Les affrontements continuent à la rue Kasr El Eini entre les occupants et les forces de l’ordre. Le nombre des morts a atteint 15, celui des blessés, 500.
Des partis politiques ainsi que des nouveaux députés tentent depuis hier d’intervenir entre les deux belligérants et de mettre fin aux violences, mais en vain. La brutalité de l’armée ne cesse d’attiser les tensions et renforce l’entêtement des occupants. Ajoutons à tout cela les propos provocateurs du général Kato, qui s’indigne que « l’on défende des petits voyous qu’il faut envoyer dans les chambres à gaz de Hitler ». La conférence de presse organisée par un autre général fut une mascarade, du remake, mais avec moins de professionnalisme, des comédie de l’époque Moubarak : discours sur L’armée qui sacrifia sa vie pour la patrie, hommage aux révolutionnaires qui sont les citoyens les plus nobles de la patrie, dénonciation des éléments extérieurs, disculpation de l’armée qui n’a pas tiré une seule balle, et regret de la brutalité des soldats car ils faut comprendre leur état psychologique. Un film monté de toute pièce montrait des témoignages accusant le mouvement du 6 avril d’avoir financé des voyous (baltaguis) pour commettre des actes de sabotage contre des bâtiments publics. Il importe de souligner que ce mouvement compte 55 blessés graves tombés au cours des affrontements qui ont éclaté le 16 décembre. Le mouvement du 6 avril est le plus efficace et le plus radical, ce qui explique les attaques systématiques qu’il subit de la part du CSFA.
En ce moment, 30 personnalités politiques et des parlementaires de toutes les tendances politiques ont déposé une plainte contre le SCFA et ses membres qui ont commandé les récentes tueries et offenses contre les femmes. Ils ont ont décidé une occupation ouverte du parvis du palais de justice jusqu’à ce que les coupables soient traduits en justice. Cette action constitue un précédent dans la tradition des contestations en Égypte, parmi les parlementaires on trouve Amr Hamzawi (libéral), El Beltagui (FM), Mostapha el Naggar (libéral), le conseiller d’État El Khodeiri, ainsi que le l’activiste Georges Ishak et trois femmes. D’autres rassemblement ont eu lieu dans six villes de province en solidarité avec les Cairotes.
Un appel à manifester vendredi contre la brutalité du Askari vient d’être lancé.
Galila El Kadi, le 20 décembre 2011.