Communiqué n° 05 – 01/2012 – MNLA
Le MNLA porte à la connaissance du peuple de l’Azawad, de la Sous-Région et de l’Opinion Internationale, que cette situation de guerre lui a été imposée par le Mali.
Le Mali n’a jamais voulu un dialogue ouvert pour la libération de l’Azawad, et sur le principe du respect du droit à l’autodétermination du peuple de l’Azawad.
Le MNLA, reste ouvert à tout dialogue dans le cadre du respect du principe du droit à l’autodétermination. Le MNLA rappelle qu’il n’est mêlé ni de loin, ni de près aux rumeurs de négociations qui courent actuellement sans fondement.
Le MNLA met en garde, toute partie qui se dressera contre la volonté du peuple de l’Azawad pour son droit à l’autodétermination.
Président du Bureau Politique
P/O Mahmoud Ag Ghaly
Communiqué du MNLA, 31 janvier 2012.
Rébellion touarègue : Les militaires maliens se replient à Niafounké en abandonnant les autres localités
Face au déplacement des rebelles du « Mouvement national de libération de l’Azawad » (MNLA) dans la région de Tombouctou et plus précisément dans les localités de Léré, Goundam, Tonka et Diré (entre autres), l’Armée malienne a reculé d’un cran : dans les localités citées, les militaires maliens ont battu en retraite pour se retrouver à Niafounké en abandonnant ces villes aux rebelles du MNLA.
Les militaires maliens de Goundam, Tonka et Diré ont ainsi rejoint ceux de Léré (ville prise le jeudi dernier par le MNLA) à Niafounké pour constituer un seul front face aux unités mobiles des rebelles. En fait, depuis la prise de la localité de Léré par les rebelles, tous les éléments de l’Armée malienne se sont regroupés à Niafounké. Selon nos informations, il s’agit d’un repli stratégique d’autant plus que les rebelles n’attaquent pas les populations civiles.
Ainsi, pour éviter une éventuelle confrontation entre l’Armée et les éléments du MNLA dans ces villes où les populations locales peuvent être des victimes, les militaires maliens ont préféré quitter les villes de Goundam, Diré et Tonka pour se retrouver à Niafounké. Mais selon d’autres sources, l’Armée malienne, qui était très faible dans ces localités, a préféré éviter une confrontation perdue d’avance pour elle. Toujours est-il que même si l’Armée a abandonné ces localités, les rebelles du MNLA ne les ont pas occupées, en tout cas jusqu’au moment où nous nous mettons sous presse.
Dans cette zone, le terrain est très difficile, apprend-on, et une éventuelle occupation de ces villes par les rebelles serait fatale pour elles. Dans cette zone sablonnée, parfois argileuse, caillouteuse et montagneuse, la vigilance est un mot d’ordre même pour les plus habitués. En conséquence, il est facile pour l’Armée malienne de prendre en tenaille un quelconque convoi sur les routes parfois dégagés qui mènent à Diré, Tonka et Goundam. D’où cette réticence des rebelles du MNLA à attaquer ces villes, surtout que des avions militaires de reconnaissance survolent cet espace à chaque instant, informent des habitants de cette zone contactés par téléphone pour connaître la position des rebelles.
Leur presse (Baba Ahmed, Le Combat, 31 janvier 2012)
L’attaque des bandits contre le Mali : Grâce à la nouvelle stratégie de l’armée malienne, l’attaque de Ber a été avortée
Selon des sources militaires, le chef de la garnison de Ber, mais aujourd’hui déserté pour rejoindre les bandits armés avait planifié la prise de Ber avec ses complices du MNLA. La même chose qui s’est passé à Léré, Ménaka, Amderaboukane et Ageul hoc. Averti à l’avance, les autorités ont tout simplement demandé à la garnison de Ber de se replier sur Tombouctou.
Avec ce repli sur Tombouctou de tous les hommes, le plan d’attaque de la garnison de Ber par les hommes du MNLA est devenu caduc. Ils n’avaient autre choix que de reporter l’attaque. Mais le chef de la garnison contraint de rentrer à Tombouctou a demandé une permission sous prétexte d’aller chercher sa famille. Ainsi à bord d’un véhicule et quelques uns de ses complices a rejoint les bandits. C’est là que les autorités ont eu la certitude qu’elles ne se sont pas trompées. Ce monsieur allait justement livrer la garnison de Ber aux bandits.
La stratégie de l’armée qui consiste à se retirer pour éviter ce qui peut l’être, semble être lâche. Mais à analyser de près, cette stratégie a l’avantage d’éviter de faire l’amalgame et de ne pas frustrer les intégrés qui se battent sincèrement avec l’armée régulière. Car en se basant juste sur des informations en ces temps sensibles où les rumeurs font bon train pour sanctionner un officier touareg peut provoquer un vent de panique au sein de tous les intégrés et de frustrer ceux qui sont loyaux. En se repliant sur les villes où il y a beaucoup de militaires, ceux qui sont mal intentionnés n’ont autres choix que de déserter tout simplement sans avoir l’occasion de livrer une localité aux bandits. (…)
Leur presse (Mohamed Salaha, Lafia Révélateur, 1er février 2012)
Nord : clair-obscur
Déclarations et commentaires divers, la question du Nord a ravi la vedette aux sujets préoccupants de l’heure. La confusion et l’égarement gagnent du terrain.
Au fur et à mesure que les attaques se multiplient, il devient difficile de se faire une idée réelle de la situation sur le terrain. Mais à en juger à la manière dont les attaques se suivent — surtout la mobilité des assaillants, il transparaît que les bandits armés tiennent à se faire entendre. Un autre constat est la présence des deux côtés d’hommes armés revenus de Libye. De fait, une bonne partie combat aux côtés de l’armée nationale. De l’autre côté, un autre groupe composé d’éléments déserteurs de l’armée et une poignée de soldats revenus de Libye font de la surenchère en annonçant leur mainmise sur les villes du Nord.
Dans cette confusion (entretenue sciemment ou non), il existe une certitude : selon plusieurs sources, les populations commencent à se déplacer faute de protection. Ce qui rappelle fort bien la période folle de la rébellion. Un autre fait non moins important, c’est la situation qui prévaut surtout à Gao, considérée comme la plus grande ville du septentrion, avec l’apparition de milices armées qui rackettent et tuent des bergers et les commerçants de peau blanche. Selon toute vraisemblance, il s’agit d’actes perpétrés par des éléments qui se réclament de Ganda-Izo, dirigé par un lieutenant de la garde nationale Ahmadou Diallo. Ce dernier est depuis quelques jours dans la zone et commande une milice qui se présente comme le défenseur de populations sédentaires peulhs. (…)
Leur presse (Mahamane Cissé, Nouvelle Libération, 31 janvier 2012)
Attaque des bandits armés contre le Mali : La guerre est surtout une guerre de communication
En plus des victoires [sic] sur le terrain contre les bandits armés, le gouvernement malien doit chercher à gagner aussi la guerre communicationnelle. Qu’il perd largement pour l’instant.
Il est vrai que les victoires [sic] de l’armée nationale sur les bandits armés ne sont pas totales, puisque les victimes sont des [deux] côtés. Mais force est de reconnaître que l’armée du Mali, partout où elle a été attaquée a surpris les agresseurs par une capacité de réaction et de résistance obligeant ces derniers à prendre la tangente malgré des trahisons au profit de ces bandits. D’ailleurs, toutes les localités tombées entre les mains des bandits armés (avec la complicité de certains éléments de l’armée elle-même, il faut le dire), ont été très vite libérées [sic]. Certaines localités comme Léré sont tombés entre les mains des bandits armés parce que la majorité des soldats censés sécuriser cette localité a fait défection au profit des agresseurs.
Il semble bien clair que les bandits n’attaquent pas une localité sans être rassurés de la complicité de certains éléments de l’armée loyale. Grâce à ces complicités ils arrivent à contrôler un temps soi peu certaines localités et donnent des informations comme quoi il y a une vraie rébellion au Mali afin d’obtenir l’implication de la communauté internationale dans ce conflit. L’objectif des bandits c’est au finish, d’obtenir un cadre de dialogue avec le gouvernement malien sous l’égide des Nations Unies.
Pour arriver à cette fin machiavélique, les bandits armés, récupérés par quelques exilés vivant majoritairement en France utilisent des moyens de communication modernes. Ils sont très actifs sur Internet à travers des sites web et des pages facebook. Ils diffusent régulièrement des messages faisant croire à une réelle rébellion au Mali, invitant tous les touaregs du Mali à se joindre à eux, accusant l’État malien d’être en complicité avec AQMI et d’organiser des massacres à l’endroit des touaregs.
Ces informations sont couramment relayées sur la toile mondiale, mais en face, le gouvernement malien ne propose aucune information contradictoire. Il reste étonnement muet. Le Président ne parle pas, le porte-parole du gouvernement ne parle pas aussi. Aucun site gouvernemental ne donne des informations pour crédibiliser les actions de l’État sur le terrain. Le gouvernement ne donne même pas des informations à la presse nationale pour qu’elle relaye ces infos [sic !]. Même la peur des populations dans les zones du Nord s’est exacerbée à cause du manque d’information de la part des autorités. C’est des rumeurs seulement qui gouvernent les populations dans tout le Nord du pays. Elles ne savent pas réellement ce qui se passe. « Même si ton interlocuteur ment et que tu ne démontres pas qu’il ment, ses mensonges seront considérés comme vérités puisqu’il est le seul à parler ! »
Leur presse (Diakaridia M’pè Togola, Lafia Révélateur, 1er février 2012)