Dimanche 1er avril, les habitants de la maison THANKS FOR THE FUTURE se sont vus définitivement couper l’électricité par… le Projet 244.
Cette association conventionnée depuis plus d’une dizaine d’années par la mairie de Tours, a pour vocation de gérer le bon fonctionnement d’une ancienne friche industrielle reconvertie en locaux artistiques.
Néanmoins, cette friche abrite également depuis ses débuts une maison collective qui a accueilli au fur et à mesure des années, différents habitants. Bien que partageant un espace commun, il nous est nécessaire de rappeler que cette maison ne fait en rien partie du Projet 244.
Tout en cultivant un certain goût pour son indépendance, celle-ci s’est transmise en prenant une dimension collective et en se nourrissant des désirs et des volontés de ses occupants.
Jusque là, nous avions réussi à nouer un dialogue tout en sachant faire des compromis pour le bon quotidien de chacun. Nous comprenons que cette vie quotidienne et collective ait pu parfois gêner la sensibilité des artistes évoluant dans ce lieu.
Pour des raisons pratiques, la maison THANKS FOR THE FUTURE était rattachée électriquement au même réseau que le Projet 244. Dernièrement des tensions sont nées à ce sujet.
Bien que l’année précédente, nous ayons proposé de payer notre propre consommation, ce qui nous a été refusé. Le CA du Projet 244 nous a enfin informé par une lettre du 1er mars, de sa volonté de nous couper l’électricité le 1er avril. Cette décision a été prise rapidement afin de nous laisser le moins de temps possible pour nous organiser.
Après les avoir informé qu’il nous fallait un court délai de quelques semaines pour obtenir par nos propres moyens l’électricité, le Projet 244 nous a tout de même coupé l’électricité.
Aujourd’hui encore, il serait simple de trouver une issue à ce conflit puisque EDF nous propose de nous rattacher à notre ancien compteur (personnalisé) et de nous fournir une facture séparée. Toutefois là encore, le Projet s’y oppose et tente de bloquer la situation, prétextant que le compteur se trouve dans leurs locaux.
Nous ne faisons pas d’amalgame entre le CA du Projet et les différentes compagnies et artistes résidant sur les lieux. Certains se sont même dissociés de ce genre d’agissements, d’autres les ont appuyés…
Nous regrettons que l’éthique et les valeurs que prônent certains de ces membres du CA lorsqu’ils montent sur scène, ne puissent se traduire plus concrètement dans la vie réelle.
Nous regrettons que le monde de la culture soit à l‘image de cette société, c’est-à-dire un lieu de pouvoirs. Sans possibilité de dialogue, où des relations humaines pourtant simples sont remplacées par des décisions administratives sans fondement.
Nous regrettons d’avoir à assumer ce genre de conflit. Toutefois, si nous voulons continuer à vivre et à exprimer notre créativité de manière indépendante, il nous est nécessaire de ne pas nous laisser écraser par le rouleau compresseur que constitue le Projet 244.