Égypte : nouveaux heurts entre manifestants et policiers, cinq morts
Cinq personnes ont été tuées vendredi en Égypte au cours de nouveaux affrontements entre policiers et manifestants réclamant le départ du pouvoir militaire, dans une nouvelle flambée de violences après le drame du match de football meurtrier à Port-Saïd.
(…) Au Caire, deux manifestants sont morts après avoir inhalé du gaz lacrymogène aux abords du ministère de l’Intérieur. Selon l’agence officielle Mena, un soldat blessé devant ce ministère est décédé à l’hôpital vendredi. Deux manifestants ont également été tués à Suez dans de nouvelles violences, selon une source de sécurité.
D’après le ministère de la Santé, 1.051 personnes ont été blessées dans les affrontements de vendredi dans la capitale.
La fumée des gaz lacrymogènes flottait sur le centre-ville, où se trouve le ministère de l’Intérieur et où les heurts entre policiers et manifestants ont repris.
Les manifestants, dont certains étaient des « Ultras » — de fervents fans de football très organisés — ont brandi face à la police une pancarte proclamant : « Ceux qui ne méritaient pas de mourir sont morts par la main de ceux qui ne méritent pas de vivre ».
Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, dont les véhicules chargeaient avant de se retirer. Des policiers anti-émeutes ont matraqué des manifestants qui s’étaient avancés à quelques mètres du ministère.
De l’autre côté de la rue, le bâtiment de l’Autorité des taxes était en feu, a indiqué la télévision d’État sans plus de détails. [« Incendie dans le bâtiment de l’Autorité des taxes à Abdine, face au ministère de l’Intérieur », a indiqué la télévision dans un bandeau. L’origine de l’incendie, qui a pris au dernier étage du bâtiment, n’a pas encore été déterminée mais des inconnus avaient envahi les lieux peu auparavant, a indiqué une source de sécurité à l’AFP.]
Non loin de là, des centaines de personnes rassemblées sur l’emblématique place Tahrir scandaient des slogans hostiles au régime militaire qui gère le pays depuis la chute du régime de Hosni Moubarak il y a un an.
À Suez, la police a fait usage de gaz lacrymogène et tiré à la chevrotine pour tenter de disperser les manifestants, selon un journaliste de l’AFP qui a vu des ambulances évacuer les blessés sous une pluie de pierres.
Des milliers de personnes ont aussi manifesté contre l’armée à Alexandrie et Port-Saïd (nord).
(…)
Des hommes armés ont attaqué et incendié vendredi un poste de police dans l’est du Caire, libérant les détenus après de violents affrontements avec les policiers, a indiqué une source des services de sécurité.
Les hommes, armés de mitraillettes, ont attaqué le poste de police d’Al-Marg et libéré les personnes qui y étaient détenues avant d’y mettre le feu.
À Dokki, un autre quartier du Caire, cinq hommes ont fait irruption dans un poste de police et ont tenté de s’emparer de l’arme d’un policier qui a réussi à les repousser, selon la même source.
Images des combats de la nuit de jeudi à vendredi :
Leur presse (Agence Faut Payer, 3 février 2012)