Pourquoi occuper les Pôles Emploi à partir du 17 janvier ?

OCCUPONS PÔLE EMPLOI !
Rendez-vous mardi 17 janvier, 9h30 Métro République (Rennes)

Pourquoi occuper les Pôles Emploi ?

Le chômage est une réalité pour beaucoup. Occasionnel ou de longue durée, le chômage est une situation subie dont on peut parfois s’accommoder, mais qui est bien souvent synonyme d’incertitude et de fins de mois difficiles. Le chômage est un problème à gérer pour les gouvernements successifs qui continuent à promettre une hypothétique embellie sur le « front de l’emploi » … quand la crise sera passée. À supposer qu’elle passe. De telles promesses, qui n’engagent à rien, font l’impasse sur l’état de la vie salariée, comme sur les conditions de vie des chômeurs et précaires. Conditions qui ne cessent de s’empirer au fil des mesures censées amoindrir les effets de la crise : réforme des retraites, économies réalisées sur les dépenses d’assurance maladie, et aujourd’hui la TVA dite « sociale ».

Pôle Emploi est la courroie de transmission permettant aux discours gouvernementaux méprisant à l’égard des dits « assistés » de prendre corps à travers les mesures visant à suspecter, fliquer, infantiliser, culpabiliser les chômeurs tenus pour responsable de leur sort !

Lutter contre le chômage ? En réalité Pôle Emploi radie 500’000 chômeurs par an non pas parce que ces derniers auraient retrouvé un emploi mais parce qu’ils n’ont pas été d’irréprochables demandeurs d’emplois. Ils n’ont pas accepté n’importe quel travail à n’importe quel prix dans n’importe quelles conditions ! Ils ont refusé un énième stage CV inutile ! Ils en ont eu marre des contrôles mensuels — qui n’apportent aucun soutien concret sinon la peur au ventre — et se sont laissés radier ! La résistance se paie au prix fort quand on est au chômage ! Seul un renversement de rapport de force peut être en mesure de changer la donne !

Les conseillers à l’emploi sont quant à eux soumis à des pressions managériales qui les obligent à suivre la politique de la maison. Jusqu’à ce qu’ils ploient sous l’injonction à gérer toujours plus de « dossiers » de chômeurs, lesquels recouvrent parfois des situations dramatiques. Ou encore qu’ils acceptent de trahir leurs convictions, en se faisant l’instrument de la machine à radier… Ce ne sont pas les faits divers qui manquent témoignant d’une crise réelle parmi les salariés d’une institution brisant des vies de part et d’autre du guichet.

Occuper cet espace, y imposer des revendications en mesure d’améliorer immédiatement les conditions de vie des chômeurs et précaires est une nécessité !

Pourquoi à partir du 17 janvier ?

Un sommet qualifié cyniquement de « social » est convoqué le 18 janvier à l’initiative du gouvernement qui cherche à faire bonne figure en période pré-électorale. Entendons par là qu’il s’agira de présenter aux « partenaires sociaux » tout un lot de mesures visant à rendre le travail encore plus flexible, afin de permettre au patronat d’être plus libre dans sa politique de classe : exploiter au maximum le « potentiel productif » à moindre coût. L’une de ses mesures consiste à remplacer tout ou partie des cotisations patronales sur les salaires, par une augmentation de la TVA — impôt des plus inégalitaire puisqu’il pénalise davantage les pauvres que les riches. TVA baptisée « sociale », bien entendu. Qu’apporteront ces « solutions » du pouvoir aux conditions de vie des précaires qui s’étendent aux statuts garantis d’hier ?

Rien, hormis du pire encore : l’ajout d’une dose supplémentaire de soumission pour tous ceux qui sont ou ceux qui se retrouveront à nouveau provisoirement dans une entreprise. Puis des fins de mois encore plus difficile à boucler pour un plus grand nombre !

Quelle mesure devons-nous attendre de quelconque gouvernement à la solde du capital dont les vues ne sont que de satisfaire l’économie, bien plus que de satisfaire les besoins des humains ?

Pourquoi occuper les Pôles Emploi à partir du 17 janvier ?

Car il faut bien se ressaisir de la question de nos activités que nous soyons au chômage ou salariés, plutôt que de se laisser gouverner comme de simples variables d’ajustement assignées à une place plutôt qu’à une autre, à tel prix plutôt qu’à un autre, selon les vœux et besoins du capitalisme.

Aussi pour partager nos expériences de précaires et œuvrer à l’amélioration de notre quotidien dans cette réalité où le salariat et son corollaire le chômage, structurent la société.

Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes.

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3 réponses à Pourquoi occuper les Pôles Emploi à partir du 17 janvier ?

  1. Précaire dit :

    Les curés aristocratiques de cette semaine ont dit leur messe. Parfait.

    Sauf que les orgas qui sont allés au ministère ne sont que des survivances des mobilisations des années 90 (déjà en 1998, face aux mobilisation de l’époque, Jospin avait ressorti le vieux Maurice Pagat -fondateur en 83 du « syndicat des chômeurs » et retiré dans son château de Mayenne- de son chapeau, ces méthodes de création de faux représentants pour des faux dialogues de la vraie démocratie telle qu’elle va, on les connait), personne ne s’y trompe, Cette semaine fait un pauvre amalgame (« quand vous luttez vous êtes des abrutis manipulés, les victimes d’un racket », « quand vous travaillez pour un emploi, vous êtes des esclaves, « , quand vous revendiquez, vous êtes nécessairement des supôts du capital à l’insu de votre plein gré », etc., on connait leur grille de lecture, intangible, elle n’aide en rien, elle n’aide qu’eux, une carapace défensive qui permet d’attendre des jours meilleurs, à chacun la sienne et vive la séparation…), sauf que ceux qui tirent la carpette média sont des solistes (http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/76125/date/2012-01-18/article/les-collectifs-de-chomeurs-sur-plusieurs-fronts/), sauf que les aristocrates de cette semaine se foutent éperdument de toute lutte collective, sont toujours prêts à les déclarer nulles et non avenues.

    Quand les lyonnais occupent un centre de traitement des dossiers inaccessibles aux « candidats » et débloquent des litiges, des thunes, (http://rebellyon.info/Le-17-janvier-occupation-de-Pole.html), ni la presse bourgeoise, ni Cette semaine ne veulent le savoir. Faute de réussir à démoraliser les capitalistes, à saper le rapport social, Cette semaine joue à nous dévoiler à nous « la vérité », qui l’arrange, à dénoncer le secret des « choses ». Nous ne sommes pas ces objets qu’ils voudraient voir partout. Vous non plus, si vous lisez, respirez, trafiquer quelque chose, ne nous en laissons pas conter, ne nous laissons pas contaminer par leurs passions tristes.

    Le seul texte signé de la CIP ce 17 janvier est celui-ci :
    L’économie c’est la loi et le social c’est du vol ?
    Ni honte, ni dette, ni culpabilité, s’organiser !
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5990

    Le texte des occupants du Pôle Clichy, une fois fini la conf’ de presse de certains, c’est
    Occupations de Pôle emploi : Quand est-ce qu’on remet ça ?
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5991

    Il y a un texte de l’occupation rennaise
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5992

  2. Vous êtes marrants. Le Jura libertaire publie ce tract du MCPL en donnant un lien vers son blog (http://mcpl.revolublog.com/), où il n’a pas encore été publié. C’est pour pas citer la coordination des intermittents et précaires qui l’a publié initialement et dont vous ne publiez plus jamais rien de puis des mois ? C’est petit.

    Au fait, puisque le mot intermittent est parfois clicable ici pour ouvrir sur le site de la CIP (et précaire, c’est le machin que les gauchos, les journalistes et les syndicalistes veulent pas dire à propos de la cip, l’appellation avec ce hiatus entre deux réalités supposées séparées étant pourtant constitutive depuis juin 2003), désormais, pour le mot précaire vous être priés de faire de même, qu’on clique vers cip, assemblée contre la précarisation de marseille, brest en lutte contre l’injustice sociale, MCPL, par exemple, ça sera plus mieux.

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