Parce qu’elle te contrôle quand t’as une gueule qui lui revient pas !
Parce qu’elle veut tout savoir sur toi : ton sexe, tes origines, ta sexualité, ta religion, tes opinions, ton ADN, tes empreintes…
Parce qu’elle refuse l’asile alors que c’est elle qui a fait fuir les gens de leur pays !
Parce qu’elle te soumet à un système qui ne te correspond pas !
Parce que, vu des beaux quartiers, elle a l’apparence de la « sécurité » mais qu’elle n’est qu’intimidation quotidienne dans les quartiers populaires !
Parce qu’elle te tabasse lors de tes révoltes et de tes manifs !
Parce que, quand t’es gréviste, elle est toujours là pour essayer de t’intimider ou d’entraver tes actions !
Parce que ce pays l’exporte à l’étranger comme un savoir-faire !
Parce qu’elle ne veut pas être filmée et prise en photo quand elle agit !
Parce qu’elle fait peur et résigne !
Chaque année depuis 1997, vers le 15 mars, le COBP (Collectif Opposé à la Brutalité Policière) organise des manifestations dans les rues de Montréal, et cette journée de protestation s’est étendue à de très nombreux pays.
En France, alors que la multiplication des intimidations, violences policières, interpellations, condamnations de toutes sortes continuent de dessiner un peu partout un ordre policier généralisé, s’est imposée l’idée d’une nouvelle journée de mobilisation contre les politiques sécuritaires en cours ou à venir.
À Lille, le CRRIMMS, Collectif de Résistance à la Répression et à l’Intimidation des Militants et des Mouvements Sociaux, répond à cet appel international.
Nous dénonçons !
• Nous dénonçons les morts suspectes après une interpellation (en 2008 on compte 11 morts suspectes de la part de la police et cinq blessés graves, en 2009 on compte 5 morts, 5 blessés, en 2010, 9 morts suspectes, 5 blessés).
• Nous dénonçons les morts suspectes déguisées sous forme de suicide en prison !
• Nous dénonçons les contrôles d’identité de manière générale mais surtout les contrôles d’identité au faciès !
• Nous dénonçons la chasse aux sans papier-e-s et aux migrant-e-s à Lille, Calais, Angres, Norrent-Fontes, Steenvoorde, et partout ailleurs !
• Nous dénonçons le racisme et la violence de l’institution policière qui est au service des intérêts des plus riches et des classes dirigeantes !
• Nous dénonçons la multiplication des lois et des projets sécuritaires qui restreignent les libertés. Et 50 ans après la fin de la guerre d’Algérie, nous dénonçons les techniques répressives contre-insurectionnelles nées et testées durant cette guerre qui visent aujourd’hui à toujours plus nous contrôler et nous ficher par tous les moyens !
• Nous dénonçons la violence pendant les mouvements sociaux comme ce fut le cas en octobre 2010 à l’égard des lycéen-nes sur qui des chiens furent lâchés à Lille, Roubaix, Tourcoing !
• Nous dénonçons la multiplication des procès et des amendes pour les grévistes et militant-es des mouvements sociaux (Xavier Mathieu pour avoir refusé la prise ADN) !
• Nous dénonçons la censure à l’égard du site copwatch et de toute personne voulant filmer ou prendre en photo les forces répressives !
• Nous dénonçons toute répression qui vise à nous soumettre et à nous faire taire !
Notre silence ferait de nous toutes et tous les complices de l’État policier !
Le métier de policièr-e est dangereux ?
On nous dit souvent que le métier de policier-e est dangereux. Pourtant selon le site « victimes du devoir », le nombre de mort-es dans la police est stable depuis une dizaine d’années. On en comptait 3 en 2002, 9 en 2003 et 2004, puis 2 en 2005 et 2006, 6 en 2007, 5 en 2008 et 7 en 2009, 6 en 2010 et 4 en 2011. Nombre dérisoire au regard du nombre de morts liées aux accidents de travail : 144 dans la construction et 134 dans l’industrie entre 2002 et 2004.
En même temps les policier-es ont de plus en plus tendance à se considérer comme des « justiciers », ce qui légitime selon eux l’usage de la violence lorsqu’il y a « dérives » ou « bavures » de leur part.
Si on compare, un-e ouvrier-e qui commet une faute grave est licencié-e, et un-e policier-e qui fait perdre un œil à un-e jeune lycéen-ne ou cause une blessure mortelle se fait seulement muter. L’impunité dont jouissent les policier-es reste un facteur important pour que ce système d’injustice sociale puisse fonctionner, car c’est cette impunité qui leur permet d’employer la violence en sachant pertinemment qu’ils ne risquent pas grand-chose.
La police protège-t-elle tout le monde ? L’usage de la violence est-il propre à ce métier ?
La police se définit surtout comme « maintien de l’ordre ». Quel ordre ? Un ordre inégalitaire, celui d’une société organisée sur la domination économique et politique d’une minorité sur une majorité qui se fait exploiter toute sa vie. Il ne faut pas oublier que la police française a été créée sous Louis XIV, au même moment que l’instauration du code noir de l’esclavage. Son but était de chasser les mendiant-es, et donc assurer la sécurité des dominant-es.
Aujourd’hui encore, les violences policières sont ciblées ; elles touchent essentiellement les pauvres, les immigré-es, mais aussi les jeunes, les militant-es politiques, les « déviant-es », les insoumis-es…
Prenons l’exemple des jeunes. Human Rights Watch publie dans son rapport du 2012 que les jeunes issus des minorités, dont des enfants de moins de 13 ans, font fréquemment l’objet de contrôles comprenant des interrogatoires prolongés, des palpations portant atteinte à leur intimité… Ces contrôles arbitraires peuvent avoir lieu même en l’absence d’un signe quelconque d’infraction.
La Commission nationale de déontologie de la sécurité a également publié en 2008 une étude recensant des exemples de « violences illégitimes » des forces de l’ordre envers les moins de 18 ans. Recours excessif à la force lors d’une interpellation, fouille de sécurité injustifiée ou placement en rétention administrative comparable à de la maltraitance. Depuis sa création en 2000 la Commission a traité 75 dossiers concernant des mineurs (environ 10% du total).
Or est-ce que quelqu’un-e peut imaginer que Jacques Chirac ou Lilliane Bettencourt, si tant est qu’un jour on vienne les chercher, puissent être l’objet d’un traitement pareil au moment de leur interpellation ? Ce n’est pas possible parce que les policier-es ont intégré la nature de leurs client-es ; ils savent très bien reconnaître à qui ils ont à faire.
Les démonstrations de forces de sécurité, leur présence partout et la violence utilisée, plutôt qu’à nous protéger, sert plus à nous inculquer la peur et la suspicion ainsi qu’à nous apprendre la place qui nous est réservée dans cette société.
Programme de la journée Samedi 17 mars 2012
10h30 – Table ronde sur la répression (place Martin Luther King, Lille Sud)
14h – Départ manifestation (place Martin Luther King, Lille Sud)
17h30 – Assemblée populaire (place Degeyter, Lille Fives)
19h30 – Repas collectif (place Degeyter, Lille Fives)
21h30 – Projection plein air (place Degeyter, Lille Fives)
Collectif contre la répression et l’intimidation des militants et des mouvements sociaux (CRRIMMS), Collectif Vérité et Justice, Groupe des anarchistes de Lille et environs (GDALE).
Manifestation contre les violences policières à Bruxelles le 15 mars
Dans le cadre de la Journée Internationale contre les brutalités policières, la manifestation servira de plateforme pour mettre en évidence les cas, de plus en plus nombreux, de violence de la police. En effet, depuis la répression du camp No Border, les abus de la police vont crescendo en parallèle avec l’intensification des luttes. Mais il n’y a pas que la police politique qui est de plus en plus violente, dans les quartiers le racisme, la violence et l’arbitraire sont la règle depuis longtemps.
Le désespoir social alimenté par les gouvernements et leur austérité nourrit la peur qui sert à son tour à justifier toujours plus de police ainsi qu’une police toujours plus armée et donc plus violente. Les violences policières se multiplient tout comme les mouvements étudiants, ceux des jeunes des quartiers populaires, le mouvement des indignés,… qui en sont les premières victimes. Le mouvement syndical aussi fait de plus en plus souvent face à des astreintes ou même à des réquisitions de travailleurs afin de casser des grèves.
La surveillance et le fichage se généralisent, les armes « non létales » justifient l’usage de la violence pour tout et n’importe quoi et l’impunité des abus renforce le sentiment de toute puissance des agents. La manifestation permettra aussi de porter toutes les revendications liées à un meilleur contrôle de la police.
Dans le cadre de la campagne « STOP REPRESSION » de la JOC, la JOC Bruxelles et Liége appelle donc toutes les organisations, toutes les personnes, à rejoindre le cortège le jeudi 15 mars 2012. Les détails de celui-ci sont en cours d’élaboration ! Nous appelons aussi toutes les organisations et personnes qui souhaitent co-organiser la manifestation à nous joindre à l’adresse suivante : stop.repression.be@gmail.com
– Non au racisme dans la police
– Contre la répression des mouvements sociaux
– Non au tout sécuritaire
– Non aux Tasers et Flashball
– Protection des libertés (lutte contre les caméras, portiques, etc…)
La Journée Internationale de la brutalité policière est née en 1997 à l’initiative du COBP (Collectif Opposé à la Brutalité Policière), un collectif basé à Montréal au Canada. Il organise depuis 15 ans une manifestation autour du mot d’ordre : « qui nous protège de la police ? »
A l’initiative de la JOC
Organisations qui soutiennent l’appel : Ligue des droits de l’homme, Égalité, GSARA, Vie Féminine Bruxelles, Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij, Jeunes CSC Bruxelles, ASBL asbl declik, Étudiants FGTB ULB, Désobéissance civile Belgique, Parti Communiste, ASBL Joseph Jacquemotte, Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde, Ligue Communiste Révolutionnaire – Socialistische Arbeiderspartij, Jeune Anti Capitaliste, Attac ULB, Secours Rouge, African Socialist International, Action pour la paix, Le Mouvement International de la Réconciliation et l’ Internationale des Résistant-e-s à la Guerre.
Équipe STOP Répression
http://www.facebook.com/events/326554934036717/