Des jeunes « Shégués » protestent contre leur séjour prolongé au centre de formation de Kanyama Kasese
Les jeunes enfants de la rue admis au centre de formation professionnelle de Kanyama Kasese dans le territoire de Kanyama, à environ 700 kilomètres de Lubumbashi au Katanga, sont en colère depuis deux jours. Ils protestent contre leur séjour prolongé dans ce centre alors que la formation a pris fin depuis plus de cinq mois. Dix-huit d’entre eux ont quitté nuitamment ce centre et seraient en route vers Lubumbashi.
Le commandant du centre de Kanyama Kasese, Sabin Tshunza, lance un cri de détresse à l’endroit des autorités provinciales pour qu’une solution soit trouvée dans les meilleurs délais : « On avait connu le même problème avec les enfants venus de Kinshasa. Cela avait commencé comme ça, après ç’a pris de l’ampleur jusqu’à ce qu’il y a eu mort d’homme. Alors, nous ne voulons pas que nous puissions arriver à pareille situation. Que le gouvernement provincial fasse diligence pour que ces enfants puissent rentrer à Lubumbashi. »
Le gouvernement provincial avait envoyé, en mars 2010, plus de deux cents enfants de la rue appelés « Shégués » parmi les 800 qui se trouvaient au centre de récupération de la Kassapa à Lubumbashi. Ces derniers devaient être formés à la menuiserie, à la mécanique, à la pâtisserie, à l’élevage, à l’agriculture… « Depuis qu’ils ont terminé la formation, ils ont des brevets. Le problème maintenant, c’est de leur donner du travail », a reconnu Sabin Tshunza.
S’inspirant de l’expérience passée, le vice-président de la société civile de Kanyama avait alors émis de craintes de voir notamment ces jeunes se comporter comme ceux venus de Kinshasa. Pour protester contre le non payement de leurs primes, ces derniers avaient pillé les récoltes des villageois avant de s’enfuir, avait-il rappelé.
Sabin Tshunza a, par ailleurs, affirmé subir des pressions de la part de ces jeunes : « La menace continue. Hier [mercredi] quand j’ai ouvert mon bureau, j’ai trouvé un petit tract où [ces jeunes] ont écrit : d’ici une semaine, s’il n’y a pas de solution l’un d’entre nous va se donner la mort. »
Leur presse (Radio Okapi, 6 janvier 2012)