Des pompiers mettent le feu à la voiture de leur directeur et saccagent son bureau
C’est peu dire que le torchon brûle entre la direction du Sdis 34 et les pompiers de l’Hérault… Où tout du moins avec une partie d’entre eux. Hier après-midi, une manifestation a dégénéré à Vailhauquès, au sein de la direction départementale d’incendie et de secours (DDSIS). La voiture du colonel Risdorfer, directeur du Sdis et donc chef de tous les soldats du feu de l’Hérault, a été visée : ils ont dégonflé les pneus, la vitre de sa Laguna de service a été brisée et deux fumigènes lancés à l’intérieur provoquant un incendie… « Une partie des manifestants a mis le feu, une autre l’a éteint », se désole un gendarme.
« Ce sont des méthodes de voyou » – Le colonel Risdorfer
Et certains, sur la centaine de pompiers présents, ont continué. Outre les palettes et les pneus qui ont brûlé, rendant inutilisable le portail d’entrée, une lance à mousse a été activée et une partie des locaux inondée. Le bureau du directeur a aussi été saccagé.
« Franchement, ce sont des méthodes de voyou, il n’y a pas d’autre mot a réagi le colonel Risdorfer. C’est inadmissible, scandaleux de dégrader du matériel de service public. Ils ont aussi retourné mon bureau, c’est un peu Beyrouth. » Le directeur a reçu le soutien du préfet Claude Baland qui s’est rendu sur place hier après-midi. Il doit déposer plainte aujourd’hui au nom du Sdis. Mais l’enquête s’annonce compliquée : la plupart des manifestants avaient leur casque et cagoule de feu sur la tête…
Comment les pompiers ont-ils pu en arriver à s’attaquer aussi brutalement à leur chef, du jamais vu, même sous la fin de règne chaotique de son prédécesseur le colonel Cassar ? En fait, hier, l’intersyndicale a voulu faire une démonstration de force après le déclenchement d’une grève illimitée depuis le 18 novembre.
« On dénonce le management autocratique et autoritaire du directeur »
« On dénonce le harcèlement et le management autocratique et autoritaire du directeur, il y a beaucoup trop de pression. Et on ne demande pas d’argent comme ils veulent le faire croire », dénonce Didier Bosch, de la fédération autonome. Il affirme n’avoir jamais vu une telle mobilisation des pompiers. Mais ose affirmer n’avoir vu lors des incidents d’hier que « des fumigènes dans les locaux et des feux de poubelle ».
Côté direction, c’est l’incompréhension. Le directeur explique avoir redressé la barre comme le voulait la chambre régionale des comptes. Et le président Gaudy, dont les pneus ont aussi été visés, s’étonne : « On ne comprend pas leur colère ni leurs revendications. » Une nouvelle action est prévue vendredi, sur la Comédie, à Montpellier.
Leur presse (Yanick Philipponnat, Midi Libre), 22 novembre 2011.
Les pompiers incendient la voiture de leur directeur !
Le torchon brûle entre le chef de corps des pompiers de l’Hérault et ses hommes. Hier, ses derniers ont incendié son véhicule et mis plusieurs bureaux à sac. Une plainte a été déposée.
C’est la guerre du feu, totale, chez les sapeurs-pompiers de l’Hérault. Hier matin, le colonel Christophe Risdorfer, qui dirige le SDIS (service départemental d’incendie et de secours) a déposé une plainte pour incendie volontaire contre ses propres hommes. La veille lors d’une manifestation particulièrement agitée dans l’enceinte même de la direction départementale à Vailhauquès (Hérault), des pompiers, casqués ou équipés de cagoules anti-feu avaient procédé à l’incendie de sa voiture de fonction en introduisant des fumigènes dans l’habitacle par une vitre brisée.
Bureaux mis à sac
Les manifestants ont encore mis à sac une partie des bureaux de la direction départementale. « Lorsque des jeunes brûlent des voitures ou caillassent des véhicules de pompiers, on dit que ce sont des voyous. Lundi, il ne s’agissait pas d’un mouvement de colère aveugle mais d’un acte prémédité » s’insurge Michel Gaudy le président du SDIS. « On ne peut pas cautionner de tels actes de voyous mais on peut comprendre l’exaspération des agents. Le matin même, la direction du SDIS avait tenté d’intimider les membres du personnel administratif lors d’entretiens individuels. C’est la parfaite illustration des méthodes de la direction » répond l’un des représentants de l’intersyndicale qui souffle sur les braises dans un climat délétère de torchon qui brûle.
Pas d’entente
Le courant ne passe plus entre la direction du SDIS, incarnée par le colonel Christophe Risdorfer arrivé en 2010 et l’armée des 700 professionnels du feu dont les représentants dénoncent « un management destructeur et un opérationnel médiocre ».
« On nous oppose des notions abstraites mais rien de concret sur lequel nous puissions négocier. C’est la raison pour laquelle nous sommes aujourd’hui dans cette impasse » explique Michel Gaudy le président du SDIS en attendant la réunion de vendredi au Conseil Général de l’Hérault pour tenter de « refroidir le réacteur ».
Les pompiers héraultais ne réclament pas de mesures financières puisqu’ils seraient, en indice, les bien traités de la façade méditerranéenne avec quatre-dix jours de garde (de vingt-quatre heures) par an.
Les grévistes (réquisitionnés par la préfecture) insistent sur les conditions de travail.
Leur presse (Christian Goutorbe, La Dépêche), 23 novembre 2011.