[No TAV] Faillite d’Italcoge – Incendie à la gare de Rome

Lyon-Turin. Une faillite qui tombe mal

L’entreprise chargée du percement de la première galerie vient de mettre la clef sous la porte.

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Un nouveau déboire dans le lourd dossier de la future ligne TGV Lyon-Turin. À Chiomonte en Italie, les travaux qui avaient débuté le mois dernier avec six ans de retard tournent au ralenti. Italcoge, la principale entreprise chargée de percer la galerie de reconnaissance côté italien, vient de faire faillite. Une cinquantaine d’ouvriers se retrouvent au chômage.

Italcoge avait déjà payé cher sa participation à ce chantier très controversé dans le Val de Suse. La semaine dernière, à Susa, le siège de l’entreprise avait été attaqué. Des saboteurs avaient mis le feu à 5 camions de l’entreprise. Un engin a été complètement détruit. Il y a quelques temps, l’un des dirigeants d’Italcoge avait fait les frais de la colère des opposants. Agressé par des manifestants, il avait fini à l’hopital avec une fracture du coude.

Leur presse (France 3 Alpes), 3 août 2011.

 

Tiburtina (Rome) : incendie du chantier TAV. Sabotage ?

Le 24 juillet s’est produit un gigantesque incendie que les pompiers ont mis quinze heures à éteindre, à la gare Tiburtina de Rome. L’incendie est parti dans un nouveau bâtiment sur le chantier en cours de construction d’un des principaux nœuds ferroviaires du TAV. Vu les dégâts et la difficulté à analyser les ruines, courent aussi bien l’hypothèse d’un sabotage d’anti-TAV que celle d’un court circuit. Bien entendu, les représentants des premiers se sont aussitôt scandalisé de cette hypothèse. Nous, non ! Si la lutte du Val Susa sortait de la vallée pour s’étendre à travers l’Italie et au-delà, ce serait plutôt une bonne nouvelle, en termes de dépassement (le pourquoi de cette lutte qui pourrait concerner autre chose que cette zone de montagne, et sur d’autres bases qu’un autre État ou une autre République) et impliquer d’autres individus plus spontanés (lassés des jeux politiciens qui se jouent là-bas aussi).
Nous coup, nous reproduisons à la suite de cette brève un court texte de compagnons italiens qui posent à haute voix certaines de ces questions…

La Corde raide

Pendant que se déchainait au Val Susa la bataille entre les volontaires accourus défendre la Libre République de la Maddalena contre les prétoriens envoyés pour imposer la République d’Italie Esclave, un bûcher nocturne détruisait à Rome la nouvelle salle de commandement de la gare Tiburtina (un nœud du Tav), bloquant le trafic ferroviaire national. La suspicion qu’il puisse exister un lien entre les protestations de la vallée et l’incendie métropolitain fut immédiate, comme fut immédiate l’indignation et le démenti du « Peuple NoTav » par la voix de ses représentants publics, et que les assurances institutionnelles sur de probables causes naturelles furent tardives et peu convaincantes : c’est un court-circuit, plus difficilement un sabotage, et peut-être l’effet collatéral d’un banal vol de cuivre.

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Mais cette suspicion qui s’est insinuée pendant des heures et n’a pas entièrement disparue — à mi-chemin entre espoir et peur — en dit long. Sur la peur des autorités comme sur les possibilités de l’action. Ce qui les terrorise et ce qui les enthousiasme : la possibilité que la lutte contre le Tav sorte de cette vallée piémontaise perdue pour exploser à travers tout le pays. Qu’elle se débarrasse enfin des insupportables litanies citoyennistes pour empoigner l’arme du sabotage. Une pensée en même temps terrible et merveilleuse. Et ce n’est pas seulement possible, c’est également facile. Aucun système de vidéosurveillance, aucune augmentation des patrouilles ne pourront jamais garantir l’efficacité d’un réseau ferroviaire qui se déploie sur des dizaines de milliers de kilomètres. Il n’y a pas besoin de prendre un train et de monter dans le wagon de la politique pour tenter d’arrêter la Grande Vitesse. Il n’y a pas besoin de servir de main d’œuvre généreuse, humble et silencieuse aux petits stratèges autrement républicains.

L’incendie de Rome s’est développé pendant quinze heures avant d’être éteint. Mais des cendres restées sur place continuent à pointer des braises rebelles. Des chantiers Tav ont brûlé ailleurs en Italie, tout comme ont brûlé les camions d’une entreprise impliquée dans les travaux de Chiomonte. Et voilà qu’arrivent de partout les pompiers avec leurs pompes à eau, ceux qui crachent de la mousse et ceux qui refourguent des communiqués de presse. Ce sont surtout ces derniers — les porte-parole, les représentants, les leaders — qui s’emploient le plus à jeter de l’eau sur le feu. Avant-hier, ils ont désapprouvé le feu de Florence, hier ils se sont horrifiés de celui de Rome, aujourd’hui ils condamnent celui de Susa. Mais quoi, à l’intérieur du noble et généreux « Peuple NoTav », tous les esprits, toutes les méthodes, tous les comportements n’étaient-ils pas censés cohabiter dans le respect des différences ? Tous n’étaient-ils pas bienvenus, ceux qui adressent des prières au ciel comme ceux qui lancent des blasphèmes sur terre ?

Et bien non. Tout ça c’est de la rhétorique, du mensonge, comme le démontrent les crachats de condamnation sur les flammes des sabotages, trop singuliers pour mériter les applaudissements des masses. Le démontrent aussi les ovations adressées aux chasseurs-alpins autrement militaires qui ont autrement surveillé le chantier de Chiomonte. La seule chose qui semble bienvenue en Val Susa est l’immonde cohabitation — fruit de la connivence — entre ceux qui défendent qu’une autre politique est possible, une autre République est possible, un autre État est possible, et ceux qui devraient souhaiter la fin de toute politique, de toute République, de tout État. Un jeu dialectique porté en avant par une alternance d’accords tacites et de soupirs patients, d’yeux fermés et de nez bouchés, d’acrobaties linguistiques et d’oublis opportuns, en vue du règlement de comptes final. Mensonge et hypocrisie, avec dans le cœur précocement asséché l’espoir d’être devenus si habiles qu’on puisse même réussir à faire des affaires avec des banquiers.

Les suspicions sur l’incendie de Rome, comme les certitudes à propos de ceux de la région de Modena, de Florence et de Susa, sont là pour avertir que cette amitié politique putride qui garantit la concorde là où il ne peut y avoir que conflit, pourrait bien cesser d’un moment à l’autre.

Traduit de l’italien (Finimondo.org, 27 juillet) – Brèves du désordre, 1er août 2011.

 

Incendie à la gare de Rome, un acte volontaire ?

Plusieurs dizaines d’heures ont été nécessaires aux pompiers romains pour stopper l’incendie qui a paralysé le trafic ferroviaire dans toute l’Italie. L’incendie a ravagé un nouveau bâtiment en construction de la gare Tiburtina de Rome. Les chemins de fer italiens conseillent aux voyageurs de ne pas prendre le train si possible. Selon les premières informations disponibles, personne n’a été blessé. Les dégâts matériels sont « énormes ».

Les raisons de cet incendie ne sont pas encore établies, mais la procurature n’exclut pas un incendie criminel. L’ancienne partie de la gare de Turina a été aussi touchée, principalement des bureaux administratifs des Chemins de fers Italiens.

Tiburtina est un des plus importants échangeurs ferroviaire de la ville de Rome. La station en construction doit accueillir les TAV — Trains à Grande Vitesse italiens. Le TAV rencontre de nombreuses voix hostiles, récemment dans la région de Turin de violentes manifestations ont été organisées contre le projet de ce train. Mais les membres des collectifs opposés au TAV ont fermement réfuté être liés de près ou de loin à l’incendie de ce dimanche.

Un chaos sans trains en raison de l’incendie s’est installé en gare de Bologne, Florence, Mediolano ainsi que dans la gare romaine de Turini.

Le bâtiment touché par les flammes devra être détruit, il est irrécupérable selon divers experts.

Le métro de Rome a également connu de très fortes perturbations en raison de cet incendie.

Leur presse (www.radinrue.com), 24 juillet 2011.

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