Communiqué de presse suite à la dépose de la plaque commémorative Ali ZIRI
Le collectif « Justice et Vérité pour Ali ZIRI », composé d’une trentaine d’associations, d’organisations politiques, syndicales et de citoyens, avec le soutien de personnalités diverses dont celles de M. Jacques Gaillot et M. Stéphane Hessel, a posé une plaque en hommage à M. Ali ZIRI, à Argenteuil le 14 janvier 2012. Sur cette plaque, on peut lire : « Ali ZIRI, 69 ans, mort le 11 juin 2009 suite à son interpellation par la police nationale ici-même ».
Il nous est reproché d’avoir utilisé les termes « suite à son interpellation » :
• Chacun pourra constater que M. Ali ZIRI est décédé après avoir été interpellé par des policiers nationaux rattachés au commissariat d’Argenteuil.
• Chacun pourra constater que l’Institut Médico-Légal établit un lien entre la technique d’interpellation utilisée et le décès de M. Ali ZIRI.
Il nous est reproché d’avoir utilisé les termes « interpellation par la police nationale » :
• Chacun admettra qu’une interpellation ne peut être effectuée que par des membres de la police nationale, et aucunement par l’institution qu’est la police nationale. Il n’y a donc pas de mise en cause de la police nationale dans son entièreté.
Pour ces trois raisons, cette plaque n’est en rien diffamatoire et ne préjuge en rien de la décision de justice concernant les policiers impliqués.
Pour ces mêmes raisons, le collectif dénonce la dépose de cette plaque par la municipalité. Cette même municipalité, qui nous avait permis de découvrir cette plaque en présence de Monseigneur Jacques Gaillot et d’environ 500 personnes, qui nous avait expliqué jusqu’alors que le contenu de cette plaque n’était en rien diffamatoire, et qui au final opère une volte-face et cède aux injonctions de Claude Guéant.
Nous avons conscience que notre cause dérange, mais nous ne céderons pas, et c’est avec détermination, sans répondre aux provocations d’où qu’elles viennent, que le collectif entend faire toute la vérité et exiger justice pour la mémoire de M. Ali ZIRI.
Nous appelons à une conférence de presse le lundi 6 février à 14 h30 à l’endroit où se trouvait la plaque (Angle des rues Antonin-Georges-Belin et Jeanne d’Arc) et à une mobilisation le samedi 11 février dans le parc de la Mairie d’Argenteuil à 14h00.
Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF), 1er février 2012.
Argenteuil. La plaque commémorative pour Ali Ziri retirée
« Ali Ziri, 69 ans, mort le 11 juin 2009, à la suite de son interpellation par la police nationale, ici même. » Ce texte inscrit sur une plaque posée le 14 janvier à l’angle du boulevard Jeanne-d’Arc et de la rue Antonin-Georges-Belin, à Argenteuil, par le collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri était encore lisible hier matin.
Mais la plaque a été retirée vers 16 heures.
Et pour cause : lundi, le préfet, Pierre-Henry Maccioni a remis une injonction au maire, Philippe Doucet (PS), en ce sens. « C’est au regard des tensions que Philippe Doucet, garant de la tranquillité publique et prenant en compte les relations avec les services de l’État dans la gestion des affaires de la ville, concède la dépose de ladite plaque » explique-t-on en mairie. « Nous sommes intervenus car nous estimions que la rédaction du texte de la plaque ne respectait pas le principe de présomption d’innocence, précise la préfecture. Nous sommes donc satisfaits de la décision de la ville d’Argenteuil. »
Un sentiment partagé par les policiers. « La raison l’a emporté. Ce message laissait entendre qu’il y avait une relation de cause à effet entre le décès de M. Ziri et son interpellation, réagit Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Rien, aujourd’hui, dans la procédure, ne permet de dire que les policiers sont impliqués. Nous étions prêts à saisir la justice pour obtenir la dépose de la plaque. » « Tout le monde veut que la vérité se manifeste. L’affaire est en cours, ce n’est qu’à la justice de juger », renchérit Frédéric Jung, son homologue d’Unité SGP-FO. Le rassemblement des policiers prévu lundi est donc finalement annulé.
Un nouveau texte
Ali Ziri, retraité algérien, est mort deux jours après une interpellation par la police, à la suite d’un contrôle routier. Il se trouvait alors en voiture avec un ami, Arezki Kerfali. Les deux hommes, passablement éméchés, auraient tenté de résister, contraignant les policiers à faire usage de la force pour les maîtriser. Alors que la première autopsie avait conclu à une « fragilité cardiaque » et confirmé la « forte alcoolémie » du sexagénaire, une contre-expertise avait révélé la présence d’« hématomes de 12 à 17 cm » sur son corps. Mi-décembre, le parquet de Pontoise a requis un non-lieu à l’encontre des policiers mis en cause.
Hier, le collectif Vérité et justice n’a pas souhaité s’exprimer sur le retrait de la plaque. Ses membres avaient cependant prévu de se réunir dans la soirée. De son côté, la municipalité envisage « à l’issue de la procédure judiciaire en cours, de proposer au conseil municipal d’Argenteuil une délibération pour décider de la pose d’une plaque définitive en la mémoire du défunt ».
Leur presse (LeParisien.fr), 1er février 2012.
(…) Contacté par l’AFP, le syndicat Alliance, qui avait menacé la ville de poursuites judiciaires, s’est dit « très satisfait » de ce retrait. « C’est une victoire pour le droit au respect des fonctionnaires de police et pour la présomption d’innocence », a souligné Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat.
L’avocat de la famille d’Ali Ziri, Me Stéphane Maugendre, a dit « regretter » le retrait de la plaque. « L’objectif de la plaque n’était pas de jeter le discrédit sur la police. C’était de pousser les autorités à faire toute la lumière sur la mort de M. Ziri », a-t-il assuré. (…)
Leur presse (Agence Faut Payer), 1er février 2012.