Pour ce Dakar 2012, il n’a pas fallu attendre longtemps pour compter un mort de plus pour la nouvelle session de ce rallye où, scandale ! les vaches peuvent errer en toute liberté et sans enclos (le lecteur trouvera un article de presse ci-dessous). « S’engager sur le Dakar, c’est dans une certaine mesure escalader son Éverest, boucler son tour du monde à la voile ou à la rame. Le podium d’arrivée représente un défi d’exception, parfois celui d’une vie. » ASO ne croit pas si bien dire ! Les « valeurs » du Dakar ? Prendre des risques, aller jusqu’à sacrifier sa vie pour arriver sur le podium en premier. Il n’y a pas trente six mille formes de compétition comme peuvent le prétendre des éducateurs sportifs ou des professeurs de sport un peu niais ; il n’y en a qu’une seule : celle qui abime les concurrents dans une logique mortifère. C’est cela le sport.
« C’est un vrai drame, dit Étienne Lavigne, le patron d’ASO. C’est un garçon que nous connaissions bien. Il y a beaucoup d’émotion ce soir au bivouac. C’est dur de repartir demain. Mais c’est le plus grand hommage à lui faire. La compétition continue. » Le cynisme de circonstance sous forme de ritournelle est toujours, lui aussi, au rendez-vous. Au nom du fric, la compétition doit continuer. Ce genre d’« accident » est tellement logique que l’émotion passera bien vite pour ne plus embêter les bivouaqueurs. Et puis pourquoi « le plus grand hommage » qui pourrait être rendu aux morts du Dakar, ne serait-il pas d’arrêter cette course absurde ? Des morts, il y en a eu puisque nous en sommes dorénavant à 59.
L’entreprise ASO présente son produit (le spectacle d’une course sportive autos-motos) comme « une aventure humaine incomparable ». Vanter sa marchandise de pareille sorte est de bonne guerre capitaliste mais sous la surface des choses, le mode de production recèle toujours une saveur barbare : l’édition 2012 de ce rallye-raid en est encore une preuve s’il en fallait ! De même, que penser du langage de la marchandise dont Lavigne est le représentant, lorsqu’il s’agit « (…) des concurrents amateurs, souvent venus réaliser un rêve (…) » ? Ou encore que « le Dakar est par nature attiré vers l’inconnu » ?
GrouCHOS – Groupe contre l’horreur olympique et sportive, janvier 2012.
Dakar 2012 : le pilote Bruno Da Costa grièvement blessé
Le motard français Bruno Da Costa (Yamaha) a été grièvement blessé, lundi 2 janvier après-midi, en heurtant de plein fouet un bovin, lors de la 2e spéciale du Rallye-raid Dakar entre Santa Rosa de la Pampa et San Rafael, en Argentine, ont indiqué les organisateurs. Le pilote de 38 ans, qui souffre selon un premier diagnostic d’une hémorragie rénale, a été transporté d’urgence à l’hôpital de Mendoza. La vache heurtée par le pilote a été tuée sur le coup lors du choc.
Dimanche, la première étape du rallye Dakar 2012 avait déjà été endeuillée par la mort du motard argentin Jorge Martinez Boero, 38 ans, tué dans une chute. Selon un décompte effectué par l’AFP, il s’agit du vingt et unième concurrent du Dakar à trouver la mort durant la course depuis l’édition 1979 de cette épreuve, organisée à vingt-neuf reprises en Afrique avant d’arriver en Amérique latine, en 2009. Bruno Da Costa était conscient lorsque les secours sont très rapidement arrivés et l’ont pris en charge. Il a été soumis dans un premier temps à un examen scanner qui a montré un très gros hématome rénal. La décision de transporter le motard à l’hôpital a alors été prise, a indiqué l’organisation du Dakar.
L’accident est survenu dans la partie la plus roulante de la spéciale, au km 126, où la piste en dur trace droit dans la pampa d’épineux et où les pilotes poussent leurs engins à fond. Comme a pu le constater un journaliste de l’AFP par hélicoptère, il n’y a quasiment pas de fermes d’élevage dans cette région, mais on peut voir ici et là quelques bovins ou caprins qui évoluent en toute liberté et sans enclos. C’est un de ces animaux que le motard français n’a pu éviter.
Leur presse (LeMonde.fr), 3 janvier 2012.
Dakar-2012 : mort d’un motard argentin
Un motard argentin, Jorge Martinez Boero, 38 ans, est mort dimanche durant la 1re étape du rallye Dakar 2012, lors de la spéciale chronométrée organisée au sud de Mar del Plata, a-t-on appris auprès de l’organisation de la course.
Le motard est décédé des suites de ses graves blessures après une chute à deux kilomètres de l’arrivée de la spéciale de 57 km courue dans les dunes de sable le long de l’océan Atlantique, près de la commune de Necochea, à 14h19 précise.
« Après la chute, le pilote a été victime d’un arrêt cardiaque. Il a été secouru à peine cinq minutes après l’accident par le personnel médical de la course, présent à bord d’un hélicoptère », a précisé l’organisation de la course, « mais il n’a pas été possible de le réanimer, et il est décédé lors de son transfert à l’hôpital ».
Boero, qui courait sur une Beta, avait déjà participé une fois au Dakar, l’an dernier, et il avait alors dû abandonner lors de la 6e étape, après avoir été victime d’une chute à un kilomètre de l’arrivée à Iquique, au Chili. À peine touché, tombé dans un précipice, il avait alors dû attendre les secours pendant près de huit heures.
Jorge Martinez Boero est le fils d’un champion argentin de rallye automobile, décédé en 2004.
Cette première étape du Dakar-2012, longue de plus de 800 km, menait les concurrents de Mar del Plata à Santa Rosa de la Pampa, dans l’ouest du pays.
Leur presse (Agence Faut Payer), 1er janvier 2012.
C’était surement une vache terroriste.