Val-de-Marne : un squat évacué
Un immeuble occupé par des jeunes à « tendance anarchiste » a été évacué sans incident par la police ce matin à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), a-t-on appris de source policière. Vers 07H30, les policiers de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) ont évacué cette ancienne école qui était squattée depuis « deux, trois ans » et qui posait des « problèmes d’ordre public », a précisé cette source.
« L’immeuble était squatté par des jeunes à tendance anarchiste et on craignait que ça se passe mal. Mais il n’y a pas eu d’incident », a affirmé la source policière. La quinzaine de personnes qui se trouvaient dans l’immeuble au moment de l’évacuation ont été l’objet de brèves « vérifications d’identité » et ont toutes été relâchées, selon cette source. L’opération, menée conformément à une décision de justice, a duré une trentaine de minutes.
Leur presse (Agence Faut Payer), 14 novembre 2011.
Le squat d’anarchistes évacué et muré
Onze personnes issues de la mouvance anarchiste ont été interpellées puis relâchées hier matin. Depuis février, ces jeunes occupaient une ancienne école privée tout près du RER.
On aperçoit à peine du mobilier, des restes de soirées arrosées et des tags au-dessus du mur en parpaing que deux entrepreneurs montent à la hâte. Quelques heures après l’évacuation du squat de l’ancienne école privée protestante Jeanne-d’Albret, place Moreau-David, à Fontenay, le quartier a retrouvé son calme.
Hier à l’aube, une cinquantaine de policiers prennent possession des lieux, tandis que leurs collègues sécurisent le quartier. Le squat où ont vécu une cinquantaine de jeunes depuis le 27 février n’en compte que 11 hier matin. Sans aucune rébellion, ils ont été interpellés et conduits au commissariat pour de simples vérifications d’identité. Cette évacuation fait suite à la décision du tribunal d’instance du 17 octobre afin que le propriétaire privé récupère cette ancienne école située juste en face de la gare du RER à Fontenay-sous-Bois. L’école, elle, était fermée depuis trois ans et le propriétaire était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.
Fini les débats et les soirées à thème
Les jeunes squatteurs, tous âgés de 18 à 25 ans environ, ont été autorisés à récupérer leurs affaires personnelles avant que les entrées menant à cette grande bâtisse bourgeoise soient toutes fermées. Fini donc les débats et soirées à thèmes qui avaient lieu environ une fois par mois. Début septembre, évoquant l’éventualité d’une expulsion, l’un des jeunes squatteurs se désolait sur un blog : « On cherche à détruire le (peu!) d’autonomie que nous avons construit face à ce monde marchand en se réappropriant cette maison laissée à l’abandon. » Déjà, le 1er septembre, l’électricité avait été coupée dans la maison, ce qui avait entraîné la colère des squatteurs.
L’évacuation rassure les riverains. « Je n’osais plus passer devant pour aller au bois de Vincennes, surtout le soir, quand on voyait des véhicules passer autour tout doucement, parfois balançant des sacs par-dessus le mur », raconte Rose, en promenant ses deux petits chiens. « On y voyait souvent des banderoles et des tags, du genre “À bas le patronat”, et ils étaient très bruyants, c’était pénible, ajoute Michèle, retraitée. Il y avait toujours des poubelles qui traînaient, ça faisait sale. Je suis contente que le quartier retrouve le calme et qu’ils arrêtent de dégrader cette si belle demeure. »
« Il suffit de sonner au portail vert »
Le blog des squatteurs
« C’est la grande maison en brique rouge tout de suite à droite quand on sort du RER, il suffit de sonner au portail vert… » C’est avec ce simple message, largement présent sur Internet, que les squatteurs donnaient rendez-vous pour des soirées-débats organisées dans l’ancienne école privée, qu’ils ont surnommée la Buissonnière.
Dans un blog qui a été désactivé hier à midi, les squatteurs faisaient la promotion de leurs événements. Les thèmes variaient : « Révoltes antinucléaires et gestion de population » le 5 avril, « Les puces électroniques intelligentes » le 11 mai, « Contre la psychiatrie et la médicalisation du monde » le 16 juin ou encore « Contre la construction d’une ligne de train à grande vitesse entre Lyon et Turin » le 25 septembre. Chaque soirée était organisée autour de projections d’un ou deux films et d’un repas préparé collectivement, mais uniquement végétalien. « Ça buvait également beaucoup d’alcool et beaucoup fumaient du cannabis, souligne une voisine. Mais avec les riverains, ça n’a jamais dégénéré. »
La dernière soirée, celle du 25 septembre, s’était pourtant mal terminée. Excédés par le bruit, certains voisins avaient alerté la police qui avait interpellé trois personnes, jugées le 28 septembre pour « infraction à la législation des étrangers », « outrage et rébellion », « incitation à créer un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation […] de violences volontaires ». L’un des jeunes avait été placé en détention. Lors de cette intervention, les policiers avaient été caillassés. Quelques jours plus tard, des agents de la RATP s’étaient plaints d’avoir été agressés par une poignée de squatteurs.
Leur presse (Laure Parny, Le Parisien), 15 novembre 2011.