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http://www.woxx.lu/id_article/5137
https://bxl.indymedia.org/articles/3299
Pédagogie Nomade est né en septembre 2008 à Limerlé, près de Gouvy, dans les Ardennes, sur la base d’une convention entre l’ASBL Périple en la Demeure et la Communauté française de Belgique. Rattachée à l’Athénée Royal de Vielsalm, cette école différente de soixante élèves et d’une douzaine de professeurs tentait de mettre en œuvre une présupposition d’égalité entre professeurs et élèves pour réorganiser les rapports de pouvoir structurant l’institution scolaire, et fonctionnait selon un principe de cogestion des différentes tâches à réaliser dans l’établissement. L’objectif : créer les conditions pour que les acteurs de l’école retrouvent une prise sur ce qu’ils font et ce qu’ils sont ; que se reconstruise le désir d’être là et d’apprendre, qu’on soit élève et ou professeur.
Durant trois ans, l’école a fonctionné vaille que vaille, en dysfonctionnant comme il se doit. Elle a posé plus de problèmes qu’elle n’en a résolu ; ou, comme on voudra, elle a résolu un certain nombre de problèmes en les posant au centre de son fonctionnement, plutôt que de les refouler comme des difficultés extérieures qui ne la concernerait pas.
Cependant, au cours de la deuxième année, à l’automne, elle a connu son petit Tarnac : une troupe de 20 policiers et quelques chiens ont débarqué dans l’école, et fouillé les un et les autres, les gens et les lieux, dans le cadre d’une opération anti-drogue. Personne n’était prévenu, sinon l’autorité de tutelle, à savoir la direction de l’Athénée – qui n’avait donc prévenu personne à Pédagogie Nomade. On isola l’un des profs, co-fondateur du projet, trop souvent assimilé au « responsable » de l’école, voire au directeur : ni l’un ni l’autre n’étaient vrais, puisque des responsables, l’école en comptait quelques uns (les profs et les élèves, les amis, les membres du collectif fondateur) ; et de directeur, aucun. Mais enfin : fouillé et interrogé plus de dix fois, mis sous pression, et enfin brutalisé, il ne se laissa pas faire. Résistance passive : le corps peut se révéler résistant par sa seule inertie. Ce qui lui coûta d’être emmené par les policiers au cachot pour la journée. Puis d’être traduit devant le tribunal de Marche, en première instance. Malgré les rapports contradictoires des différents policiers, le jugement fut sévère : une semaine de prison avec sursis pour outrage à agent et rébellion, plus amende. Soutenu par l’ensemble de l’école, il se porta en appel. Malgré les rapports blablabla, le jugement fut plus sévère encore : un mois de prison avec sursis, pour les mêmes motifs, amende accrue.
A l’entrée de la troisième année, le cabinet ministériel, qui depuis plus d’un an avait changé de membres, de ministre, et de couleur politique (de la gauche au centre droit), n’accepta pas de réengager le professeur au casier judiciaire, selon lui, gênant. L’école reposait sur ce principe : l’équipe éducative se choisit elle-même, autrement dit la ministre désigne ceux que l’équipe lui propose. Principe de cooptation, donc. Déjà l’on sentait le vent tourner. De nouvelles exigences accompagnaient le refus : celle, par exemple, de ne présenter des professeurs que bardés de certifications pédagogiques. Exigence contradictoire avec une école qui cherche à faire la différence et autrement – pourquoi chercher à s’assurer qu’elle sera bien la même que les autres ? La lutte s’engagea, et dans l’urgence le compromis fut trouvé : le prof refusé pourrait exercer des activités pédagogiques sans être payé ; les heures qui lui étaient attribuées naguère seront redistribuées entre trois collègues.
Ça ne pouvait pas durer. Aussi, au début de la quatrième année, l’équipe pédagogique proposa de nouveau le professeur refusé l’année précédente, en justifiant son choix. De nouveau elle accusa un refus. La ministre le motivait par une impossibilité juridique d’engager un professeur doté d’un casier judiciaire. L’équipe pédagogique constitua un dossier appuyé sur des éléments juridiques et prouva que si la ministre n’était pas obligée d’engager le prof concerné, elle n’était pas non plus dans l’impossibilité de le faire. Qu’en somme, cela relevait de son pouvoir, de l’engager ou non. Et que, si elle n’en voulait pas, il fallait qu’elle dise pourquoi, plutôt que de se replier derrière un écran de fumée juridique. C’est là que les choses tournèrent mal.
Le 30 septembre, refusant de prendre en considération les arguments avancés dans le dossier présenté par Pédagogie Nomade, le cabinet intima l’ordre à l’équipe pédagogique de trouver un autre professeur et interdit au professeur refusé d’exercer la moindre activité pédagogique sur les lieux de l’école, menaçant de fermer l’école en cas de non respect de ces deux injonctions. Sur ce dernier point, le professeur concerné obéit. Sur le premier point, les professeurs fournirent la réponse suivante : il appartient à l’équipe éducative de proposer les professeurs qu’elle souhaite voir engagés ; mais c’est à la ministre de désigner. Jusqu’alors, le principe de cooptation fonctionnait parce qu’il y avait recouvrement ou adéquation entre le choix de l’équipe éducative et la décision de la ministre. Il fallait constater que ça ne marchait plus, et non obliger les profs à choisir ce que la ministre décidait, renversant l’ordre des choses. En d’autres termes, si la ministre voulait désigner un autre professeur, qu’elle le fasse – ce pouvoir n’appartient pas aux enseignants ; mais qu’elle n’oblige pas les professeurs de Pédagogie Nomade à jouer la mascarade de l’avoir voulu, car cela reviendrait à fonder la cooptation dans les souhaits arbitraires de l’autorité.
La menace de fermeture devint alors plus pressante, jusqu’à l’ultimatum : si, pour la mi-octobre, un autre professeur n’était pas proposé, le cabinet fermerait l’école. Elle était fondamentalement injuste, parce qu’injustifiée et injustifiable : la convention fondant l’école ne pouvait être rompue unilatéralement par la Communauté française qu’en cas de défaut aux dispositions légales ou d’évaluation négative de l’inspection. Or il n’y avait ni évaluation négative, ni défaut aux dispositions légales, mais seulement le refus de l’équipe pédagogique de faire semblant de décider à la place de la Ministre. Mais la pression fit son travail : l’équipe se fissura, les élèves s’alarmèrent, les parents s’inquiétèrent, de voir l’école fermer. Et personne ne parvint à travailler, penser, gérer la division entre ceux pour qui l’attitude choisie initialement était devenue intenable face à l’ampleur de ses conséquences (la fermeture de l’école) et ceux pour qui la menace visait avant tout à diviser et à faire plier l’équipe et l’école, comme une première étape de fermeture. Le cabinet proposait alors aux profs qui le voulaient de délocaliser le projet sur un autre site, et de repartir à zéro. Fin octobre, quatre profs quittaient alors l’école, pour, soutenus par le cabinet, proposer une autre formule, sur un autre site, à 4km de là. Et devant l’incertitude qui planait sur l’école initiale, devant les désaccords profonds qui scindaient Pédagogie Nomade, nombreux furent les élèves qui se rendirent dans les nouveaux locaux de la nouvelle école. L’absence de bloc et d’unité, contrairement aux années précédentes, rendit la lutte difficile.
Début novembre, le gouvernement de la Communauté française, sur proposition de la Ministre, décida de rompre la convention. Mais les motifs invoqués n’étaient plus ceux qui concernaient la cooptation – car, comme on l’a vu, ces motifs n’étaient pas valables. Ils se justifiaient maintenant tantôt de l’atmosphère délétère de l’école Pédagogie Nomade, tantôt de problèmes survenus deux ans auparavant, concernant le décompte des journées d’absence, ou des difficultés d’ordre pédagogique relevés par l’inspection. Aux professeurs était proposé de rejoindre la nouvelle école ; aux élèves, la même chose, ou de rejoindre une école « classique », ou d’entamer une démarche de scolarisation à domicile. Absurde : l’atmosphère dénoncée n’existait que depuis les menaces et ultimatums du cabinet ; c’est à la même équipe dont on critique les pratiques au point de supprimer l’école elle-même, qu’on propose de refaire la même chose ailleurs… Pédagogie Nomade (c’est-à-dire la majorité des professeurs, quelques élèves et parents, et les amis) a donc décidé d’introduire un recours en justice devant cette décision arbitraire de supprimer prématurément l’expérience menée depuis un peu plus de trois ans. Pour le bonheur de quelques uns… Et nous avons la faiblesse de croire que ce n’est pas fini, si le désir de faire des choses ensemble n’est pas mort. Ça continue, donc.