Les Identitaires entraînent des échauffourées
Bayonne – Environ 80 personnes se sont rassemblées hier soir devant l’hôtel Amatcho de Bayonne où se tenait une réunion du Bloc identitaire (BI) dans une ambiance tendue après la visite de Nicolas Sarkozy (voir pages 2 à 4). Des échauffourées se sont produites entre policiers et manifestants antifascistes. Des jets de gaz lacrymogènes et des incendies de containers ont eu lieu. Au moins trois personnes auraient été blessées et il semblerait qu’il y ait également eu une arrestation.
Le Journal du Pays Basque, 2 mars 2012.
Rassemblement antifasciste : pas de bilan officiel
Le bilan du nombre d’arrestations et de blessés au cours des affrontements entre militants antifascistes et les forces de police, jeudi soir, à Bayonne, à l’occasion de la présentation de l’antenne locale du Bloc identitaire (BI), reste encore flou.
Alors que les premiers chiffres publiés (cf. notre édition d’hier) faisaient état d’une interpellation possible et de trois blessés, il semblerait que le bilan soit plus lourd. Les affrontements se sont en effet prolongés après le rassemblement, dans les rues du Petit Bayonne notamment, et place Saint-André.
“Je ne peux pas vous donner d’informations, décision de la hiérarchie”, indique-t-on au commissariat central de Bayonne, qui, contacté par téléphone, a refusé de nous transmettre son bilan des échauffourées.
Le groupe IparEH Antifaxista, organisateur du rassemblement, comptabilise, lui, les arrestations de trois personnes (une pendant le rassemblement, deux après : devant l’hôpital et place Saint-André), ainsi que quatre manifestants blessés, dont un par un tir de flashball. Il dénonce également “les provocations” des Identitaires qui auraient déposé des tracts devant l’appartement d’un antifasciste pendant la nuit, selon un membre du groupe.
Joint par téléphone, le Bloc identitaire, condamnant les agissements d’une “bande d’asociaux, de punks à chiens, crasseux, ridicules et malodorants”, déclare de son côté ne pas pouvoir fournir de bilan.
“Asociaux”
Jeudi, aux alentours de 19h30, 80 militants antifascistes environ s’étaient rassemblés au rond-point Saint-Léon de Bayonne dans le but de manifester contre la soirée de lancement de la branche locale du Bloc identitaire, qui se tenait non loin de là, à 20 heures, à l’hôtel Amatcho.
Le rassemblement, qui avait lieu quelques heures seulement après la visite de Nicolas Sarkozy à Bayonne, a rapidement tourné court laissant place à des affrontements entre antifascistes et forces de l’ordre venues en nombre.
Le Journal du Pays Basque, 3 mars 2012.
Bayonne : à l’assaut du Bloc Identitaire
Des « antifascistes » ont lancé jeudi des projectiles sur l’hôtel où était réuni le Bloc Identitaire. Trois personnes ont été interpellées.
ll faut voir le voir pour le croire. La vidéo sur le blog des « antifascistes du Pays basque nord » offre un aperçu saisissant des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et militants antifascistes jeudi soir, à Bayonne, à proximité de l’hôtel Amatcho, au rond-point Saint-Léon. Ambiance rose fumigène, slogans criés, bannière « Euskal Herria Antifaxista », gaz lacrymogène, et coups échangés.
Un peu avant 20 heures, une dizaine d’individus appartenant au mouvement IPEH Antifaxista se sont regroupé devant l’hôtel où le parti politique le Bloc Identitaire organisait une réunion pour créer sa section Pays basque. Le groupe de manifestants a rapidement grossi. D’abord une trentaine, à s’organiser en deux groupes, puis une cinquantaine à sortir les cagoules. Le commissariat a alors déployé la Section d’intervention départementale (SID), preuve que l’ambiance était montée d’un cran.
Policier blessé
Selon la police, les manifestants ont jeté pierres et peinture sur la façade de l’établissement. Les forces de l’ordre les ont fait reculer. Plusieurs individus ont mis le feu à trois conteneurs poubelle. Un représentant des forces de l’ordre s’est retrouvé à terre, blessé suite aux affrontements. Un individu a alors été interpellé pour dégradation, violence contre personne dépositaire de l’autorité publique.
L’homme a été placé en garde à vue, puis laissé libre pour la poursuite de l’enquête. Né en 1981, il réside à Anglet, et il est sans emploi. Au total, la chaude soirée s’est soldée par trois interpellations. La police a identifié et interpellé le lendemain des faits un autre individu, qui avait jeté des pierres. Il fera l’objet d’une convocation par officier de police judiciaire (COPJ) ce mois. Né en 1992, il est sans emploi et connu des services de police.
« Prise de guerre »
Un troisième individu a été interpellé le soir même par la Brigade anticriminalité dans le Petit Bayonne, place Paul-Bert, où il tentait de mettre le feu à des poubelles. Il était détenteur d’une cagoule et de plusieurs briquets. L’homme né en 1982 est sans domicile et sans emploi. Il a été présenté samedi devant le magistrat et placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé ce mois à l’audience correctionnelle.
Les membres du Bloc Identitaire n’ont pas participé aux affrontements. Alain de Peretti et Christophe Pacotte, coordinateurs régionaux du parti politique étaient dans l’hôtel, avec une dizaine d’adhérents.
« Ce sont des punks à chien, crassouilles hirsutes, dont le cerveau est limité par l’usage de stupéfiants », lance Christophe Pacotte. Et encore : « Des asociaux. On est tombé sur des fous. » Alain de Peretti confie que la bannière des manifestants trône désormais dans le local du Bloc Identitaire à Bordeaux. « Une prise de guerre. »
Car après notamment Bordeaux, ou Pau, le parti politique entend bien transformer son essai d’implantation d’une section locale. Le Bloc Identitaire est classé à l’extrême droite de l’échiquier politique. Alain de Peretti, qui a été élu du Front national, le décrit comme porteur d’« un combat pour les identités ». « Le Bloc Identitaire ne rentre pas dans les classifications simplificatrices du passé (fasciste – antifasciste). »
Alain de Peretti entend bien vendre le label identitaire en Pays basque. « C’est une région à forte identité. Nous voulons apporter des réponses locales, dans le cadre d’une philosophie générale », prône le coordinateur régional.
« Tout le monde est d’accord que la politique, c’est du grand guignol. Les vrais sujets ne sont pas évoqués. Nous souhaitons établir une démocratie locale, par des votations, comme dans le système suisse. Si l’on organisait une votation sur la Ligne à grande vitesse, cela résoudrait tous les problèmes. »
Leur presse (Emmanuelle Fère, SudOuest.fr, 5 mars 2012)
Moué, t’as raison « sans emploi », mais ça n’empêche… en affrontant les flics, les antifas ont donné le bâton pour se faire battre. Les Identitaires n’attendaient sans doute que ça.
Un article de sud ouest (c’est un journal ça ?) bien puant. Ça pue, mais ça pue ! Comment on peut écrire des trucs pareils : « sans emploi » gningningnin. Mais ça devrait être interdit d’être aussi con quand on est journaliste. Ah bah non justement…