300 personnes réunies pour Wissam El-Yamni
Environ 300 personnes se sont rassemblées, samedi [17 mars] après-midi, à Clermont-Ferrand à l’appel du comité « Justice et vérité pour Wissam ». Un « die-in » a été organisé pour dénoncer la mort de cet habitant du quartier de La Gauthière, à l’issue d’une interpellation policière.
« Que celui qui souhaite devenir Président de la République, quel qu’il soit, vienne nous voir, vienne nous parler ! » Deux mois et demi après la mort de Wissam El-Yamni, après une interpellation policière le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre, les proches de la victime ne baissent pas les bras.
Alors que la justice suit son cours, le comité de soutien « Justice et vérité pour tous » poursuit ses actions. Près de 300 personnes étaient ainsi réunies, samedi après-midi sur la place de Jaude, en plein cœur du centre de Clermont-Ferrand, pour un hommage.
« On attend la justice, on attend la vérité, on attend l’égalité »
Après une longue prise de parole du secrétaire du comité et un point de la situation fait par les avocats, les personnes présentes ont été conviées à former un « W » et respecter un « die in », en s’allongeant par terre et en faisant le mort en signe de protestation sur une titre de rap enregistré pour Wissam. Certains portaient des t-shirts de soutien.
Les membres de la famille, très émus, n’ont toujours pas fait le deuil de leur fils : « Mon fils a été assassiné. On attend la justice, on attend la vérité, on attend l’égalité », a déclaré son père. Ils ont remercié le public présent, avant de se rendre aux côtés des membres du comité pour échanger avec les personnes venues soutenir leur combat.
Leur presse (Romain Coulangeon, LaMontagne.fr, 17 mars 2012)
Interpellation de la St-Sylvestre : plus de 300 personnes font un « die-in » à Clermont-Ferrand
Plus de 300 personnes ont manifesté samedi à Clermont-Ferrand en souvenir de Wissam El-Yamni, mort après son interpellation la nuit de la Saint-Sylvestre, la foule se couchant à terre sur la place de Jaude, en plein centre-ville, pour simuler la mort dans un « die-in ».
La manifestation a duré un peu plus d’une heure en présence du père et de la mère de Wissam El-Yamni. Son frère Farid a dit à l’AFP que la manifestation visait à « dénoncer les violences policières illégitimes ».
« On a l’impression que cela arrangerait tout le monde que ces (deux) policiers (chargés du transfert de Wissam au commissariat) s’en sortent. On demande l’égalité devant la justice », a-t-il ajouté.
Fin janvier, le parquet avait annoncé que l’autopsie de Wissam El-Yamni excluait une mort traumatique due à des coups des policiers. Le procureur avait néanmoins envisagé la piste d’une mort consécutive à une « compression des artères carotides internes » lors du transport en voiture de police.
« Nous n’avons toujours pas de policiers mis en examen. On voudrait que ces mises en examen interviennent rapidement », a déclaré Me Jean-Louis Borie, avocat de la femme de Wissam El-Yamni.
Devant les manifestants, Me Borie a souligné que la justice mettait du temps avant de passer et que les instructions prennent parfois un an ou deux. « Il faut faire confiance à la justice, mais celle-ci doit se montrer digne de cette confiance », a-t-il ajouté.
Me Jean-François Canis, avocat du frère et de la sœur de Wissam El-Yamni, a pour sa part estimé qu’il était « inadmissible que Wissam soit mort comme cela ».
La mère de Wissam El-Yamni a pleuré pendant la manifestation, soutenue par une proche.
« Voilà plus de deux mois et demi que notre frère est parti dans des conditions inacceptables. On veut que Wissam soit le dernier » à être victime de brutalités policières, a expliqué devant la foule Mounir Moulid, l’un des organisateurs de la manifestation.
Me Borie a assuré à l’AFP que le médecin légiste avait fait son autopsie sans le rapport médical du CHU de Clermont-Ferrand. Il devrait y avoir un rapport d’autopsie définitif jeudi prochain, a indiqué l’avocat.
Wissam El-Yamni, chauffeur routier, est mort neuf jours après être tombé dans le coma à la suite d’un malaise cardiaque lors de son interpellation. L’affaire a provoqué plusieurs nuits de tension dans les rues de Clermont-Ferrand et une forte colère contre la police.
Une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte. Deux policiers, actuellement en congés, sont visés dans cette affaire.
Leur presse (Agence Faut Payer, 17 mars 2012)