Par les temps qui courent, il ne fait pas bon porter ou avoir porté l’uniforme policier. Un Cannois de 31 ans, ancien adjoint de sécurité, l’a vérifié à ses dépens, dimanche dernier, quand une lâche agression lui a brisé quasiment toutes les dents.
Après un match de football disputé à Peymeinade, Frédéric M. se rendait au stade de Coubertin pour jouer encore au ballon avec ses deux petits garçons, âgés de 7 et 9 ans.
Selon ses déclarations, il croise alors un groupe de quatre individus, avenue Poési à Cannes, dont l’un lui adresse un « bonjour » auquel il répond machinalement. Mais l’échange allait s’avérer beaucoup moins cordial par la suite. Car les hommes font soudain demi-tour et l’un d’eux attrape Frédéric par le col, alors que ce dernier tient son cadet dans un bras et son aîné par la main.
« T’étais au commissariat, toi ? Maintenant que t’y es plus, on va te casser la tête ! », aurait alors lancé l’agresseur principal.
Déclaration préalable à un déchaînement de violence. Un premier coup de poing oblige l’ancien adjoint de sécurité à lâcher ses enfants et à les prier de s’enfuir. Aussitôt, Frédéric est aveuglé par une veste à capuche que l’on appose sur le visage, comme à un condamné, et jeté à terre. C’est une avalanche de coups qui s’abat sur un corps recroquevillé, un déluge de douleurs. Meurtrie, la victime parvient néanmoins à appeler à l’aide et ses bourreaux prennent la fuite. Sur signalement et reconnaissance visuelle, trois suspects originaires du quartier ont été interpellés par la Bac (Brigade anti-criminalité). Après audition, ils ont été remis en liberté, en attendant les conclusions de l’enquête préliminaire. Un quatrième homme est également recherché.
Frédéric, lui, se remet doucement de ce passage à tabac. Avec quasiment toutes les dents cassées et un devis médical d’environ 25’000 €. Mais l’esprit semble aussi touché que le corps : « Je suis encore KO, je n’ai pas vraiment eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait, je n’ai pensé qu’à me protéger, témoigne-t-il. Et puis surtout, cette agression gratuite s’est déroulée sous les yeux de mes enfants, traumatisés, qui ont aujourd’hui besoin d’un soutien psychologique. »
Une sorte d’exécution aux allures revanchardes de règlement de comptes. D’autant plus que Frédéric, aujourd’hui chauffeur de bus, est intervenu courageusement il y a plusieurs mois, pour barrer la route avec son véhicule à des braqueurs cannois. Décidément, de quoi s’attirer bien des inimitiés, dans certains quartiers de la cité des festivals…
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Leur presse (Nice-Matin), 19 octobre 2011.
comme quoi le destin…