Du Carnaval de Saint-Affrique
À nos enfants sauvages,
Vous rappelez-vous Carnaval ? 15 ans au moins qu’il ne s’est pas arrêté sérieusement en notre ville. Son souvenir s’est tant estompé que parfois, on en vient à le confondre avec ces défilés de char publicitaires que certaines municipalités ont le mauvais goût de nommer du même nom. On nous a tant « civilisés ». On nous a habitués à venir observer derrière une ganivelle des spectacles, que d’autres, payés ou non pour cela, ont produit pour nous. Nous savons bien encore faire nos fêtes par nous-mêmes, mais chez soi, avec ses amis, « en privé ». Où sont-ils les turbulents cortèges des saturnales où tous les habitants envahissaient des jours durant les rues de leurs villes ? Loin, bien loin sans doute.
Et pourtant, nous pouvons aujourd’hui solennellement vous l’annoncer :
En cette année 2012 d’austérité et de sérieux électoral, Carnaval revient à Saint-Affrique.
Il revient pour le printemps nous porter son lot d’espièglerie, d’abondance, de délires, il revient avec son vin, ses masques, ses musiques et ses danses. Il revient comme instant du « tout est possible », où la farine se change en vin, où les petits montent sur le dos des gros, où l’on rit, raille, et déraille ensemble.
Il revient et il en appelle à cette part irréductible de nature, d’animalité et de folie en nous, il lui dit réveille-toi, noircis ton visage, porte peaux de bêtes et coiffes de fougères, deviens loup, ours ou dahut, marche sur une, quatre, cinq ou huit pattes. C’est le jour des fous, de l’impossible et de tous les possibles.
Il dit venez seuls ou en groupes avec vos voisins et vos enfants. Sortez des forêts de l’imaginaire, descendez en ville. Venez déambuler et emporter en musique le caramantran [Le caramantran, grande figure de papier mâché représentant tout ce que l’on a détesté dans l’année, sera par souci de transparence et de démocratie, désigné par les assesseurs assermentés du carnaval des enfants sauvages lors d’une élection publique et gratuite dans les rues de Saint-Affrique le 10 mars 2012] de l’année. Venez participer à son jugement en place publique. Venez danser autour de son départ, venez rire, venez chanter le 31 mars à Saint-Affrique.
P.-S. : Si votre enfant sauvage vous démange avant le 31 mars, vous pouvez vous joindre aux groupes de préparation (Confection du caramantran / Musique, chants et fabrication d’instruments carnavalesques / Masques et déguisements / Quête, élection du caramantran et diverses annonces de son retour).
Pour cela contactez-nous par mail – Ou consultez le blog – Un profil facebook : carnaval des enfants sauvages a également été créé.