Lors du week-end du 19-20 novembre 2011, une nouvelle vague de protestation de masse s’est déversée sur toute l’Égypte contre la violence systématique du Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) sur les masses égyptiennes. Le peuple est fatigué du comportement dictatorial, de l’utilisation de la dure répression contre les manifestants, des tribunaux militaires qui en 10 mois ont réussi à envoyer 12’000 camarades pourrir en prison, de la censure, de la torture, des kidnappings et des assassinats d’activistes. Le peuple est fatigué du conseil militaire qui détourne les bannières de notre révolution pour continuer la même vieille dictature sous d’autres prétextes. Le peuple est fatigué de leur promotion du sectarisme pour nous détourner de notre vrai combat pour la justice, l’égalité et la liberté.
L’impérialisme a dicté une « transition ordrée » vers la démocratie en Égypte. Les militaires se sont montrés obéissant envers ce projet. Le peuple en Égypte demande la fin de la dictature et l’éradication de tous les vestiges du régime haï de Moubarak. Les masses égyptiennes veulent sentir, enfin, que leur pays est dirigé pour elles et par elles.
Les anarchistes égyptiens, et le mouvement de solidarité avec les révolutionnaires libertaires, soutient d’une seule et même voix la lutte justifiée du peuple égyptien pour continuer leur révolution et condamne le massacre des manifestants qui nous montre bien que le CSFA n’est en rien différent de Moubarak.
Contrairement à d’autres secteurs qui gardent leurs illusions à propos de la démocratie bourgeoise, nous croyons que la démocratie et l’État sont irréconciliables. La démocratie réelle a été mise en pratique par le peuple égyptien lorsqu’ils ont formé les comités populaires et ont fait fonctionner leurs propres communautés, leurs propres villes, leurs propres affaires par le bas. Nous appelons au renforcement de ces comités populaires, nous appelons à la décentralisation du pays, pour que chaque position politique soit révocable par les comités si elles ne reçoivent pas un mandat populaire.
Nous croyons aussi que l’aspiration à la démocratie est incompatible avec le système capitaliste, basé sur le contrôle d’une élite sur l’économie et la vie, et qui condamne chaque jour vingt-cinq mille êtres humains à mourir de faim. La démocratie réelle n’est possible que lorsque toute la société gère démocratiquement l’économie et l’industrie d’une nation. Cela requiert la propriété collective du territoire et des entreprises ainsi que leur autogestion par les travailleurs et les paysans. Si une minorité contrôle le bien-vivre du monde, cette minorité gardera son pouvoir sur la majorité. Le libre marché est une forme plus subtile de dictature.
Par conséquent, nous appelons les travailleurs et les syndicats à prendre un rôle majeur dans la lutte actuelle, pour occuper les lieux de travail, pour en faire des coopératives de travailleurs, et à préparer la complète autogestion de l’économie égyptienne.
La crise en Égypte ne se résoudra pas par des solutions sans conviction. Nous avons besoin de l’engagement des jeunes, des femmes, des travailleurs pour éradiquer les sources de la tyrannie et de la violence dans notre pays — le système capitaliste et l’État. Unissons-nous sous la bannière de la lutte contre le gouvernement militaire, mais défendons l’alternative révolutionnaire, libertaire pour le peuple égyptien.
25 novembre 2011
Libertarian Socialist Movement (Égypte)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
Workers Solidarity Movement (Irlande)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
Workers Solidarity Alliance (États-Unis)
Confederación Sindical Solidaridad Obrera (Espagne)
Grupo Libertario Vía Libre (Colombie)
Centro de Investigación Libertaria y Educación Popular (Colombie)
Instituto de Ciencias Económicas y de la Autogestión (Espagne)
Federación Comunista Libertaria (Chili)
Revista Política y Sociedad (Chili)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Common Struggle – Libertarian Communist Federation (États-Unis)
Unión Socialista Libertaria (Pérou)
Common Cause (Canada)
Confederación General del Trabajo (Espagne)
Coordination des Groupes Anarchistes (France)