Des « artivistes » russes brûlent un fourgon de police, en l’honneur des « prisonniers politiques »
Le groupe russe d’art contestataire, Voïna, a affirmé lundi avoir brûlé un camion de police le soir du Nouvel An. « Un tel feu doit brûler en l’honneur de tous les prisonniers politiques », a écrit sur son blog Alexeï Ploutzer-Sarno l’un des militants de Voïna (la Guerre), décrivant l’incendie dans la deuxième ville de Russie comme « une flamme éternelle ».
Des photos et une vidéo misent en ligne sur ce blog montrent un des militants de Voïna se rapprocher d’un camion de police, le même type que ceux utilisés pour interpeller les manifestants d’opposition lors des rassemblements, et y mettre le feu.
Contactée, la police a confirmé qu’« un camion de police (…) avait été endommagé par un incendie dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier », ajoutant qu’une enquête était en cours pour « élucider les circonstances de cette affaire ».
Voïna a obtenu en 2011 un prix du ministère de la Culture russe pour son action La bite prisonnière du FSB. Des membres de Voïna avaient dessiné un phallus d’une soixantaine de mètres sur le pont Liteïni de Saint-Pétersbourg, qui se lève la nuit pour laisser passer les navires, en plein centre de l’ex-capitale impériale russe.
Le pont relevé, l’énorme dessin se dressait juste en face du siège local du FSB (service fédéral de sécurité, issu de l’ex-KGB).
Lors d’une autre performance, baptisée Le coup du palais, ces artistes avaient renversé des voitures de la police pour protester contre l’arbitraire et la corruption des forces de l’ordre.
Deux militants du groupe, Oleg Vorotnikov et Leonid Nikolaïev, ont passé trois mois en prison pour cette action.
Leur presse (Agence Faut Payer), 2 janvier 2012.