Deux Tibétains tués par les forces de sécurité chinoises
Les forces de sécurité chinoises ont tué par balle deux frères tibétains qui étaient recherchés après qu’ils eurent protesté contre la tutelle de Pékin, a rapporté l’organisation Radio Free Asia (RFA), au lendemain d’une nouvelle tentative d’immolation d’un bonze. Ces événements se sont produits dans les régions tibétaines du sud-ouest de la Chine.
Selon RFA, une station américaine qui diffuse des informations notamment en tibétain, Yeshe Rigsal, un moine, et son frère ont été abattus jeudi dans la province du Sichuan. Les deux frères avaient, le 23 janvier dans le district de Luhuo, pris part à des manifestations violemment réprimées, la police ayant tué au moins l’un des protestataires. Leur fuite a duré plus de deux semaines avant qu’ils soient localisés dans des montagnes peuplées de nomades. « Les forces de sécurité chinoises ont encerclé le site et tué (Yeshe Rigsal) et son frère », a relaté un moine du monastère de Drepung (Inde), qui citait des sources locales.
LUTTER CONTRE « LA CLIQUE DU DALAÏ LAMA »
RFA a également annoncé qu’un autre moine avait tenté de s’immoler par le feu dans la région chinoise du Qinghai peuplée de nombreux Tibétains, des faits aussi confirmés par l’ONG Free Tibet. La police et les autorités locales du district concerné étaient injoignables vendredi. Au moins 18 Tibétains, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire en moins d’un an dans les zones tibétaines chinoises. Les autorités chinoises ont empêché ces dernières semaines la presse étrangère de se rendre sur place.
Chen Quanguo, le plus haut responsable au Tibet, a appelé cette semaine à renforcer la lutte contre « la clique du dalaï lama », selon la terminologie utilisée par le pouvoir chinois pour parler du chef spirituel des bouddhistes tibétains. La Chine affirme avoir « libéré pacifiquement » le Tibet et amélioré le sort de sa population en fournissant des fonds pour le développement économique de cette région pauvre et isolée. Mais de nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Leur presse (LeMonde.fr, 10 février 2012)
Nouvelles immolations et manifestations au Tibet
Pékin, correspondant – Plusieurs manifestations ont eu lieu mercredi 8 février dans les régions tibétaines du Sichuan, mais aussi du Qinghai.
Un homme, possiblement un moine ou un ancien moine, se serait immolé par le feu à Aba (Ngaba en tibétain), préfecture de Ganzi (Sichuan), le même jour, portant à 21 le nombre de personnes qui ont recouru à cette forme de protestation depuis le début de l’année 2011, selon les médias et ONG liés à la communauté tibétaine en exil. Trois personnes auraient tenté de s’immoler par le feu la semaine dernière dans le comté de Serthar, siège de plusieurs manifestations réprimées ces dernières semaines.
Près d’un millier de manifestants demandant le retour du dalai lama se seraient ainsi rassemblées hier à Nangcheng, un comté de la préfecture de Yushu connu pour les dizaines de monastères qu’il abrite, ainsi que dans une autre région de cette préfecture. Comme Ganzi dans le Sichuan, Yushu fait partie de l’ancien Kham tibétain, une terre de guerriers extrêmement attachés à la culture tibétaine. Radio Free Asia a publié sur son site des photos des manifestations.
Leur presse (Brice Pedroletti, LeMonde.fr, 9 février 2012)