Miramas. Stupeur après l’attaque de policiers au cocktail molotov
Les faits sont survenus en pleine après-midi. Alors que deux fonctionnaires de la police municipale pénétraient dans leur local pour récupérer des documents, un homme cagoulé entre et jette un cocktail molotov à l’intérieur. Plus de peur que de mal…
Après le choc, c’est la consternation. Deux jours ont passé, mais élus et policiers n’en reviennent toujours pas. Car comme le souligne Jean-Pascal Clain, le chef de la police municipale de Miramas, « il ne s’agit pas d’un caillassage, d’une bagarre ou d’une interpellation musclée, mais bien d’un cocktail molotov. Il n’est pas question ici de nuire à une intervention policière, c’est tout simplement un acte criminel. » C’est samedi [17 mars], en milieu d’après-midi, lorsque deux fonctionnaires de police retournent au poste pour récupérer des documents et faire une pause, que l’un d’entre eux a tout juste le temps d’apercevoir une personne encagoulée et le projectile s’envoler dans leur direction. La bouteille de bière remplie d’essence et coiffée d’un chiffon enflammé s’écrase dans le local, il faudra dix minutes pour venir à bout des flammes qui ne feront, heureusement, aucun blessé.
Ce n’est pas la première fois que les policiers miramasséens sont pris pour cible, quelques jours avant Noël, deux femmes fonctionnaires de police avaient vu leur véhicule violemment caillassé alors qu’elles venaient de terminer leur service, habillées en civil. Rebelote en janvier, quand d’autres voitures de police subissent de violents jets de pierres, toujours sans provoquer de blessure. Une « signature » que l’on a également pu lire samedi, une fois le feu éteint, sur les véhicules stationnés devant le poste.
« La présence de l’État devrait être plus importante »
Ce matin, le maire Frédéric Vigouroux et Michel Vauzelle, président de la région PACA, étaient sur place pour dénoncer ces actes « intolérables ». « On a à faire d’une part à quelques petits c… et d’autre part à un déficit de présence de l’État qui n’est pas assurée de façon équitable et qui devrait être plus importante ici », lance le maire. « Je suis allé voir le préfet de police, le cabinet du ministre Claude Guéant… Cela fait des années et des années que je le dis : il faut absolument que dans cette ville de près de 30’000 habitants nous ayons un véritable commissariat, avec au moins une soixantaine de policiers présents dans les rues ». Frédéric Vigouroux regrette notamment que le travail de la police municipale ne puisse s’effectuer 7 jours sur 7 et 24h sur 24, faute de moyens. Quant à Michel Vauzelle, il estime que « rien ne peut remplacer la présence sur le terrain » et particulièrement la « police de proximité ». « Le policier, par sa présence, son uniforme, rassure et apaise », explique-t-il. « S’ils sont suffisamment nombreux, ils peuvent engager la conversation avec la population et apparaître comme des gardiens de la paix. En diminuant les effectifs, l’État a une conduite irresponsable et on arrive ensuite à ce qu’il s’est passé ce samedi. »
Leur presse (R. Chape, Maritima.info, 19 mars 2012)