Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche dans le Val de Suse (Italie) pour protester contre la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, sous une stricte et forte surveillance policière par crainte de débordements.
À la tête du cortège, se trouvaient des femmes qui ont réussi à tailler des grillages protégeant le chantier du tunnel, près de la localité de Giaglione. Elles ont pénétré dans cette zone interdite, une par une, sous le regard des policiers qui les ont laissé faire.
Après que des militants anarchistes et du mouvement violent des Black Blocs avaient menacé de se joindre aux manifestants, 1.700 policiers et carabiniers étaient mobilisés dimanche.
« La manifestation est déterminée mais pacifique », a assuré un des organisateurs en annonçant la présence de 20.000 manifestants. Selon la police locale, ils ne seraient pas plus de 700.
« Les premières files vont couper les grillages puis immédiatement faire demi-tour devant les policiers et partir. Nous ne voulons pas voir de casques, de masques à gaz ni d’instruments contondants », a-t-il ajouté.
Tôt dimanche, la police a stoppé sept jeunes équipés de casques et masques à gaz, qui ont été placés en détention. Cinq autres ont été éloignés de la manifestation avant son démarrage, pour être interrogés.
Scandant des slogans « No Tav » (pas de TGV) et brandissant des banderoles, les manifestants, une fois les premiers grillages passés, ont essayé de s’approcher davantage du chantier sans y parvenir et se sont disséminés dans un bois avoisinant pour trouver une autre voie d’accès.
En début d’après-midi et contrairement aux deux précédentes manifestations anti-TGV, aucun incident n’avait été signalé.
Les précédents cortèges avaient été infiltrés, selon les autorités, par des éléments anarchistes et des Black Blocs, qui le week-end dernier ont provoqué les pires violences des dernières années à Rome lors d’une manifestation à l’appel du mouvement des Indignés. Bilan: 135 blessés dont une centaine de policiers et des dégâts matériels supérieurs à 2 millions d’euros.
Sur son site internet, la Fédération anarchiste de Turin a annoncé sa venue dimanche, disant « n’avoir pas peur de la violence de la police, ni de la persécution des médias ».
Samedi, la police a arrêté un jeune homme de 23 ans qui comptait aller à Turin. Il est soupçonné de tentative de meurtre pour avoir été l’un des manifestants qui ont agressé des carabiniers et incendié leur camionnette à Rome samedi dernier.
La France et l’Italie ont signé en 2001 un accord pour la construction de la ligne Lyon-Turin pour 15 milliards d’euros. Jugée stratégique pour le réseau européen et subventionnée par l’UE, elle raccourcira le trajet entre Paris et Milan à 4 heures contre 7 actuellement.
Leur presse (Agence Faut Payer), 23 octobre 2011.