Solidarité avec les incarcéré-e-s de Toulouse, accusé-e-s d’avoir semé la pagaille les locaux de la PJJ
La Protection Judiciaire de la Jeunesse (ou PJJ) est l’organe administratif chargé en France de la répression des mineurs. Contrairement à ce que son nom indique, elle n’a pas principalement pour but de les aider, mais de les juger et de les punir. À côté des quelques rares jeunes qui ont parfois pu être « protégés » d’un environnement très dur, l’immense majorité des mineurs qui ont affaire à elle sont brisés par cette institution judiciaire. Au lieu d’être « aidés » d’une quelconque façon, ils finissent emprisonnés dans des EPE, des CEF, des EPM (les prisons pour mineurs), etc. d’où partent régulièrement des révoltes individuelles ou collectives, très durement réprimées. C’est se qui s’est passé en mai 2011 : une mutinerie a éclaté à l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur et était violement réprimée au bout de trois jours. Cela se traduit aussi sous la forme de suicides par celles et ceux qui ne supportent plus d’être broyés par ces prisons pour jeunes. Voilà l’horrible réalité dont la PJJ est un rouage !
S’opposer à cette institution est donc plus que nécessaire. C’est, parmi d’autres cas, ce qu’ont choisi de faire quelques personnes au mois de juillet dernier. Dans les locaux de la PJJ de Labège, en solidarité avec la révolte des prisonniers mineurs de Lavaur, du matériel a été cassé et des tags écrits sur les murs. Un salarié qui a voulu s’interposer a reçu du gaz lacrymogène, sans être blessé.
Cette action n’est rien comparée à l’activité quotidienne de destruction de la PJJ. Mais celà a été prétexte à une répression disproportionnée qui a eu lieu mi-novembre à Toulouse : une dizaine de personnes ont été arrêtées après qu’une centaine de gendarmes aient perquisitionné pas moins de sept habitations, de nombreuses affaires ont été confisquées, et quatre personnes sont aujourd’hui en détention provisoire. Pour quelques tags et un peu d’excréments répandus sur des ordinateurs, les chefs d’inculpation sont très lourds : « Participation à un groupement en vue de la préparation de violences aux personnes ou de destruction de biens. Violences en réunion. Dégradations en réunion ».
Peu nous importe qui a dégradé les locaux de la PJJ. De toutes façons, les membres de cette institution, qui ont brisé tant de jeunes, méritent cent fois d’être invectivés et de voir leurs matériels détruits !
Mais nous refusons cette répression :
Nous exigeons la libération des incarcéré-e-s et l’arrêt de toutes les poursuites !
Détruisons toutes les prisons !
Manifestation samedi 17 décembre / 14h30 / Place du Pont (G. Peri)