Dans la nuit du 9 au 10, Jamal qui venait de fêter ses 23 ans, détenu à la maison d’arrêt de Nanterre, meurt à l’hôpital. Il était en mort cérébrale depuis une semaine. L’administration pénitentiaire est catégorique : selon elle, Jamal s’est suicidé au Mitard avec un kit anti-suicide. Cette version ne satisfait ni la famille, ni les proches de Jamal « Allah y Rahmo ».
• Il attendait son jugement en appel qui devait avoir lieu le 11 octobre.
• Jamal n’avait aucun comportement suicidaire.
• L’autopsie et la contre-autopsie révèlent que son cou ne portait aucune marque de strangulation.
• Son corps est marqué par plusieurs séries d’hématomes (aux chevilles, aux poignets, aux côtes, ainsi que sur le front).
Les parloirs de la famille ont été suspendus sans explications, ce que la famille ignorait c’est que Jamal était dans le coma, menotté sur son lit d’hôpital. Il y est resté trois jours dans ces conditions.
Immédiatement, la famille et les proches qui veulent connaître la vérité sur la mort de Jamal « Allah y Rhamo », ont saisi la justice et organisé un rassemblement, devant la prison de Nanterre, et une marche du Luth à la Mairie de Gennevilliers. Les jeunes du quartier de Jamal ont montré leur détermination et exprimé leur solidarité avec la famille de façon exemplaire, sans céder à « la tentation de l’émeute », malgré les insultes et provocations de la police dans le quartier.
Pour mettre fin à la banalisation de la mort des nôtres en prison, nous devons nous organiser. La mobilisation permettra d’obtenir des réponses de la justice plus rapidement. Apparemment il est nécessaire de rappeler à certains agents pénitenciers que leur vie ne vaut pas mieux que celles des détenus !
Jamal était un jeune homme avec des projets et des espoirs, il assumait sa peine. Et pourtant des hommes se sont permis de l’abattre lâchement.
La mort de Jamal « Allah y Rhamo » nous rappel cruellement que nous devons partager nos expériences. Ainsi nous — les Habitants des quartiers populaires — devons crier d’une même voix notre colère et notre refus d’être considérés comme des sous-Hommes.
Aujourd’hui nous devons soutenir la famille en réclamant à la Justice de nous fournir toutes les pièces de la contre-autopsie, demain nous devrons être là pour chacune des étapes de la procédure pour ne pas bafouer la famille ni la mémoire de Jamal, « qu’il repose en paix ».
Le collectif Vérité et Justice pour Jamal vous invite à une réunion-conférence de presse en présence de l’avocat. Le 8 mercredi février à 17h30 au Métro 13 Asnières Gennevilliers-Les Courtilles.
Pour nous contacter, faire parvenir vos témoignages, votre soutien par mail – Tél. 07 77 77 49 67 – Par courrier à : FPP-Émission « Cités d’or » pour Djamal, 1 rue de la Solidarité, 75019 Paris.
Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 25 janvier 2012.