La fin de la trève des confiseurs approche, aussi pour bien commencer l’année, la CNT propose un petit jeu :
> Quel est le pays européen qui compte le plus de millionnaires ?
A : La France
B : La Suisse
C : L’Angleterre
> Quel est le montant annuel des niches fiscales créant artificiellement des déficits ?
A : 50 milliards d’euros
B : 5 milliards d’euros
C : 500 millions d’euros
> Dans quel pays les 0,5 % des foyers les plus riches sont-ils le moins soumis aux impôts sur le revenu et sur le patrimoine ?
A : La France
B : Les États-Unis
C : L’Angleterre
Alors ?
Si vous avez coché triple A, vous avez gagné !
Et oui d’après les calculs du Crédit Suisse, c’est bien la France qui a le plus de millionnaires en Europe. De son côté, l’inspection des Finances décompte plus de 50 milliards attribués aux niches fiscales. Si une partie est constituée par des aides sociales, plus de la moitié profite aux plus riches ou est jugée inefficace par ce même rapport. À ces 50 milliards s’ajoutent les 30 milliards d’exonérations patronales. Pour rappel, les déficits cumulés des régimes de retraites et de la Sécu sont de 37 milliards d’euros pour 2010.
D’après une étude de l’économiste Thomas Piketty, le taux d’imposition des ménages les plus riches était le plus faible en France, avec un taux d’imposition de 21,5 %.
Effectivement, les richesses existent, le PIB de la France (la production des richesses) n’a jamais été aussi haut et la situation sociale actuelle est bien le résultat de choix dans la répartition des richesses. Mais les exonérations salariales et fiscales ne sont pas le seul levier qui a permis la création des déficits qui servent aujourd’hui à liquider les différents avantages sociaux.
En effet depuis 30 ans, le poids des salaires dans le PIB a diminué de plus de 10 %. C’est à dire que si la répartition du gâteau des richesses produites était resté la même, aujourd’hui il y aurait plus de 120 milliards d’euros supplémentaires distribués aux revenus du travail. Autant de salaires et de cotisations sociales en plus. Car aujourd’hui ces 8 % existent toujours, mais, par les conditions imposées par le patronat et le pouvoir politique, ils sont revenus à la rémunération des dividendes et aux revenus du capital. Ces 8 % de PIB se retrouvent par exemple dans les plus de 40 milliards de bénéfices reversés en 2010 par le simple CAC 40.
Bref, la nouvelle crise imposée par les tenants des pouvoirs économiques et politiques est une nouvelle excuse pour nous soumettre un peu plus aux lois du marché. Une autre répartition des richesses est possible et il est urgent d’organiser une riposte sociale d’envergure. En ce début d’année 2012, la CNT poursuivra donc sa campagne « Pour une répartition égalitaire des richesses ! » afin de convaincre la population de la possibilité d’imposer une autre politique.
Le Secrétariat Relations Médias de la CNT, 3 janvier 2012.
« »la situation sociale actuelle est bien le résultat de choix dans la répartition des richesses. « »
Pour les répartir autrement il faut encore les produire, et les produire cela signifie respecter le jeu en vigueur. Abat la répartition, abat l’auto-gestion, abat le socialisme, le réformisme de la distribution. Vive la communisation, vive la non-production de non-richesses, vive le monde sans assignations de genre ni de classes. Union dans,pour l’abolition.