Un peu de lumière sur nos morts

Ali Ziri, Mohamed Boukrourou, Lamine Dieng, Abou Bakari Tandia, Abdelhakim Ajimi… cinq morts parmi des dizaines et des dizaines étranglés, asphyxiés, taserisés par des « forces de l’ordre ». Le dernier rapport d’Amnesty International : « France “Notre vie en suspens” ; Les familles des personnes mortes aux mains de la police attendent que justice soit faite » projette la lumière sur ces cinq victimes (même si de notre côté nous ne croyons pas, contrairement à Amnesty, à l’existence de « bavures »).

Des mots simples et mesurés des familles, des collectifs de soutien, des avocats, pour décrire l’horreur, les souffrances, l’injustice. Leurs meurtriers en uniforme sont toujours en service, leurs mains ensanglantées assurent toujours le « maintien de l’ordre » de cet État raciste. Si la mémoire de nos morts est encore parmi nous c’est parce que des collectifs de soutien, de solidarité agissent avec les familles, les amis face aux mensonges, aux calomnies, à l’oubli, à la justice complice.

Dernières nouvelles :

Ali Ziri : Une marche à la sous-préfecture d’Argenteuil a eu lieu le mardi 29 novembre pour protester contre un éventuel non-lieu pour les policiers qui l’ont assassiné. Suite à la mobilisation et son écho, la justice a repoussé pour début janvier sa décision. Un nouveau témoin s’est présenté, présent au commissariat, le lieu du crime.

Abdelhakim Ajimi : Grâce à la mobilisation du collectif, les 7 policiers étrangleurs passeront en procès entre le 16 et 20 janvier au TGI de Grasse (06). Il faut être présents massivement, car comme d’habitude, le risque est que ça se termine avec du sursis pour les meurtriers et encore…

Umut : Le policier suisse qui l’a tué sur une autoroute, le 20 avril 2010, a été blanchi par le tribunal de Fribourg (Suisse). Son frère jumeau a décidé de le poursuive devant le Tribunal fédéral.

Mahamadou Marega : Ce 3 décembre, on était une centaine à marcher à Colombes (92), de la cité où il a été tué par la police jusqu’au commissariat de Colombes, pour affirmer qu’on veut la vérité sur le massacre dont il a fait l’objet. Le rapport de l’IGS (la « police des polices ») révèle qu’il y a eu 16 tirs de taser pendant l’interpellation, sans parler des lacrymo, des coups de tonfa. La vidéo, enregistrée par la caméra intégrée à l’un des pistolets électrique, « le montrait au sol, hurlant avec en bruit de fond les crépitements caractéristiques de l’usage d’un taser » écrit ce rapport. Alors qu’est-ce qu’il faut de plus pour inculper les flics meurtriers ? Il est vrai que Mahamadou était immigré et pauvre. Cela ne se pardonne pas.

(Pour davantage d’info sur ces affaires le site : http://resistons.lautre.net/)

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Résistons Ensemble n° 103, décembre 2011.

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