Vive l’Azawad libre !

Les revenants de la Libye : Un groupe refuse de rencontrer les députés dépêchés sur le terrain pour trouver des solutions !

« Nous n’avons rien à nous dire ! Nous sommes le peuple de l’Azawad, vous, vous êtes le Mali. Nous sommes sur notre territoire, on n’a rien à vous dire. Vous êtes des parlementaires ? Ça c’est l’affaire du Mali. Nous, nous sommes chez nous, terminé. Vous dites que nous devons écrire au président de la République, votre président de la République n’est pas notre président. »

(…)

Leur presse (Oumar Baraka, Lafia Révélateur, 23 novembre 2011)


Nord-Mali : La supercherie des revenants de la Libye

En mission dans les collines de Boureïssa (cercle d’Abeïbara) pour s’enquérir de la situation des revenants de la Libye, la délégation parlementaire conduite par le 5e vice-président, Sandy Haïdara, a été très déçue du comportement de ces gens. En effet, ils n’ont rien trouvé de mieux à dire aux élus de la Nation que ceci : « Nous ne vous reconnaissons pas. Nous voulons vivre sans vous, dans un autre territoire, qui s’appelle Azawad ». Ces mots ont été suivis de la remise d’une carte et d’un drapeau de l’Azawad. C’est le chef de la mission parlementaire, l’honorable Haïdara lui-même qui a réceptionné ces deux symboles de la fantomatique République sécessionniste du MNLA.

Les revenants de la Libye rejoignent ainsi le groupuscule de lâches individus qui réclament depuis plusieurs mois « l’autonomie des régions nord du Mali ». Ils posent, de cette façon, un acte d’ingratitude vis-à-vis des autorités de Bamako, lesquelles ont tout fait pour les accueillir dignement et tentent en ce moment de trouver des solutions permettant leur insertion socio-économique.

Koulouba [le Palais présidentiel] est donc averti que ces Touaregs de Libye sont mal intentionnés. Tout d’abord, ils sont rentrés sur le territoire national avec un arsenal de guerre et plusieurs dizaines de véhicules. Ensuite, ils continuent de s’armer (heureusement que les militaires nigériens ont intercepté et détruit une bonne quantité de ce matériel de guerre, tuant de passage plusieurs personnes). Pire, ils pratiquent le chantage, pour faire peur au peuple malien, à travers ses élus et son Exécutif.

Ils savent pertinemment qu’aucun Malien n’acceptera la partition du pays, mais continuent de tirer sur cette corde sensible. Et, le plus souvent, ils brandissent, par communauté interposée, la menace de l’ouverture d’un front armé contre l’autorité légitime.

Cette supercherie ne marchera pas, parce que la donne a changé. Kadhafi, leur bras armé et séculaire, n’est plus. L’Algérie et le Niger, qui pouvaient être leurs bases arrière, sont des alliés sûrs du Mali. Il y a quelques semaines, le chef de l’État, Amadou Toumani Touré, s’est rendu chez Bouteflika pour, entre autres, le concerter sur la gestion de cette question. Ce jeudi 24 novembre, il sera à Niamey. Sans nul doute pour remercier l’armée nigérienne et convenir avec le tout nouveau président du Niger, Mahamadou Youssoufou, d’une stratégie de riposte commune. C’est dire que les revenants de la Libye, malgré toute la capacité de nuisance dont ils sont crédités, ont intérêt à rester tranquilles et à s’inscrire dans un processus de dialogue avec l’État du Mali. Sinon, ils seront traités comme des bandits armés et matés comme tels. La géopolitique a changé et aucune rébellion n’a de chance de prospérer désormais dans notre pays.

Leur presse (Chahana Takiou, 22 Septembre, 24 novembre 2011)


L’Assemblée nationale au chevet de l’insécurité au Nord-Mali : Les députés réfutent toute légitimité aux prétendus responsables du MNLA

La forte délégation de parlementaires (membres de la cellule de crise mise en place suite au retour au pays de plusieurs Maliens de Libye avec armes et bagages) vient de faire du bon travail sur le terrain dans les contrées de la région de Kidal. Conduite par l’honorable 5e vice-président de l’Assemblée nationale, El Hadj Baba Haïdara dit Sandy, cette mission des représentants du peuple a bravé bien d’intempéries pour créer un cadre de dialogue surtout à Zakkak avec les éléments les plus récalcitrants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ils auraient été invités à faire la preuve de la légitimité dont ils se prévalent pour émettre des revendications sécessionnistes.

(…)

Les objectifs essentiels de cette mission étaient de visiter les sites de cantonnement de ces réfugiés qui semblent constituer, avec les armes dont ils sont détenteurs, une menace pour la paix et la tranquillité des régions nord. Il s’agissait également de prendre contact avec ces Maliens revenus au pays dans des conditions de grande précarité pour avoir la bonne information sur leurs intentions et aussi créer un cadre de dialogue avec notamment les plus radicaux d’entre eux.

Selon les explications de l’honorable El Hadj Baba Haïdara, le 5e vice-président de l’Assemblée nationale qui dirigeait la mission, l’équipe a eu plusieurs rencontres avec ces Maliens à propos desquels les rumeurs les plus alarmistes ont couru. Après des échanges avec quelques notabilités locales bien imprégnées du dossier à Gao, les parlementaires ont mis le cap sur la région de Kidal où trois sites de cantonnement ont été visités avec des discussions qualifiées de « sincères, franches et détendues ». Il s’agit de Takalot, Abéibara et Zakkak.

Dans la première localité, a expliqué le chef de la mission, les élus de la nation ont rencontré des groupes armés revenus de la Libye, qui affirment qu’ils sont à la disposition du pays. Ce sont des officiers, sous-officiers et hommes de troupes qui sont plus détendus et attendent que l’État malien travaille à leur insertion sociale.

(…)

À Abeïbara, les parlementaires ont rencontré un deuxième groupe également « disposé à tout donner au Mali. Ils attendent que l’État malien agissent dans le meilleur des sens pour leur réintégration dans le circuit de développement des régions Nord. Ils souhaitent que l’État agisse vite pour leur témoigner sa compassion ».

Enfin, le point qui semblait « chaud » serait la zone de Zakkak où, devant des responsables encerclés par des éléments armés jusqu’aux dents, les députés ont été reçus et ont eu deux séries d’entretien avec leurs interlocuteurs composés de quatre groupes dits menaçants. Il s’agit des éléments du Mouvement national de l’Azawad (MNA, qui avait fait récemment une manifestation à Tombouctou), un groupe d’éléments armés venus de Libye, un groupe d’éléments mécontents issus des rangs d’Ibrahim Ag Bahanga et un contingent d’éléments du Colonel déserteur de l’armée, Assalat. Ces quatre groupes ont fusionné pour créer le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ces éléments, eux, ne passent pas par quatre chemins pour exprimer leurs exigences : la libération de l’Azawad (les régions du Nord-Mali) colonisé selon eux ; recouvrer les droits nationaux du peuple de l’Azawad, l’autodétermination de ce peuple. Ils dénoncent les politiques des gouvernements successifs du Mali dans l’application du principe de l’assimilation forcée de leurs peuples.

Après 48 heures de discussions avec eux, les députés ont prêché le langage de la vérité. « En tant qu’élus de la nation, nous leur avons posé la question de savoir qui leur a donné la légitimité de représenter le peuple de l’Azawad. Nous avons réussi à leur faire comprendre que toute revendication doit se faire à travers le dialogue. Et nous avons pu obtenir d’eux qu’ils aillent consulter les populations afin de vérifier si celles-ci sont solidaires avec eux dans ces revendications sécessionnistes », a expliqué El Hadj Baba Haïdara.

Il faut signaler, a-t-il ajouté, que « c’est à Zakkak que se trouvent les groupes les plus récalcitrants qui crient leur ras-le-bol par rapport à l’insécurité, leur ras-le-bol par rapport à la mauvaise gouvernance, l’injustice, l’impunité et surtout la démission et l’absence de l’État sous toutes ces formes dans ces zones ».

Par ailleurs, rapporte l’honorable Haïdara, des salafistes et des éléments d’AQMI circulent dans ces zones de Kidal et menacent comme ils le veulent au su et au vu de tous. Ils ont fait sauter récemment le camp des gardes d’Abeïbara. Ils sont également rentrés dans une école pour exiger, sans succès, des enseignants qu’ils séparent les garçons des filles.

Il faut signaler qu’une précédente mission gouvernementale s’était rendue dans la zone de Kidal pour rencontrer ces rapatriés armés. Elle était conduite par le ministre Kafougouna Koné ; mais elle n’a pas pu s’entretenir avec les éléments les plus menaçants, ceux de Zakkak.

Leur presse (Bruno D Segbedji, L’Indépendant, 24 novembre 2011)

[Pour éviter toute incompréhension, il est indispensable de se souvenir que le Mouvement National de l’Azawad, loin d’être en quoi que ce soit kadhafiste, avait proclamé son soutien à la révolution libyenne — et appelé à la révolution mondiale — par un très beau communiqué (publié vers le 5 mars), reproduit ci-dessous.]

Communiqué de presse : Soutien à la révolution libyenne

Nous sommes à l’orée d’un changement global de l’humanité. Une croisée des chemins où les peuples opprimés prendront des décisions qui influenceront la vie sur terre bien avant le futur de ce que nous appelons le temps. Nous pouvons ouvrir grandes toutes les portes des grandes prisons mentales et émotionnelles qui ont tenu l’humanité confinée depuis des millénaires.

Suite aux événements tragiques et douloureux qui secouent les pays du Maghreb et du Proche et Moyen-Orient, nous, Mouvement National de l’Azawad (MNA), s’associons aux cris de douleurs de tous les enfants, femmes et hommes qui dénoncent l’oppression et la soif du pouvoir dominant certaines élites politiques de ces dits pays, au prix de leurs âmes.

Nous soutenons et lançons un appel à tous les peuples opprimés de s’unir face aux dictateurs et gouvernants néocolonialistes.

Le MNA, à travers les événements scandaleux, appelle tous les dirigeants qui tiennent leurs peuples par la terreur à se ressaisir et écouter les doléances de ceux-ci, défiant la mort au nom de la justice sociale.

Nous démentons l’implication des Azawadiens dans les milices formées par le Colonel Kadhafi pour se maintenir au pouvoir ; et précisons que les Touaregs impliqués dans ce bain de sang sont de nationalité libyenne.

Nous invitons les Communautés de l’Azawad à se désolidariser de cette dictature et rester sur leurs terres ancestrales pour le combat du sous-développement afin de faire sortir leurs parents de l’apocalypse de la misère entretenue.

Le MNA condamne, avec la dernière rigueur, l’usage de la force contre les peuples en quête de démocratie et interpelle les organisations internationales africaines de leur silence, et demande à la jeunesse à se ressaisir.

À toutes les familles et tous ceux ayant perdu amis, proches… tombés sous les champs de l’honneur et de la dignité humaine au nom de la démocratie et de la justice, nous leur présentons nos condoléances et réitérons notre soutien.

MNA
Secrétariat à la Communication
Auguastane

[D’autres informations sur le site du MNA devenu MNLA : http://www.mnlamov.net/]

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Une réponse à Vive l’Azawad libre !

  1. Poisson Rouge dit :

    Une analyse des récents enlèvements de deux barbouzes au Mali à lire sur notre site. Très utile pour comprendre les réels enjeux des évènements au Sahel
    En deux parties
    http://www.poisson-rouge.info/2011-11/mali-touaregs-barbouzes-et-compagnie/
    et
    http://www.poisson-rouge.info/2011-11/mali-touaregs-barbouzes-et-compagnie-2eme-partie/

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