nord-est du Vietnam, a-t-on appris mardi auprès de l’établissement.
L’évasion collective a eu lieu dimanche soir après le dîner, a précisé à l’AFP Vu Xuan Thai, directeur de ce centre de la ville de Haïphong. « Nonante-six des 201 détenus ont pris la fuite après avoir menacé les gardiens du centre avec des couteaux de cuisine. La police est intervenue et l’ordre a été rétabli », a-t-il ajouté. Une quinzaine d’entre eux sont depuis volontairement retournés au centre. La police recherche les autres, toujours en fuite, a ajouté le directeur. Dans ce centre de désintoxication créé en 1991, les toxicomanes doivent suivre un traitement de deux ans, apprendre un métier artisanal ou effectuer des travaux manuels.
En mai 2010, plus de 500 toxicomanes s’étaient évadés d’un autre centre de de la même ville. Depuis dix ans, le gouvernement vietnamien a mis en place des traitements obligatoires de deux ans pour les quelque 140.000 toxicomanes officiellement recensés dans le pays, dans le but affiché de lutter contre une toxicomanie croissante, notamment chez les jeunes.
En décembre dernier, le rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à la santé, Anand Grover, avait réclamé la fermeture de ces centres de réhabilitation forcés, les jugeant « inefficaces et contre-productifs ». Quelques mois plus tôt, l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé le fait que les toxicomanes au Vietnam étaient détenus dans des « camps de travail forcé » où ils ne reçoivent aucun soin adéquat et sont soumis à des violences physiques.
Leur presse (Belga, 3 avril 2012)