Communiqué du lundi 19 décembre – Squat du Canal 68
Les ondes sont un mode de propagation de l’énergie qui traverse la matière, matière dont sont constitués les murs et les portes. Une nouvelle source d’énergie a commencé à émettre sur le Canal 68 depuis l’ancienne halte de jour (68 rue du Canal, Tours). Un phénomène biochimique appelé « vie » et émettant de l’énergie sous forme de chaleur corporelle, de pensées et de mouvements s’y est installé.
Une communication a été interceptée, le message est le suivant :
« Pour éviter une déperdition de chaleur nuisible à la vie, certaines personnes se sont réfugiées dans un bâtiment inoccupé appartenant à la mairie de Tours. Cette dernière n’a vraisemblablement que peu de considération pour les gens qui n’ont pas de toit. Elle préfère probablement que des gens dorment dehors plutôt que l’ordre tranquille de leur cité morbide soit troublé. Cette hostilité s’est manifestée ce lundi 19 décembre, dans la matinée, à travers le passage d’un agent EDF chargé de couper l’électricité. Il n’a pas été autorisé à investir les lieux pour effectuer sa sombre besogne. Dans l’après-midi, ce sont les sbires de la mairie, déguisés en policiers municipaux, qui accompagnaient le triste sire Morfoise, huissier de justice au jugement discutable et coutumier des procédures d’expulsions à la limite de la légalité. Cet oiseau de mauvaise augure était là sur ordre de la mairie pour constater l’occupation du lieu et vraisemblablement pour permettre à cette dernière d’engager une procédure d’expulsion.
Qu’est-ce qui justifie ce comportement de la part de la mairie ?
Le droit de priver des gens dans le besoin d’un local vide, que l’on nomme propriété ?
Les voisins ? Nombre d’entre eux ont pourtant manifesté un accueil globalement bon à cette initiative et n’ont aucun motif pour se plaindre de l’occupation.
Les températures acceptables, pour quelqu’un qui dort dehors, en-dessous de 0° pendant la nuit ?
Pourtant cette année, 40% des demandes d’hébergement d’urgence (via le 115) n’ont pu être traitées, laissant les gens sur le carreau. Malgré cela, la mairie, par l’intermédiaire de madame Bosch (adjointe municipale au logement), persiste en arguant que le dispositif d’urgence est efficace et qu’il n’y a pas de mesure supplémentaire à prendre. Elle qualifie cette occupation de déplorable et de regrettable.
Dans tous les cas, les responsables municipaux n’ont pas daigné se déplacer pour constater la situation. Ils décident de mettre des gens dans la rue, mais eux ont l’assurance de dormir tous les soirs au chaud. C’est une bien étrange conception du socialisme qu’ils ont là.
Quoiqu’il arrive, nous sommes bien décidés à rester et notre rage suffit à réchauffer les murs de ce bâtiment sans chauffage. La mairie a décidé de prendre ses responsabilités en manifestant la volonté d’engager des procédures judiciaires à l’encontre de l’occupation. Nous prendrons également nos responsabilités.
Un toit pour tous, des papiers pour tous, pas de bâtiments vides, que des occupations !
Rendez-vous ce soir pour dormir au squat ou demain matin à 5h45 pour contrer une éventuelle expulsion (besoin de toutes les énergies disponibles)
Rendez-vous demain à 18h pour l’AG (à 17h pour rédiger un communiqué de presse qui sera à valider lors de l’AG)
Projection à 21h du film Comme un oiseau dans un aquarium sur les réquisitions du mouvement de soutien aux demandeurs d’asile et sans-papiers à Angers. »
Fin de la communication sur le Canal 68.